B. UN RÉSEAU DÉSÉQUILIBRÉ

À l'image de celui des autres services de l'État, le déploiement du réseau d'administration générale de l'État dans les territoires est hétérogène.

L'analyse ne parvient pas à identifier une corrélation forte et régulière entre la dispersion territoriale des moyens et une ou des variables potentiellement explicatives.

Dans ces conditions, le déploiement du réseau recèle une série de déséquilibres ponctuels qui semblent un héritage de l'histoire.

1. Le déploiement des effectifs des réseaux d'administration générale de l'État dans les territoires est hétérogène

Le déploiement des effectifs des réseaux d'administration générale de l'État dans les territoires apparaît hétérogène.


• Chaque région compte en moyenne 1 033,25 ETPT employés dans le réseau préfectoral (préfectures et sous-préfectures).

Mais les écarts à la moyenne sont très significatifs .

Dans quatorze des vingt-deux anciennes régions , le nombre des emplois est inférieur à la moyenne .

Dans ces régions, qui comptent 9 563 ETPT (soit 42 % des emplois totaux du réseau pour près des 2/3 des régions), le nombre moyen d'emplois du réseau préfectoral s'élève à 683 ETPT, correspondant à un déficit moyen de l'ordre de 350 ETPT par rapport à la moyenne nationale (un tiers de cette moyenne) .

De leur côté, huit régions (un tiers des régions) concentrent 58 % des emplois du réseau .

Le nombre moyen d'emplois du réseau préfectoral dans ces régions atteint 1 646 ETPT soit 2,4 fois le nombre moyen d'emplois observé dans la première catégorie c onsidérée, et un excédent de 613 ETPT en moyenne par rapport au niveau national (60 % de la moyenne nationale).


• En ce qui concerne les seules sous-préfectures , le nombre moyen d'emplois par région qu'elles mobilisent s'élève à 207,18 ETPT .

Seize régions (plus de 70 % des anciennes régions), soit deux de plus que lorsqu'on considère la totalité du réseau préfectoral, disposent d'un nombre d'emplois inférieur à cette moyenne.

Elles totalisent 2 144,24 ETPT , soit 47 % du total des effectifs, et chacune de ces régions ne compte que 134 ETPT (soit un niveau inférieur à 65 % de la moyenne nationale) .

Les six autres régions, relativement mieux dotées en emplois bénéficient en moyenne de 402 ETPT positionnés en sous-préfectures, soit 3 fois le niveau moyen des seize régions les moins favorisées.

Le positionnement des emplois des sous-préfectures est plus inégalitaire que celui des emplois des préfectures dessinant une hétérogénéité des moyens d'administration générale des arrondissements encore plus grande que pour les échelons territoriaux supérieurs.

ETPT totaux (France métropolitaine) 20 ( * )

Sous-préfectures

Préfectures

Total

Sous-préfectures/
Préfectures

Population

Population/Sous-préfectures

Population/
Total des ETPT

Alsace

151,34

519,21

670,55

0,29

1 903 801

12 579,6

2 839,2

Aquitaine

225,87

910,65

1 136,52

0,25

3 406 433

15 081,4

2 997,2

Auvergne

136,29

514,02

650,31

0,27

1 398 946

10 264,5

2 151,2

Basse-Normandie

103,69

488,63

592,32

0,21

1 523 247

14 690,4

2 571,7

Bourgogne

150,70

569,17

719,87

0,26

1 693 615

11 238,3

2 352,7

Bretagne

232,28

748,40

980,68

0,31

3 361 496

14 471,7

3 427,7

Centre

148,66

941,51

1 090,17

0,16

2 641 391

17 768,0

2 422,9

Champagne-Ardenne

140,95

516,46

657,41

0,27

1 375 674

9 760,0

2 092,6

Corse

28,88

251,68

280,56

0,11

325 510

11 271,1

1 160,2

Franche-Comté

80,03

529,39

609,42

0,15

1 213 499

15 163,1

1 991,2

Haute-Normandie

125,16

457,10

582,26

0,27

1 892 928

15 124,1

3 251,0

Île-de-France

947,54

2 722,92

3 670,46

0,35

12 116 367

12 787,2

3 301,0

Languedoc-Roussillon

165,00

852,25

1 017,25

0,19

2 789 059

16 903,4

2 741,8

Limousin

62,25

366,19

428,44

0,17

759 577

12 202,0

1 772,9

Lorraine

200,06

761,53

961,59

0,26

2 400 402

11 998,4

2 496,3

Midi-Pyrénées

172,44

1 139,62

1 312,06

0,15

3 038 568

17 621,0

2 315,9

Nord-Pas-de-Calais

407,35

727,38

1 134,73

0,56

4 127 229

10 131,9

3 637,2

Pays-de-Loire

169,67

951,80

1 121,47

0,18

3 765 802

22 194,9

3 357,9

Picardie

188,09

489,71

677,80

0,38

1 974 614

10 498,2

2 913,3

Poitou-Charentes

121,03

613,49

734,52

0,20

1 844 972

15 243,9

2 511,8

Provence-Alpes- Côte-d'Azur

298,72

1 426,16

1 724,88

0,21

5 039 311

16 869,7

2 921,5

Rhône-Alpes

301,94

1 676,30

1 978,24

0,18

6 557 824

21 719,0

3 315,0

Total

4 557,94

18 173,57

22 731,51

0,25

65 150 265

14 293,8

2 866,1

Source : réponse au questionnaire de votre rapporteur spécial

On relève encore que le ratio des emplois localisés dans les sous-préfectures rapportés à ceux des préfectures qui, en moyenne, extériorise, un rapport de un emploi sous-préfectoral pour quatre emplois dans les préfectures, connaît une très forte dispersion. Dans quelques régions, le poids relatif des emplois des sous-préfectures est jusqu'à plus de deux fois moins important que ce ratio (Corse, Centre, Midi-Pyrénées) tandis que la Bretagne, la Picardie et, surtout, le Nord-Pas-de Calais, se singularisent par le niveau relativement élevé des effectifs de l'administration générale positionnés en sous-préfectures.

Cette hétérogénéité dans le déploiement des moyens du réseau préfectoral et sous-préfectoral conduit à envisager la question de savoir si elle présente un lien avec des variables susceptibles de la justifier.

2. Une forte dispersion des taux de couverture des communes par les sous-préfectures

Compte tenu d'un objectif de proximité avec les collectivités territoriales, en particulier les communes, qu'imposent les missions des sous-préfectures, on pourrait s'attendre à ce qu'un lien étroit unisse leur déploiement territorial et le nombre des communes qu'elles recouvrent.

Or, à l'examen, les taux de couverture des communes par les sous-préfectures se révèlent très disparates .

Le tableau ci-dessous qui rapporte, pour les anciennes régions, le nombre des communes au nombre d'arrondissements 21 ( * ) révèle une grande diversité des situations sous cet angle.

Nombre d'arrondissements

Communes

Communes/arrondissements

Alsace

9

904

100,4

Aquitaine

19

2 296

120,8

Auvergne

14

1 310

93,6

Basse-Normandie

11

1 801

163,7

Bourgogne

15

2 045

136,3

Bretagne

15

1 270

84,7

Centre

20

1 840

92,0

Champagne-Ardenne

15

1 953

130,2

Corse

5

360

72,0

Franche-Comté

9

1 784

198,2

Haute-Normandie

6

1 420

236,7

Île-de-France

25

1 280

51,2

Languedoc-Roussillon

14

1 545

110,4

Limousin

8

747

93,4

Lorraine

16

2 339

146,2

Midi-Pyrénées

22

3 020

137,3

Nord-Pas-de-Calais

13

1 545

118,8

Pays de la Loire

17

1 491

87,7

Picardie

13

2 290

176,2

Poitou-Charentes

14

1 460

104,3

Provence-Alpes-Côte d'Azur

18

958

53,2

Rhône-Alpes

25

2 871

114,8

Source : commission des finances du Sénat

En moyenne, pour la France métropolitaine, sur la base d'un examen par région 22 ( * ) , on relève l'existence de 114 communes par arrondissement. Mais, les écarts à cette moyenne sont considérables.

