C. UNE COLLABORATION ENTRE LE MINISTÈRE DE L'EUROPE ET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET LE CNRS QUI A PERMIS DE PROFESSIONNALISER LA RECHERCHE MENÉE AU SEIN DES IFRE ET D'OFFRIR UNE OUVERTURE INTERNATIONALE AU CNRS

1. Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères bénéficie de l'expertise scientifique du CNRS

La gestion par le seul ministère de l'Europe et des affaires étrangères d'un réseau d'institut de recherche pouvait à bien égard apparaître comme une anomalie , tant ces établissements présentent des caractéristiques différentes de celle des autres structures gérées par le ministère , et en particulier les postes diplomatiques.

La conclusion, particulièrement bienvenue, à partir de 2007, des accords-cadres relatifs aux IFRE avec le CNRS a tout d'abord permis au ministère de l'Europe et des affaires étrangères de faire des IFRE des établissements consacrés à la recherche répondant à toutes les exigences du principal opérateur de la recherche française en termes d'excellence scientifique : niveau des productions scientifiques, périmètre des travaux de recherche, développement des partenariats avec les institutions des pays d'accueil, candidature aux appels d'offres de l'Agence nationale de la recherche (ANR) et de la Commission européenne, contribution à la formation à la recherche par la recherche, etc.

Comme le résume le directeur de l'Institut français d'études anatoliennes (IFEA), la tutelle du CNRS a « introduit de nouveaux standards , obligé à réorganiser la structure des équipes [des IFRE] selon les critères auxquels les équipes de recherche de la métropole sont soumis et s'est traduite par l'introduction de problématiques plus comparatives et réflexives , ainsi que par un plus grand souci des protocoles méthodologiques ».

Le directeur du Centre français des études éthiopiennes (CFEE) abonde dans le même sens, estimant que « cette « banalisation » des IFRE , une unité CNRS (presque) comme les autres (en métropole), éligible pour des affectations de chercheurs et ingénieurs, pour des formations de personnels, pour des candidatures à des contrats de financement de la recherche (ANR, ERC, etc.) ou pour l'accès à des plateformes numériques (OpenEdition, Huma-Num, etc.) était le meilleur service que le CNRS pouvait rendre à nos IFRE ».

Le CNRS a également obtenu dans l'accord-cadre du 7 février 2012 que les IFRE soient désormais évalués par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (HCERES) , à l'instar des autres établissements universitaires et scientifiques français.

L'ensemble de ces exigences a permis d'améliorer significativement la performance scientifique des IFRE et d'en faire des lieux de recherche de haut niveau et non pas seulement des plateformes d'accueil visant à faciliter l'accès aux terrains étrangers pour les chercheurs , ce que certains d'entre eux tendaient à être.

Enfin, le fait d'être devenus des unités de service et de recherche (USR) du CNRS, c'est-à-dire des structures opérationnelles de recherche, a donné aux IFRE , comme le relevait le directeur du CFEE cité supra , accès aux mêmes financements de recherche et aux mêmes ressources que les autres unités de recherche du CNRS : possibilité de recevoir des chercheurs, des ingénieurs, des techniciens et des personnels administratifs du CNRS en affectation, éligibilité à tous les appels d'offre de recherche du CNRS, accès aux infrastructures de recherche, formation des personnels, etc.

2. Les IFRE offrent au CNRS un outil de rayonnement international en sciences humaines et sociales

Si la conclusion de l'accord-cadre entre le ministère de l'Europe et des affaires étrangères et le CNRS a permis de doter la recherche scientifique menée dans les IFRE d'une plus grande crédibilité scientifique et d'améliorer les moyens qui lui étaient consacrés , elle a également représenté pour le CNRS une formidable opportunité d'internationaliser ses recherches en sciences humaines et sociales , ambition qui figure parmi ses priorités.

Pour lui, les IFRE représentent désormais un outil important de mobilité de ses chercheurs et de formation doctorale par la recherche et fournissent un cadre exceptionnel au développement des études aréales .

À cet égard, les IFRE jouent un rôle très important dans les trois groupements d'intérêt scientifique (GIS) 12 ( * ) Études aréales créés depuis 2011 , à savoir le GIS « Moyen Orient Mondes musulmans », le GIS « Études africaines en France » et le GIS « Études asiatiques ».

Les IFRE, enfin, en tant qu'outil de la diplomatie scientifique française, fournissent au CNRS, à travers leurs recherches, leurs colloques ou leurs séminaires, un espace de diffusion de ses travaux auprès des scientifiques étrangers et du public cultivé .


* 12 Un groupement d'intérêt scientifique est un contrat de recherche à durée temporaire d'une durée moyenne de quatre ans rassemblant plusieurs partenaires scientifiques.

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