B. PROMOUVOIR L'ATTRACTIVITÉ DE LA FILIÈRE ET L'APPARIEMENT ENTRE LES DISPOSITIFS DE FORMATION ET LES COMPÉTENCES RECHERCHÉES PAR LE SECTEUR

1. Une image et une attractivité à promouvoir

Dès avant la crise, le secteur connaissait des tensions au niveau des recrutements alors que les compétences recherchées évoluaient rapidement du fait des phénomènes de numérisation et de robotisation de la production. Les PME et les ETI sont les principales concernées par ces difficultés. La Cour des comptes note ainsi que la rareté de certains profils spécialisés s'était accentuée au cours de la décennie 2010 . Les tensions de recrutement rencontrées par la filière ont été sensiblement renforcées par la crise sanitaire qui a eu un effet amplificateur sur une autre crise , celle des vocations .

Le déficit d'attractivité du secteur aéronautique semble être l'une des causes des tensions dans le recrutement. Les jeunes générations s'orientent moins spontanément vers cette filière .

Par ailleurs, et même si ses effets sur l'emploi ont pu être contenus grâce aux soutiens publics, la crise a pu engendrer un phénomène de fuite des compétences en provoquant des changements d'orientation professionnelle .

Le rapporteur spécial estime nécessaire d'oeuvrer à promouvoir l'image et l'attractivité du secteur afin de maintenir et renouveler les compétences élevées qui en font la force . Il s'agira notamment de multiplier les campagnes d'information et de sensibilisation.

2. Consolider la mise en adéquation des dispositifs de formation avec les compétences recherchées

Par ailleurs la transition écologique majeure qui se présente au secteur aérien suppose de nouvelles compétences que la filière aéronautique a parfois du mal à trouver. Des actions ont été entreprises par l'État et les régions, en concertation avec les acteurs de la filière, pour adapter l'offre de formation professionnelle initiale et continue en conséquence. Le rapporteur spécial note aussi que certaines initiatives proviennent des entreprises elles-mêmes à l'instar du plan de revitalisation d'Airbus à destination des PME de la filière aéronautique. Localement, des dispositifs tels que le campus des métiers et des qualifications de l'aéronautique des Pays-de-la-Loire et Bretagne semblent faire leur preuve.

Cependant, la Cour des comptes estime que ces mesures doivent être consolidées et renforcées . Signé en 2018, l'engagement pour le développement de l'emploi et des compétences (EDEC) dans la filière aéronautique a dressé un diagnostic pertinent mais il doit s'achever en 2022 . À ce stade, son renouvellement n'est pas prévu. Des mesures complémentaires et concertées semblent pourtant nécessaires pour traiter cet enjeu structurel.

La Cour souligne qu'alors que les perspectives du secteur demeurent incertaines et disparates selon les segments, de nombreuses entreprises hésitent à s'engager dans des projets prospectifs ambitieux en matière de ressources humaines , ce qui explique des démarches de formation continue insuffisantes quant aux défis que s'apprête à relever la filière.

Le rapporteur spécial est en phase avec la Cour des comptes quant à la nécessité de procéder à une adaptation significative des dispositifs de formation dans la perspective d'un meilleur appariement avec les nouvelles compétences recherchées par les acteurs de la filière. L'enjeu de la formation au sein des entreprises de taille modeste (TPE, PME, ETI) devra faire l'objet d'une attention toute particulière.

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