Dans onze régions (la moitié des régions), le nombre de communes par arrondissement (85,7 communes en moyenne) est inférieur à cette moyenne , la situation inverse se rencontrant dans onze autres régions (152,65 communes en moyenne).

Région

Communes/arrondissements

Écart à la moyenne

Alsace

100,4

- 13,6

Aquitaine

120,8

+ 6,8

Auvergne

93,6

- 20,4

Basse-Normandie

163,7

+ 49,7

Bourgogne

136,3

+ 22,3

Bretagne

84,7

- 29,3

Centre

92

- 22

Champagne-Ardenne

130,2

+ 16,2

Corse

72

- 42

Franche-Comté

198,2

+ 84,2

Haute-Normandie

236,7

+ 122,7

Île-de-France

51,2

- 62,8

Languedoc-Roussillon

110,4

- 3,6

Limousin

93,4

- 20,6

Lorraine

146,2

+ 32,2

Midi-Pyrénées

137,3

+ 23,3

Nord-Pas-de-Calais

118,8

+ 4,8

Pays de la Loire

87,7

- 26,3

Picardie

176,2

+ 62,2

Poitou-Charentes

104,3

- 9,7

Provence-Alpes-Côte d'Azur

53,2

- 60,8

Rhône-Alpes

114,8

+ 0,8

Source : commission des finances du Sénat

Dans des régions comptant le même nombre d'arrondissements (l'Alsace et la Franche-Comté, par exemple), le nombre des communes peut aller du simple ( 904 communes en Alsace) au double (1 784 communes en Franche-Comté). Un même constat vaut quand on compare PACA et l'Aquitaine, pour lesquelles, avec un nombre presque équivalent d'arrondissements, le nombre des communes va de 958 (PACA) à 2 295 (Aquitaine).

De la même manière des régions comptant un nombre de communes à peu près identique (le Centre et la Franche-Comté) sont très inégalement découpées, la première région étant subdivisée en vingt arrondissements quand la seconde n'en compte que neuf.

Les régions où le nombre de communes par arrondissement est comparativement faible ne présentent pas de caractéristiques uniformes puisque figurent dans cette liste la Corse et l'Auvergne aussi bien que la région PACA et l'Île-de-France tandis que la région Rhône-Alpes compte un nombre de communes par arrondissement proche de la moyenne.

Les régions dans lesquelles le nombre de communes par arrondissement est relativement élevé manquent également d'unité . Certes, les deux Normandie appartiennent à ce groupe mais la Haute-Normandie compte des arrondissements particulièrement nombreux en communes si bien qu'elle atteint un ratio plus de deux fois plus élevé que la Basse-Normandie.

Par ailleurs, dans une même région, les situations peuvent varier nettement entre les départements qui la constituent .

L'Île-de-France, qui extériorise une situation particulière en termes de communes par sous-préfecture, illustre ce constat.

Globalement, le nombre de communes couvertes par sous-préfecture y est comparativement bas avec 53,3 communes (hors Paris), mais il existe des contrastes marqués entres les départements de la région.

À cet égard, les Yvelines comptent une sous-préfecture pour 102,6 communes , soit une situation proche de la moyenne nationale, tandis que, dans les Hauts-de-Seine , ce ratio est de 12 .

Région Île-de-France

Département

Arrondissement

Nombre de communes

Moyenne

Seine-et-Marne

Fontainebleau

86

Seine-et-Marne

Meaux

128

Seine-et-Marne

Melun

91

Seine-et-Marne

Provins

165

Seine-et-Marne

Torcy

43

Sous-total

5

513

102,6

Yvelines

Mantes-la-Jolie

117

Yvelines

Rambouillet

81

Yvelines

Saint-Germain-en-Laye

45

Yvelines

Versailles

19

Sous-total

4

262

65,5

Essonne

Étampes

79

Essonne

Évry

52

Essonne

Palaiseau

65

Sous-total

3

196

65,3

Hauts-de-Seine

Antony

12

Hauts-de-Seine

Boulogne-Billancourt

9

Hauts-de-Seine

Nanterre

15

Sous-total

3

36

12,0

Seine-Saint-Denis

Bobigny

15

Seine-Saint-Denis

Le Raincy

16

Seine-Saint-Denis

Saint-Denis

9

Sous-total

3

40

13,3

Val-de-Marne

Créteil

23

Val-de-Marne

L'Haÿ-les-Roses

10

Val-de-Marne

Nogent-sur-Marne

14

Sous-total

3

47

15,7

Val-d'Oise

Argenteuil

7

Val-d'Oise

Pontoise

117

Val-d'Oise

Sarcelles

61

Sous-total

3

185

61,7

Paris

Paris

1

Sous-total

1

1

1

Total (hors Paris)

24

1 279

53,3

Total (Paris inclus)

25

1 280

51,2

Compte tenu de la fixité de la carte des arrondissements et des communes, l'hétérogénéité régionale du ratio sous-préfecture/communes est un héritage historique qui peut traduire une diversité de motivations parmi lesquelles n'apparaît pas la préoccupation d'assurer aux communes une proximité avec les forces de l'administration générale du territoire.

Cette indifférence à ce paramètre est sans doute attribuable à la prégnance d'autres ordres de considération mais aussi à l'histoire administrative française, longtemps hostile à la décentralisation.

Cet héritage peut être considéré comme très inadapté à la réalité politique et administrative de la France d'aujourd'hui.

3. Le déploiement des effectifs des composantes du réseau préfectoral présente des discordances avec la répartition de la population sur le territoire

La dispersion du nombre d'habitants par arrondissement autour d'une moyenne métropolitaine de 202 330, est considérable, même appréciée à l'échelon géographique large de la région.

Le nombre de communes par sous-préfecture n'offre pas un indicateur du nombre d'habitants par sous-préfecture.

Au-delà, la corrélation entre les effectifs du réseau préfectoral dans les régions et le poids démographique des régions apparaît ponctuellement très distendue.

Les régions les plus peuplées concentrent une proportion d'effectifs préfectoraux moindre que leur poids démographique relatif, cette disproportion étant encore plus forte quand on ne considère que les seules sous-préfectures.

a) Le nombre des communes par arrondissement n'est pas équivalent au nombre d'habitants par arrondissement même quand celui-ci est apprécié dans un cadre régional

Il n'existe pas d'équivalence entre le nombre de communes couvertes par une sous-préfecture et le nombre d'habitants qu'elle administre. Tous les cas de figure se présentent en fonction des conditions d'urbanisation qui offrent un panorama contrasté.

En Île-de-France, qui occupe une place à part, si le nombre de communes par sous-préfecture est globalement plus faible qu'ailleurs, le nombre moyen d'habitants couverts par sous-préfecture est beaucoup plus élevé que dans le reste du pays. Il atteint en moyenne 410 920, soit 1,5 fois le taux constaté sur le reste du territoire.

Dans ce contexte, des différences marquées entre les départements de la région .

