B. LES CRÉDITS POUR 1998

Tel est le contexte budgétaire dans lequel se situent les crédits demandés pour 1998, dont le tableau de la page présente par titre les principales évolutions.

1. Des dotations globalement croissantes

Le projet de budget pour 1998 prévoit une hausse sensible des crédits du ministère de la culture. Ceux-ci croissent, hors audiovisuel, de 3,79 % en termes de dépenses ordinaires et de crédits de paiement pour atteindre 15,109 milliards de francs. En termes de moyens de paiements, l'augmentation se monte à 550 millions de francs.

L'évolution est encore plus sensible pour les autorisations de programmes, qui croissent de 19,94% pour se monter à 3,696 milliards de francs.

Au total, le budget de la culture représente 0,95% de celui de l'Etat contre 0,93% en 1997, à structure constante. L'objectif du gouvernement est d'atteindre cet objectif en deux ans 2( * ) .

a) un effort particulier en matière de dépenses en capital et de dépenses externes

On aura l'occasion de revenir sur l'effort fait pour les dépenses en capital dans la mesure où il concerne principalement le patrimoine monumental. Il faut noter qu'à côté de ce secteur très privilégié - mais il avait été fortement touché par les mesures de restrictions adoptées ces dernières années -, une augmentation non négligeable est prévue pour les opérations montées en partenariat avec les collectivités locales : rénovations de théâtres d'écoles etc.

Par ailleurs, il est mis l'accent sur ce que l'on appellera par commodité les dépenses externes.

C'est ainsi que l'on constate une croissance soutenue de dotations des établissements publics, + 3,77% ; en l'occurrence, il s'agit d'assurer l'ouverture intégrale du site de Tolbiac de la bibliothèque nationale de France, et de faire un effort particulier pour les écoles d'architecture.

De même, il est prévu de développer les capacités d'intervention "  y compris par redéploiement budgétaire " afin de favoriser les créateurs les plus dynamiques. Les crédits d'intervention correspondants s'accroissent de 2,5%. C'est à ce niveau que sont financés les " emplois jeunes ". 3( * )

b) Des dépenses de fonctionnement néanmoins contraintes

" Aucune réévaluation du train de vie de l'Etat " a dit le ministre dans la présentation à la presse de son budget. La formule est incontestable si l'on ne considère que l'administration centrale et certains établissements publics. Les fusions de services, au sujet desquelles votre rapporteur exprimera par ailleurs des inquiétudes voire de franches réserves, en portent témoignage. Les dépenses de fonctionnement augmentent de 2,2%. Les quelques 19 millions de francs ainsi dégagés correspondent le plus souvent - sauf peut-être s'agissant de crédits d'études et de recherche ( +4,5 millions de francs) - à des nécessités qu'il s'agisse de la DRAC d'Île-de-France qu'il faut bien reloger pendant la durée des travaux de rénovation du Grand Palais ou des 5 millions de francs pour frais de justice et de réparation civile, indispensables vu de certaines jurisprudences.

Le ministère fait état de certaines réductions de budget de fonctionnement : - 2 millions pour le Centre national de la Cinématographie, -3,75 millions pour l'établissement public de Versailles,, - 5,25 millions de francs pour le Musée du Louvre, le centre Georges Pompidou - 3,25 millions de francs, Cité des sciences et de l'Industrie , -2,7 millions de francs.

Mais l'essentiel des économies provient de la création d'un établissement constructeur unique, qualifié dans certains documents " d'Agence d'ingénierie culturelle ", qui doit résulter de la fusion de l'établissement public du Grand Louvre et de la mission interministérielle des Grands travaux.

La rationalisation des établissements constructeurs permet une économie globale en fonctionnement de 31,7 millions de francs et de 22 emplois non budgétaires.

Le nouvel établissement est doté d'une subvention de fonctionnement à hauteur de 28,75 millions de francs (chapitre 36-60). Ce montant a été évalué en fonction des ratios en usage dans les deux autres établissements.

85 emplois non budgétaires sont redéployés et permettent :

- de constituer une équipe pour le nouvel établissement (50 emplois), ainsi que pour le musée des Arts premiers (5 emplois),

- de renforcer les cellules de maîtrise d'ouvrage dans des établissements publics exploitant des domaines patrimoniaux de grande ampleur comme le Musée du Louvre, l'établissement public de Versailles, le Centre Pompidou.

Au total, l'enveloppe d'investissement s'élève à 970,30 millions de francs en autorisations de programme sur le titre VI, qui concernent notamment :

- des opérations en cours, dont le Grand Louvre et le musée de l'Orangerie pour 220,6 millions de francs, les Arts premiers pour 20 millions de francs, ou encore le Palais de Chaillot (centre national de l'architecture) pour 62 millions de francs ;

- des opérations nouvelles, dont notamment :


·
la restauration du Grand Palais (150 millions de francs) ;


·
la construction du Centre de la mémoire contemporaine de Reims (144 millions de francs) ;


·
la restauration du théâtre national de l'Odéon (121 millions de francs) ;


·
la construction du Centre national de la danse de Pantin (20 millions de francs) ;


·
le regroupement des services centraux dans l'immeuble des Bons Enfants (167,7 millions de francs) ;


·
la création de l'Institut national de l'Histoire de l'art (20 millions de francs).

Toutes ces informations ne figurent pas explicitement dans les fascicules budgétaires, qui ne permettent pas de comparer en fonctionnement et en termes d'opérations gérées les dépenses avant et après la réforme.

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