C. LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME

1. Une menace terroriste omniprésente pour les deux parties

La Turquie et l'Union européenne doivent faire face à la menace terroriste. En effet, Daesh a commis de nombreux attentats en Turquie, mais aussi en France et dans d'autres États membres, en Belgique, en Allemagne, en Suède et au Royaume-Uni en particulier. Il est donc de l'intérêt des deux parties de coopérer face à cet ennemi commun.

Pour M. Mustafa Hilmi Dülger, membre de la commission de la sécurité et du renseignement de la Grande Assemblée nationale de Turquie, la coopération est bonne, ce que les autorités françaises sur place nous ont confirmé.

Par ailleurs, la Turquie est un pays de transit pour toutes les personnes qui souhaitent aller combattre en Syrie et pour ceux qui en reviennent, avec parfois l'intention de commettre des attentats en Europe. La Turquie a établi en partenariat avec les pays de l'Union européenne des listes de noms de ressortissants étrangers interdits d'entrée sur son territoire.

Vos rapporteurs se sont inquiétés de savoir comment la Turquie allait continuer à mener la lutte contre le terrorisme alors que de nombreux soldats, juges et policiers ont été arrêtés ou limogés suite à la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016. Lorsque vos rapporteurs étaient sur place, plus de 1 000 policiers ont été arrêtés et environ 9 000 ont été démis de leurs fonctions. M. Mustafa Hilmi Dülger a affirmé que la Turquie saurait faire face car son État est fort. Il n'est pas davantage entré dans les détails.

2. La volonté turque d'une plus grande coopération de l'Union européenne contre le PKK

La Turquie regrette le manque de soutien de l'Union européenne dans sa lutte contre le PKK. M. Mustafa Hilmi Dülger a indiqué à vos rapporteurs qu'il ne fallait pas faire de différence entre les actes terroristes commis par Daesh et ceux commis par le PKK. Il a souhaité une plus grande coopération des États membres de l'Union européenne notamment pour tarir les ressources financières du PKK.

M. Mustafa Yeneroglu, président de la commission d'enquête sur les droits de l'Homme, a regretté la liberté d'action dont bénéficient les membres du PKK dans les États de l'Union européenne. Il s'agit, selon lui, d'un manque de considération pour ce que vit la Turquie face au terrorisme.

Plus généralement, les dirigeants turcs se plaignent du manque de solidarité de l'Union européenne. Ainsi, ils déplorent également le refus de nombreux pays de l'Union d'extrader les soldats soupçonnés d'avoir participé au coup d'État manqué du 15 juillet 2016.

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