Le nombre d'habitants pris en charge par les sous-préfectures de Seine-et-Marne est ainsi très proche du nombre d'habitants moyen par sous-préfecture hors Île-de-France.

En revanche, les Hauts-de-Seine détiennent un record national (hors Paris, Lyon, Marseille) avec plus de 537 000 habitants par sous-préfecture .

Région Île-de-France 23 ( * )

Département

Arrondissement

Population

Moyenne

Seine-et-Marne

Fontainebleau

151 456

Seine-et-Marne

Meaux

289 186

Seine-et-Marne

Melun

358 089

Seine-et-Marne

Provins

166 614

Seine-et-Marne

Torcy

422 485

Sous-total

5

1 387 830

277 566,0

Yvelines

Mantes-la-Jolie

284 671

Yvelines

Rambouillet

228 674

Yvelines

Saint-Germain-en-Laye

566 369

Yvelines

Versailles

366 587

Sous-total

4

1 446 301

361 575,3

Essonne

Étampes

143 477

Essonne

Évry

528 334

Essonne

Palaiseau

601 422

Sous-total

3

1 273 233

424 411,0

Hauts-de-Seine

Antony

424 476

Hauts-de-Seine

Boulogne-Billancourt

326 189

Hauts-de-Seine

Nanterre

860 625

Sous-total

3

1 611 290

537 096,7

Seine-Saint-Denis

Bobigny

598 408

Seine-Saint-Denis

Le Raincy

549 273

Seine-Saint-Denis

Saint-Denis

417 541

Sous-total

3

1 565 222

521 740,7

Val-de-Marne

Créteil

707 818

Val-de-Marne

L'Haÿ-les-Roses

262 696

Val-de-Marne

Nogent-sur-Marne

396 577

Sous-total

3

1 367 091

455 697,0

Val-d'Oise

Argenteuil

240 462

Val-d'Oise

Pontoise

508 927

Val-d'Oise

Sarcelles

461 749

Sous-total

3

1 211 138

Total

24

9 862 105

410 921,0

Dans le reste du pays, les régions fortement urbanisées partagent souvent, dans une moindre mesure, les caractéristiques nuancées de l'Île-de-France.

La région Rhône-Alpes illustre cette observation. Le nombre moyen de communes par sous-préfecture y est de 114,8 mais, pour l'arrondissement de Lyon, le plus peuplé, il n'est que de 59.

Région Rhône-Alpes

Département

Arrondissement

Nombre de communes

Moyenne

Ain

Belley

107

Ain

Bourg-en-Bresse

219

Ain

Gex

29

Ain

Nantua

64

Sous-total

4

419

104,8

Ardèche

Largentière

148

Ardèche

Privas

65

Ardèche

Tournon-sur-Rhône

126

Sous-total

3

339

113

Drôme

Die

104

Drôme

Nyons

142

Drôme

Valence

123

Sous-total

3

369

123

Isère

Grenoble

297

Isère

La Tour-du-Pin

137

Isère

Vienne

98

Sous-total

3

532

177,3

Loire

Montbrison

138

Loire

Roanne

115

Loire

Saint-Étienne

74

Sous-total

3

327

109

Savoie

Albertville

82

Savoie

Chambéry

160

Savoie

Saint-Jean-de-Maurienne

62

Sous-total

3

304

101,3

Haute-Savoie

Annecy

93

Haute-Savoie

Bonneville

61

Haute-Savoie

Saint-Julien-en-Genevois

72

Haute-Savoie

Thonon-les-Bains

68

Sous-total

4

294

73,5

Rhône

Lyon

59

Rhône

Villefranche-sur-Saône

228

Sous-total

2

287

143,5

Total

25

2 871

114,8

Quant au nombre moyen d'habitants par sous-préfecture, le fait urbain joue encore dans cette région .

L'Isère, avec Grenoble, compte une sous-préfecture pour 421 283 habitants tandis que la Savoie nettement moins urbanisée prend en charge 146 000 habitants par chacune de ses trois sous-préfectures.

Symétriquement, les régions moins urbanisées enregistrent, en général, un nombre moyen de communes par sous-préfecture comparativement élevé mais un nombre d'habitants par unité relativement faible.

Pour autant, il n'existe pas de relation univoque dans ce domaine.

Ainsi, certains départements de Lorraine, avant les réformes intervenues ces dernières années, présentent un taux de communes par sous-préfectures assez élevé accompagné d'un nombre d'habitants par sous-préfecture comparativement modeste tandis que d'autres, grâce à l'existence de villes relativement peuplées, réunissent de nombreuses communes mais aussi un nombre moyen d'habitants élevé.

Région Lorraine

Département

Arrondissement

Nombre de communes

Moyenne

Population

Moyenne

Meurthe-et-Moselle

Briey

130

167 760

Meurthe-et-Moselle

Lunéville

164

81 253

Meurthe-et-Moselle

Nancy

188

425 672

Meurthe-et-Moselle

Toul

112

70 713

Sous-total

4

594

148,5

745 398

186 349,5

Meuse

Bar-le-Duc

110

63 301

Meuse

Commercy

136

45 794

Meuse

Verdun

255

89 239

Sous-total

3

501

167

198 334

66 111,3

Moselle

Château-Salins

128

30 814

Moselle

Forbach-Boulay-Moselle

169

251 554

Moselle

Metz

143

349 083

Moselle

Sarrebourg

102

65 714

Moselle

Sarreguemines

83

102 373

Moselle

Thionville

105

268 581

Sous-total

6

730

121,7

1 068 119

178 019,8

Vosges

Épinal

218

224 301

Vosges

Neufchâteau

206

68 291

Vosges

Saint-Dié-des-Vosges

90

95 959

Sous-total

3

514

171,3

388 551

129 517,0

Total

16

2 339

146,2

2 400 402

150 025,1

Ces données dessinent un paysage administratif composite marqué par l'inertie du réseau des sous-préfectures face à une urbanisation progressive et contrastée du pays.

b) La discordance entre forces du réseau préfectoral et population

Ces constats demeurent quand on envisage les ressources humaines du réseau préfectoral et, plus encore, des sous-préfectures.

Le déploiement des effectifs des différentes composantes du réseau préfectoral présente des discordances par rapport à la répartition de la population.

(1) S'il existe une certaine corrélation entre le poids démographique des régions et la part des emplois du réseau préfectoral, des régions font exception dans un sens ou dans l'autre

Les tableaux ci-dessous restituent l'image d'une répartition inégale de la population métropolitaine, avec et sans l'Île-de-France .

Données démographiques - France métropolitaine

Population

Moyenne

Écart à la moyenne

Écart à la moyenne en %

Alsace

1 903 801

2 961 375,70

- 1 057 574,70

- 36 %

Aquitaine

3 406 433

2 961 375,70

445 057,30

15 %

Auvergne

1 398 946

2 961 375,70

- 1 562 429,70

- 53 %

Basse-Normandie

1 523 247

2 961 375,70

- 1 438 128,70

- 49 %

Bourgogne

1 693 615

2 961 375,70

- 1 267 760,70

- 43 %

Bretagne

3 361 496

2 961 375,70

400 120,30

14 %

Centre

2 641 391

2 961 375,70

- 319 984,70

- 11 %

Champagne-Ardenne

1 375 674

2 961 375,70

- 1 585 701,70

- 54 %

Corse

325 510

2 961 375,70

- 2 635 865,70

- 89 %

Franche-Comté

1 213 499

2 961 375,70

- 1 747 876,70

- 59 %

Haute-Normandie

1 892 928

2 961 375,70

- 1 068 447,70

- 36 %

Île-de-France

12 116 367

2 961 375,70

9 154 991,30

309 %

Languedoc-Roussillon

2 789 059

2 961 375,70

- 172 316,70

- 6 %

Limousin

759 577

2 961 375,70

- 2 201 798,70

- 74 %

Lorraine

2 400 402

2 961 375,70

- 560 973,70

- 19 %

Midi-Pyrénées

3 038 568

2 961 375,70

77 192,30

3 %

Nord-Pas-de-Calais

4 127 229

2 961 375,70

1 165 853,30

39 %

Pays-de-Loire

3 765 802

2 961 375,70

804 426,30

27 %

Picardie

1 974 614

2 961 375,70

- 986 761,70

- 33 %

Poitou-Charentes

1 844 972

2 961 375,70

- 1 116 403,70

- 38 %

Provence-Alpes- Côte-d'Azur

5 039 311

2 961 375,70

2 077 935,30

70 %

Rhône-Alpes

6 557 824

2 961 375,70

3 596 448,30

121 %

Source : commission des finances du Sénat

En incluant l'Île-de-France, qui concentre 18,6 % de la population résidant en métropole, huit régions (y compris l'Île-de-France) forment la catégorie des régions dont la population dépasse la moyenne nationale de la population régionale. Ces régions comptent 63,6 % de la population métropolitaine.

Quand l'Île-de-France est placée hors champ, le nombre des régions qui dépasse la moyenne nationale de la population des régions de province est de 9 (hors région Île-de France, par convention).

Ces régions qui regroupent 53,3 % du total de la population métropolitaine (y compris l'Île-de-France) « pèsent », sur le plan démographique, 65,5 % du groupe des régions de province.

Données démographiques - Province seule

Population

Moyenne

Écart à la moyenne

Écart à la moyenne en %

Alsace

1 903 801

2 525 423,7

- 621 622,7

- 25 %

Aquitaine

3 406 433

2 525 423,7

881 009,3

35 %

Auvergne

1 398 946

2 525 423,7

- 1 126 477,7

- 45 %

Basse-Normandie

1 523 247

2 525 423,7

- 1 002 176,7

- 40 %

Bourgogne

1 693 615

2 525 423,7

- 831 808,7

- 33 %

Bretagne

3 361 496

2 525 423,7

836 072,3

33 %

Centre

2 641 391

2 525 423,7

115 967,3

5 %

Champagne-Ardenne

1 375 674

2 525 423,7

- 1 149 749,7

- 46 %

Corse

325 510

2 525 423,7

- 2 199 913,7

- 87 %

Franche-Comté

1 213 499

2 525 423,7

- 1 311 924,7

- 52 %

Haute-Normandie

1 892 928

2 525 423,7

- 632 495,7

- 25 %

Languedoc-Roussillon

2 789 059

2 525 423,7

263 635,3

10 %

Limousin

759 577

2 525 423,7

- 1 765 846,7

- 70 %

Lorraine

2 400 402

2 525 423,7

- 125 021,7

- 5 %

Midi-Pyrénées

3 038 568

2 525 423,7

513 144,3

20 %

Nord-Pas-de-Calais

4 127 229

2 525 423,7

1 601 805,3

63 %

Pays-de-Loire

3 765 802

2 525 423,7

1 240 378,3

49 %

Picardie

1 974 614

2 525 423,7

- 550 809,7

- 22 %

Poitou-Charentes

1 844 972

2 525 423,7

- 680 451,7

- 27 %

Provence-Alpes- Côte-d'Azur

5 039 311

2 525 423,7

2 513 887,3

100 %

Rhône-Alpes

6 557 824

2 525 423,7

4 032 400,3

160 %

Source : commission des finances du Sénat

Ces données peuvent être mises en regard de la répartition des effectifs du réseau préfectoral d'un côté, et des sous-préfectures de l'autre, qui présente elle aussi de forts contrastes mais sans que ceux-ci n'apparaissent étroitement déterminés par les positions démographiques.

S'agissant du réseau préfectoral dans son ensemble , le tableau ci-après présente la répartition des emplois.

Huit régions appartiennent au groupe des régions où le déploiement des emplois des préfectures est supérieur à la moyenne nationale.

Ce groupe n'est pas homogène avec celui des régions connaissant une population comparativement élevée.

Répartition des emplois de l'ensemble du réseau préfectoral en France métropolitaine

Région

Total

Moyenne

Écart à la moyenne

Écart à la moyenne en %

Alsace

670,55

1 033,25

- 362,7

- 35 %

Aquitaine

1 136,52

1 033,25

103,27

10 %

Auvergne

650,31

1 033,25

- 382,94

- 37 %

Basse-Normandie

592,32

1 033,25

- 440,93

- 43 %

Bourgogne

719,87

1 033,25

- 313,38

- 30 %

Bretagne

980,68

1 033,25

- 52,57

- 5 %

Centre

1 090,17

1 033,25

56,92

6 %

Champagne-Ardenne

657,41

1 033,25

- 375,84

- 36 %

Corse

280,56

1 033,25

- 752,69

- 73 %

Franche-Comté

609,42

1 033,25

- 423,83

- 41 %

Haute-Normandie

582,26

1 033,25

- 450,99

- 44 %

Île-de-France

3 670,46

1 033,25

2 637,21

255 %

Languedoc-Roussillon

1 017,25

1 033,25

- 16,00

- 2 %

Limousin

428,44

1 033,25

- 604,81

- 59 %

Lorraine

961,59

1 033,25

- 71,66

- 7 %

Midi-Pyrénées

1 312,06

1 033,25

278,81

27 %

Nord-Pas-de-Calais

1 134,73

1 033,25

101,48

10 %

Pays-de-Loire

1 121,47

1 033,25

88,22

9 %

Picardie

677,8

1 033,25

- 355,45

- 34 %

Poitou-Charentes

734,52

1 033,25

- 298,73

- 29 %

Provence-Alpes- Côte-d'Azur

1 724,88

1 033,25

691,63

67 %

Rhône-Alpes

1 978,24

1 033,25

944,99

91 %

Total

22 731,51

NS

0

0

Source : commission des finances du Sénat

La Bretagne en est exclue alors que la région Centre bénéficie de plus d'emplois des préfectures que la moyenne pour une population inférieure à la moyenne des régions (appréciée en incluant l'Île-de-France).

Des régions d'égale pondération démographique , comme c'est le cas de la Bretagne et de la Normandie, connaissent des situations contrastées sur le plan du poids des effectifs du réseau préfectoral , la première regroupant 4,3 % des effectifs totaux quand la seconde en absorbe 5,2 %.

De même, des régions comparativement peuplées et occupant un rang à peu près identique dans la hiérarchie démographique, comme l'Aquitaine-Poitou-Charente et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (9,2 % et 9,4 % de la population respectivement) disposent, la première, d'une part des effectifs préfectoraux supérieure à son poids démographique, la seconde d'un nombre relatif de personnels préfectoraux très nettement inférieur à son rang démographique.

(2) Le groupe des régions présentant un « surpoids » démographique mobilise un « excès » d'effectifs préfectoraux nettement plus faible

En outre, il n'existe pas de concordance parfaite entre le surpoids démographique des régions et le surpoids des effectifs des préfectures par région.

Le cumul des écarts à la moyenne du point de vue démographique pour les régions comparativement peuplées atteint 600 % en pourcentage (17,7 millions d'habitants par rapport à la situation où la population serait répartie également entre les régions). Ce chiffre correspond à un surpoids démographique correspondant à 30 % de la population en métropole .

En regard, pour les emplois des préfectures , les régions les plus peuplées ne rassemblent que 474 % en cumul des écarts à la moyenne correspondant à un excédent de 4 532,2 emplois par rapport à une distribution entièrement égalitaire de ces emplois entre les régions.

Cet excédent d'emplois représente 19,9 % des emplois des préfectures , soit une proportion inférieure à la surcharge démographique des régions concernées.

(3) Pour les sous-préfectures, la discordance entre le surpoids démographique et le sur-positionnement des effectifs est encore plus forte

En ce qui concerne les emplois des seules sous-préfectures appréciés à partir du niveau régional, le tableau ci-dessous en récapitule la répartition.

Répartition des emplois des sous-préfectures de France métropolitaine

Région

Total

Moyenne

Écart à la moyenne

Écart à la moyenne en %

Alsace

151,34

207,17

- 55,83

- 27 %

Aquitaine

225,87

207,17

18,7

9 %

Auvergne

136,29

207,17

- 70,88

- 34 %

Basse-Normandie

103,69

207,17

- 103,48

- 50 %

Bourgogne

150,7

207,17

- 56,47

- 27 %

Bretagne

232,28

207,17

25,11

12 %

Centre

148,66

207,17

- 58,51

- 28 %

Champagne-Ardenne

140,95

207,17

- 66,22

- 32 %

Corse

28,88

207,17

- 178,29

- 86 %

Franche-Comté

80,03

207,17

- 127,14

- 61 %

Haute-Normandie

125,16

207,17

- 82,01

- 40 %

Île-de-France

947,54

207,17

740,37

357 %

Languedoc-Roussillon

165

207,17

- 42,17

- 20 %

Limousin

62,25

207,17

- 144,92

- 70 %

Lorraine

200,06

207,17

- 7,11

- 3 %

Midi-Pyrénées

172,44

207,17

- 34,73

- 17 %

Nord-Pas-de-Calais

407,35

207,17

200,18

97 %

Pays-de-Loire

169,67

207,17

- 37,5

- 18 %

Picardie

188,09

207,17

- 19,08

- 9 %

Poitou-Charentes

121,03

207,17

- 86,14

- 42 %

Provence-Alpes-Côte- d'Azur

298,72

207,17

91,55

44 %

Rhône-Alpes

301,94

207,17

94,77

46 %

Total

4 557,94

207,17

0

Source : commission des finances du Sénat

Seules six régions bénéficient d'un nombre d'emplois de sous-préfectures supérieur à la moyenne nationale .

Elles sont toutes au nombre des régions comparativement peuplées mais toutes ces dernières (au nombre de huit) n'en font pas partie.

Midi-Pyrénées et Pays-de-Loire n'appartiennent pas à l'ensemble des régions disposant d'un personnel des sous-préfectures supérieur à la moyenne alors qu'elles ont une population qui vérifie cette caractéristique.

Cette non identité tient en premier lieu à la polarisation des emplois de sous-préfectures en Île-de-France, région dans laquelle ces emplois atteignent 3,6 fois le niveau moyen (contre 2,6 fois pour l'ensemble du réseau préfectoral).

Elle vient aussi de situations régionales marquées par des singularités.

Ainsi, la région Bretagne, comparativement peuplée mais relativement sous-dotée en personnels exerçant en préfectures , intègre le groupe des régions disposant de sous-préfectures comparativement bien pourvues en personnels.

Surtout, la région Nord-Pas-de-Calais présente des caractéristiques semblables mais encore plus prononcées.

Très déficitaire en personnels pour ses préfectures, elle compense partiellement ce sous-effectif par le nombre élevé des effectifs des sous-préfectures.

4. Le lien entre effectifs d'administration générale et présence de l'État dans les territoires est distendu

Enfin, il est notable que le déploiement des effectifs du réseau préfectoral est en partie indépendant de celui des effectifs de la fonction publique de l'État, qui lui-même est marqué par une relative indépendance par rapport au poids démographique des régions.

a) Le déploiement de la fonction publique d'État sur le territoire est inégalitaire

Le tableau ci-dessous met en rapport le poids démographique des nouvelles régions et la proportion des effectifs de la fonction publique d'État qu'elles mobilisent.

Population (en % du total)

Effectifs de la fonction publique d'État

B-A

Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

8,7

7,6

- 1,1

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

9,2

8

- 1,2

Auvergne-Rhône-Alpes

12,2

11,5

- 0,7

Bourgogne-Franche-Comté

4,5

3,9

- 0,6

Bretagne

5,1

4,2

- 0,9

Centre-Val de Loire

4,1

3,1

- 1

Corse

0,4

0,6

0,2

Île-de-France

18,6

26

7,4

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

8,9

9,3

0,4

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

9,4

9

- 0,4

Normandie

5,2

4,5

- 0,7

Pays de la Loire

5,8

4,9

- 0,9

Provence-Alpes-Côte d'Azur

7,7

6,5

- 1,2

Source : commission des finances du Sénat

La région Île-de-France présente pour particularité de concentrer une proportion des effectifs de la fonction publique d'État (26 % du total) nettement supérieure à son poids démographique (18,6 %) .

La plupart des administrations centrales (et de très nombreux opérateurs) de l'État sont situés en Île-de-France ce qui contribue au premier phénomène.

En contrepartie, les régions de province subissent, à quelques exceptions près (Corse, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées), un déficit sous cet angle en lien évident avec la centralisation historique du pays. Toutefois, comme le montre le tableau ci-dessus, ce déficit est plus ou moins fort.

b) Le déploiement des effectifs du réseau préfectoral sur le territoire est sans lien évident avec celui des emplois de la fonction publique d'État aboutissant à des taux d'encadrement disparates

Pour les seuls effectifs du réseau préfectoral, ces déséquilibres s'inversent globalement, la région capitale concentrant une proportion des effectifs inférieure à son poids démographique.

Avec 16,5 % du total les effectifs du réseau préfectoral de l'Île-de-France sont très en-deçà, et du poids démographique de la région, et a fortiori de celui des personnels de la fonction publique d'État qu'elle emploie.

Le déficit relatif des moyens du réseau préfectoral en Île-de-France permet à certaines régions de disposer d'un réseau préfectoral sensiblement plus fourni en emplois que leur poids démographique mais aussi que la proportion des effectifs de la fonction publique d'État qu'elles mobilisent.

Population (en %)

Effectifs de la fonction publique d'État (en %)

Effectifs de la fonction publique préfectorale (en %)

Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

8,7

9

10,1

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

9,2

8,8

10,1

Auvergne-Rhône-Alpes

12,2

11,1

11,6

Bourgogne-Franche-Comté

4,5

4,1

5,8

Bretagne

5,2

5,4

4,3

Centre-Val de Loire

4,1

3,7

4,8

Corse

0,5

0,6

1,2

Île-de-France

18,6

23,5

16,5

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

8,9

8,5

10,2

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

9,4

8,2

8,0

Normandie

5,2

4,3

5,2

Pays- de -la -Loire

5,8

4,6

4,9

Provence-Alpes-Côte d'Azur

7,7

8,4

7,6

France de province

81,4

76,5

84,2

France métropolitaine

100

100

100,0

Source : commission des finances du Sénat

Les régions bénéficiaires sont l'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, l'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-France-Comté, le Centre-Val-de-Loire, la Corse et le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, la Normandie, Pays-de-la-Loire.

Inversement, la Bretagne, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA occupent une part des emplois préfectoraux plus faible que celle des effectifs de la fonction publique d'État.

Plusieurs régions de province ont un poids démographique inférieur à celui des effectifs de l'État qui y sont déployés. C'est le cas pour l'Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, la Bretagne, et la région PACA, régions qui bénéficient d'un taux d'administration par habitant supérieur à la moyenne national.

En contrepartie de cet écart et de celui observé en Île-de-France, les autres régions connaissent une situation inverse. L'écart maximal (1,2 point de pourcentage) concerne deux régions différentes par leur profil : le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la région Pays de la Loire.

Elles se différencient cependant par l'ampleur de l'écart entre leur poids démographique respectif et celui des effectifs du réseau préfectoral déployés sur leur territoire. Cet écart atteint 0,9 point pour la seconde quand il s'élève à 1,4 point pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui, décidément, ressort comme peu favorisée par les choix de déploiement des services de l'État.

Dans ce contexte, le rapport entre le nombre des agents exerçant en préfecture et l'ensemble des agents publics localisés dans les régions , qu'on désignera, par commodité, comme représentant le « taux d'encadrement » des agents de la fonction publique d'État par les personnels des préfectures, mais qui est aussi un indicateur de disponibilité des services déployés en région (pouvant mériter à ce titre l'appellation alternative de « taux de disponibilité »), varie sensiblement entre les régions.

Données régionales sur la fonction publique d'État (y compris les personnels de l'enseignement) et les effectifs des préfectures

Fonction publique d'État (A)

Préfectures (B)

A/B

Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

214 400

1 797,20

119,30

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

209 700

1 890,33

110,93

Auvergne-Rhône-Alpes

265 800

2 190,32

121,35

Bourgogne-Franche-Comté

98 100

1 098,56

89,30

Bretagne

128 200

748,4

171,30

Centre-Val de Loire

88 400

941,51

93,89

Corse

13 900

251,68

55,23

Île-de-France

562 400

2 722,92

206,54

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

203 000

1 991,87

101,91

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

195 700

1 217,09

160,79

Normandie

104 000

945,73

109,97

Pays de la Loire

109 900

951,8

115,47

Provence-Alpes-Côte d'Azur

200 700

1 426,16

140,73

France de province

1 831 700

15 540,65

117,87

France métropolitaine

2 394 100

18 173,57

131,74

Source : commission des finances du Sénat

Pour une moyenne nationale de 131,74 agents des services publics d'État par personne employée dans les préfectures, le « taux d'encadrement » s'étage entre 55,23 en Corse et 206,54 en Île-de-France.

Ces écarts demeurent lorsqu'on ne considère que les agents hors enseignement , l'enseignement regroupant une masse très importante d'agents publics (56,5 % des services territorialisés) qui, comme c'est le cas pour certaines autres administrations d'État, exercent leurs compétences dans des conditions de large autonomie fonctionnelle par rapport aux préfets.

Données régionales sur la fonction publique d'État (hors personnels de l'enseignement) et les effectifs des préfectures

Fonction publique d'État hors enseignement (A)

Préfectures (B)

A/B

Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

96 500

1 797,20

53,7

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

96 900

1 890,33

51,3

Auvergne-Rhône-Alpes

99 200

2 190,32

45,3

Bourgogne-Franche-Comté

41 600

1 098,56

37,9

Bretagne

62 900

748,4

84,0

Centre-Val de Loire

40 100

941,51

42,6

Corse

7 900

251,68

31,4

Île-de-France

275 400

2 722,92

101,1

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

83 100

1 991,87

41,7

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

64 100

1 217,09

52,7

Normandie

36 900

945,73

39,0

Pays de la Loire

40 300

951,8

42,3

Provence-Alpes-Côte d'Azur

97 000

1 426,16

68,0

France de province

766 300

15 540,65

49,3

France métropolitaine

1 041 700

18 173,57

57,3

Source : commission des finances du Sénat

Le taux d'encadrement des agents, hors enseignement, atteint en moyenne 57,3 agents pour un ETPT de préfecture .

Il est de 31,4 en Corse et de 101,1 en Île-de-France avec, là également, des configurations régionales très contrastées.

Pour neutraliser l'impact de la situation particulière de l'Île-de-France, on peut ne considérer que la France métropolitaine hors Île-de-France .

Tous agents confondus , le taux d'encadrement par les personnels des préfectures s'élève alors en moyenne à 117,87 (contre 131,74 en incluant l'Île-de-France) .

Dans ce cadre, la dispersion des situations est un peu atténuée . Mais l'écart entre la Corse et la Bretagne, région dans laquelle le nombre des agents des administrations d'État rapporté aux personnels des préfectures ressort comme particulièrement élevé, demeure important.

Chaque agent préfectoral peut être rapporté en Bretagne à 171,3 agents des services de l'État contre 55,23 en Corse et 121,35 en Auvergne Rhône-Alpes.

Ces constats demeurent quand on exclut les agents de l'enseignement .

La moyenne s'élève à 49,3 agents pour la France de province. La Corse mais aussi la Normandie se situent très en-deçà de cette moyenne tandis que la Bretagne compte 84 agents par agent employé dans ses préfectures.

c) L'hétérogénéité demeure pour les seules sous-préfectures

Le constat de la dispersion des taux d'encadrement des fonctionnaires d'État par le réseau préfectoral demeure quand on considère les seules sous-préfectures.

Données sur la fonction publique d'État (y compris les personnels de l'enseignement) et les effectifs des sous-préfectures dans les régions

Fonction publique d'État (A)

Total Sous-préfectures (B)

A/B

Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

214 400

492,35

435

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

209 700

409,15

513

Auvergne-Rhône-Alpes

265 800

438,23

607

Bourgogne-Franche-Comté

98 100

230,73

425

Bretagne

128 200

232,28

552

Centre-Val de Loire

88 400

148,66

595

Corse

13 900

28,88

481

Île-de-France

562 400

947,54

594

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

203 000

337,44

602

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

195 700

595,44

329

Normandie

104 000

228,85

454

Pays de la Loire

109 900

169,67

648

Provence-Alpes-Côte d'Azur

200 700

298,72

672

France de province

1 831 700

3 610,40

507

France métropolitaine

2 394 100

4 557,94

525

Source : commission des finances du Sénat

En moyenne, à un agent de sous-préfecture correspondent 525 agents de l'ensemble des services de l'État en région (y compris les effectifs de l'enseignement).

Hors enseignement , chaque agent de sous-préfecture évolue en moyenne dans un contexte administratif où 228,5 agents de l'État sont déployés en région.

L'Île-de-France fait, là également, exception avec 290,6 agents par agent employé dans ses sous-préfectures, la valeur élevée de ce ratio provenant d'un nombre d'agents de la fonction publique d'État supérieur à la moyenne (en particulier du fait des administrations centrales) dans un contexte de fort déploiement de moyens dans les sous-préfectures n'atteignant toutefois pas l'ampleur de celui des autres services de l'État.

La situation de la région PACA ressort comme très singulière , par le ratio élevé des effectifs de l'État rapportés aux effectifs de ses sous-préfectures.

Données sur la fonction publique d'État (hors les personnels de l'enseignement) et les effectifs des sous-préfectures dans les régions

Fonction publique d'État hors enseignement (A)

Total Sous-préfectures (B)

A/B

Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

96 500

492,35

196,0

Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

96 900

409,15

236,8

Auvergne-Rhône-Alpes

99 200

438,23

226,4

Bourgogne-Franche-Comté

41 600

230,73

180,3

Bretagne

62 900

232,28

270,8

Centre-Val de Loire

40 100

148,66

269,7

Corse

7 900

28,88

273,5

Île-de-France

275 400

947,54

290,6

Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

83 100

337,44

246,3

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

64 100

595,44

107,7

Normandie

36 900

228,85

161,2

Pays de la Loire

40 300

169,67

237,5

Provence-Alpes-Côte d'Azur

97 000

298,72

324,7

France de province

766 300

3 610,40

212,2

France métropolitaine

1 041 700

4 557,94

228,5

Source : commission des finances du Sénat

5. Une rationalité immobilière en question

Le large déploiement du réseau sous-préfectoral contribue à l'extension du parc immobilier mobilisé par la présence des services d'administration générale de l'État dans les territoires.

L'attrition des effectifs n'a, semble-t-il, pas diminué la surface des emprises immobilières du réseau, situation peu propre à une utilisation rationnelle des deniers publics et qui peut incliner à des économies préjudiciables à l'état des immeubles occupés par les services.

Selon la Cour des comptes, le réseau des sous-préfectures occuperait 36 % des bâtiments préfectoraux, estimation nuancée dans la réponse du ministère à ses observations puisque celle-ci mentionne une proportion de 24 %, avec une prédominance des usages résidentiels qui requéraient 38 % des surfaces devant les usages administratifs (32 %) et les usages techniques (30 %).

Quel qu'il soit le poids relatif des emprises immobilières du réseau des sous-préfectures ressort comme très supérieur à la part des emplois du réseau préfectoral qu'elles mobilisent.

Cette situation s'est aggravée dans la mesure où les sous-préfectures ont été plus particulièrement sollicitées dans le processus de suppressions d'emplois suivi ces dernières années.

Le parc immobilier de l'administration préfectorale dans son ensemble représente 1,837 million de m² SHON.

Les préfectures et les sous-préfectures de métropole et d'outre-mer, ainsi que les implantations des collectivités d'outre-mer occuperaient un millier de sites et près de 1 500 bâtiments selon les réponses au questionnaire budgétaire de votre rapporteur spécial .

Ce patrimoine jugé très hétérogène comporte un nombre significatif de bâtiments anciens nécessitant un important programme de travaux visant parfois à assurer sa pérennité ou nécessité par des mises aux normes relevant de préoccupations très diverses.

On relève que 70 % des immeubles qui le composent bénéficient d'un statut juridique de mise à disposition par les conseils départementaux , ce qui n'équivaut pas à exempter le budget de devoir faire face à des dépenses immobilières conséquentes.

En effet, dans le cadre de ce régime, l'État exerce les droits et obligations du propriétaire en contrepartie de la mise à disposition gratuite des bâtiments. Il s'agit d'un usufruit plus étendu qu'un simple droit de jouissance. Les collectivités territoriales conservent la nue-propriété des bâtiments mais le ministère de l'intérieur garantit la maintenance durable du parc.

Le reste du parc relève pour 20 % environ du régime domanial, notamment en Île-de-France et, pour le restant, de locations privées.

Les locations sont donc l'exception et concernent un peu moins de 10 % du parc. Elles portent le plus souvent sur un seul bâtiment imbriqué dans un ensemble immobilier plus vaste relevant du régime de la mise à disposition.

Les frais de locations sont imputés depuis 2011 sur l'action n° 2 « Loyers et charges immobilières des administrations déconcentrées » du programme 333.

La valeur patrimoniale du parc immobilier de l'administration territoriale s'élève à 1 640 millions d'euros .

Cette valorisation s'applique aux bâtiments domaniaux et mis à disposition qui, bien que n'appartenant pas à l'État, sont valorisés à l'actif du bilan de l'État ce qui constitue une convention discutable - les locations, de leur côté, ne sont pas valorisées - mais semble-t-il admise par les règles comptables.

Le montant des dépenses immobilières oscille désormais autour de 30 millions d'euros par an contre une tendance historique plus étoffée (de l'ordre de 33 millions d'euros par an et, même, dans les années 2000, de l'ordre de 50 millions d'euros, pour des opérations, il est vrai, exceptionnelles).

Les moyens disponibles pour adapter les implantations immobilières des services de l'administration générale de l'État auraient ainsi été réduits dans une proportion non négligeable avoisinant 10 % .

Années

2014

2015

2016 *
(prévisions)

2017 **
(prévisions)

Autorisations d'engagement déléguées (AE)

33 925 450

(LFI + transferts)

34 030 884

(LFI + transferts)

27 740 534

(LFI + transferts)

31 318 175

(LFI)

Crédits de paiement consommés (CP)

28 875 100
(LFI + transferts)

34 104 055
(LFI + transferts)

27 165 134
(LFI + transferts)

31 134 175
(LFI)

* La dotation en AE et CP 2016 a été exceptionnellement réduite eu égard au gel de 8 % et à l'annulation de 6 millions d'euros en AE et 5,5 millions d'euros en CP.

** Dotations AE et CP 2017 sur la base de l'hypothèse d'un gel identique à 2016 (8 %).

En termes relatifs, le montant dédié aux constructions neuves a représenté 20 % du total en 2014 et 2015 contre 13 % envisagé en 2016- 2017 .

Les travaux structurants se sont élevés à 36 % pour 2014- 2015, contre 32 % envisagé pour 2016- 2017 .

Les principales opérations structurantes

2014 :

- le relogement des services administratifs de la sous-préfecture de Libourne (1,382 million d'euros) ; le lancement des travaux de la sous-préfecture d'Aix-en-Provence (7,3 millions d'euros), de construction de la nouvelle sous-préfecture de Montbéliard (6,4 millions d'euros), de restructuration du hall d'accueil Europe à Versailles (3,210 millions d'euros), de réaménagement de locaux de l'ex-restaurant administratif à Bobigny (2,315 millions d'euros) et d'extension-restructuration de l'accueil du public à la sous-préfecture d'Argenteuil (1,9 million d'euros) ;

- la poursuite des études de maîtrise d'oeuvre pour les accueils de Marseille Saint-Sébastien (16,1 millions d'euros), Mamoudzou à Mayotte (4,824 millions d'euros) et Antony (1,5 million d'euros) ;

- la poursuite des opérations en cours de travaux : restructuration de la sous-préfecture de Reims (7,765 millions d'euros) ou d'Annecy (2,505 millions d'euros), sécurisation incendie du bâtiment République à Strasbourg (5 millions d'euros) ou du site Giélée à Lille (mesures de sécurité-incendie 1,803 million d'euros), relocalisation des agents du Palais d'Orléans à Basse-Terre (2,84 millions d'euros).

2015 :

- pour le financement des priorités 2015 : enveloppe de 2 millions d'euros en AE pour des opérations nouvelles de mise en sécurité des biens et des personnes (dont 1 million d'euros pour la mise en sécurité incendie de Giélée à Lille) ; 0,5 million d'euros pour les maisons de l'État ; maîtrise d'oeuvre de la réhabilitation du bâtiment de la préfecture à Dijon (1,742 million d'euros), études de maîtrise d'oeuvre de la restructuration des services d'accueil de la sous-préfecture de Saint-Nazaire (0,550 million d'euros) ; travaux immobiliers suite à sinistre à la préfecture du Tarn (0,637 million d'euros), ainsi que le lancement du relogement dans un bâtiment libéré par la DDFIP de Vendée de la sous-préfecture des Sables d'Olonne (1,238 million d'euros) ;

- pour les poursuites d'opérations, l'achèvement et la livraison du réaménagement du hall d'accueil de la préfecture (Europe) à Versailles (3,210 millions d'euros) , livraison de l'extension-restructuration de l'accueil du public à la sous-préfecture d'Argenteuil (1,9 million d'euros), d'Annecy (2,505 millions d'euros) et du réaménagement du hall d'accueil Vignon à Cayenne (1,389 million d'euros) ; le lancement des travaux de toitures à la préfecture de Bar-le-Duc (2,447 millions d'euros), des travaux de restructuration des services de la préfecture à Mayotte (4,824 millions d'euros) ; la poursuite des travaux de sécurisation incendie du bâtiment République à la préfecture de Strasbourg (5 millions d'euros), du réaménagement de locaux de l'ex-RIA à Bobigny (2,175 millions d'euros), la poursuite des études de restructuration globale du site Saint-Sébastien à Marseille (16,1 millions d'euros) et de la restructuration des services d'accueil de la sous-préfecture d'Antony (1,5 million d'euros) ;

- le déploiement des plateformes régionales naturalisation et des guichets uniques asiles a également été entrepris en 2015 (2,565 millions d'euros en AE déléguées en 2015), le déploiement des guichets uniques asiles devant s'achever en 2016.

2016 :

- la politique de mise en sécurité des sites et d'amélioration des conditions d'accueil du public, notamment du public étranger, est poursuivie. Pour le financement des priorités 2016 : enveloppe de 2 millions d'euros en AE pour des opérations nouvelles de mise en sécurité des biens et des personnes ; 0,5 million d'euros pour les maisons de l'État. Les principales autres opérations conduites à ce titre sont la livraison de la sous-préfecture d'Aix-en-Provence (7,25 millions d'euros), l'achèvement du transfert de l'État-major interministériel de zone (EMIZ) au sein de la préfecture de police de Marseille (2,5 millions d'euros) et des mesures d'urgence de la mise en sécurité incendie du site Giélée à Lille (mesures d'urgence 1,803 million d'euros) ;

- le lancement des travaux de réhabilitation du bâtiment de la préfecture sis 55 rue de la préfecture à Dijon (1,742 million d'euros) ;

- le lancement des études de maîtrise d'oeuvre de la construction neuve de la sous-préfecture de Palaiseau (suite à l'abandon d'un projet initial à 10 millions d'euros de construction d'une nouvelle sous-préfecture pour un projet plus modeste, limité à 6 millions d'euros), des études de mise aux normes parasismiques et d'extension de la préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin (2,977 millions d'euros), des études (0,290 million d'euros) de mise en sécurité incendie de l'hôtel de la préfecture - site Giélée -à Lille en vue de la définition du programme pluriannuel de 5 fois 1 million d'euros par an, des études de la restructuration du hall d'accueil étrangers à Melun (2,5 millions d'euros) ;

- la poursuite des études de restructuration globale du site Saint-Sébastien à Marseille (16,1 millions d'euros), des études de toitures façades chaudière avec amélioration énergétique à la préfecture à Saint-Brieuc sous maîtrise d'ouvrage Conseil départemental des Côtes d'Armor (part État 4,2 millions d'euros) ;

- la restructuration des services de la préfecture à Mayotte et notamment de l'accueil du service des étrangers (4,824 millions d'euros), de toitures à la préfecture de Bar-le-Duc (2,447 millions d'euros), poursuite à la préfecture de l'Isère des travaux de la mise en sécurité incendie (1,37 million d'euros) ainsi que du remplacement du groupe froid (R22) et extension du réseau de ventilo-convecteurs (1,215 million d'euros) ; lancement des études de consolidation de l'Hôtel des intendants à Amiens (1,388 million d'euros).

2017 :

- achèvement des travaux de restructuration des services de la préfecture à Mayotte et de l'accueil du service des étrangers (4,824 millions d'euros), des travaux de remplacement du groupe froid (R22) et extension du réseau de ventilo-convecteurs à la préfecture de l'Isère (1,215 million d'euros) ;

- lancement des travaux de construction de la nouvelle sous-préfecture de Palaiseau (6 millions d'euros), des travaux de toitures façades chaudière avec amélioration énergétique à la préfecture de à Saint-Brieuc sous maitrise d'ouvrage Conseil départemental des Côtes d'Armor (part État 4,2 millions d'euros), des travaux de mise aux normes parasismiques et extension de la préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin (2,977 millions d'euros), de la consolidation de l'Hôtel des intendants à Amiens, de restructuration des halls d'accueil du public avec incorporation des dispositions de sécurité et de gestion optimale des flux au sein du bâtiment de la préfecture d'Évry (0,9 million
d'euros), de rénovation des façades et des toitures de la résidence préfectorale de Créteil
(1,04 million d'euros), de restructuration du hall d'accueil étrangers à Melun, des travaux de mise en sécurité incendie de l'hôtel de la préfecture - site Giélée - (programme pluriannuel de 5 fois 1 million d'euros par an à compter de 2017) ;

- lancement des études de MOE de la restructuration de la préfecture de la Haute Corse (1,6 million d'euros d'études), des études de la rénovation thermique de la préfecture de la Drôme (opération commune avec le Département, part État 10,5 millions d'euros dont 0,3 million d'euros en 2017 et 10,2 millions d'euros en 2019) ;

- la poursuite des travaux de sécurisation incendie du bâtiment République à Strasbourg (5 millions d'euros dont 2,1 millions d'euros pour la phase 6 décalée en 2017), des travaux de réhabilitation du bâtiment de la préfecture sis 55 rue de la préfecture à Dijon.

Source : réponse au questionnaire du rapporteur spécial

La plupart des opérations immobilières dites « structurantes » ne concernent pas les sous-préfectures mais le seul immobilier des préfectures , les dépenses se concentrant sur certains sites (Outre-mer, Aix-en-Provence, Marseille, Lille) ou certaines opérations ciblées sur l'accueil des usagers, en Outre-mer, ou des étrangers en métropole.

Pour les dépenses immobilières d'entretien, sur lequel l'accent est mis (de 44 % réalisés pour 2014/2015 à 55 % envisagés pour 2016/2017) de mêmes priorités paraissent de dégager.

Dans ce cadre, il vaut d'être souligné que la réorganisation des missions peut exercer quelques effets sur l'allocation des moyens budgétaires consacrés à l'immobilier.

En ce sens, on remarque l'engagement de 0,5 million d'euros au titre des Maisons de l'État ainsi que de 2,565 millions d'euros au titre du déploiement des plateformes régionales de naturalisation et des « guichets uniques asile » en 2015 pour achèvement en 2016 .

Dans la même catégorie des opérations immobilières liées à la réorganisation des missions de guichet du réseau préfectoral, les 50 centres d'expertises et de ressources (CERT) en métropole (dont 3 pour la préfecture de police) ainsi que les 8 CERT en outre-mer à créer avant fin 2017 (les 21 CERT passeport/CNI ont une ouverture programmée entre février et mars 2017) nécessiteront de nouvelles dépenses immobilières . Jusqu'à présent, 7 millions d'euros ont été budgétés à ce titre.

Toutefois, dans ce contexte, il faut craindre que le patrimoine immobilier occupé par les sous-préfectures ne bénéficie pas des moyens nécessaires à son entretien.

Recommandation : veiller à maintenir un effort suffisant d'entretien des immeubles occupés par les sous-préfectures tout en recherchant les moyens de mieux tirer parti des surfaces libérées par la réduction des emplois du réseau.


* 20 Hors effectifs des SGAR, zones de défense et directions territoriales.

* 21 Pour la France métropolitaine. Le nombre d'arrondissements est supérieur à celui des sous-préfectures pour les raisons mentionnées ci-dessus.

* 22 Il s'agit des régions avant la réforme du nombre des régions.

* 23 Hors Paris.

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