INTRODUCTION :
UNE PRESSE PLUS QUE JAMAIS EN CRISE

Les recettes de la presse ont diminué de 60 % depuis 2000 . Le secteur apparait donc comme durablement sinistré . La transition vers le numérique et d'autres types de ressources est loin d'être achevée, même si certains titres obtiennent d'ores et déjà des résultats prometteurs. La baisse est extrêmement prononcée pour la presse quotidienne nationale ainsi que sur le marché publicitaire, une tendance encore renforcée en 2020 avec un effondrement des investissements publicitaires de 19,4 % des recettes de publicité.

Source : ministère de la culture

Dans ce contexte marqué par les effets de la pandémie et la chute finale de la société Presstalis, les soutiens publics apparaissent comme vitaux. Ils n'ont pas fait défaut, que ce soit pour parer à l'urgence ou accélérer la modernisation.

Pour autant, les pouvoirs publics ne peuvent se contenter de maintenir à flot un secteur qui dispose de la capacité de développer un modèle économique viable. Une fois l'onde de choc de la pandémie et de la faillite de Presstalis encaissée, deux changements significatifs pourraient voir le jour en 2022 : d'une part, la réforme du portage et du postage , destinée à créer un système de distribution des abonnements plus efficaces, d'autre part, la conclusion attendue, mais toujours repoussée, du « feuilleton » des droits voisins , qui pourrait compenser au moins partiellement les pertes sur le marché publicitaire.

I. LA PRESSE BÉNÉFICIE DE SOUTIENS PUBLICS RÉCURRENTS ET A PU COMPTER PENDANT LA CRISE SUR LE SOUTIEN DE L'ÉTAT

A. UN SOUTIEN PUBLIC QUI POURSUIT PLUSIEURS OBJECTIFS

La presse écrite bénéficie en France d'un fort engagement des pouvoirs publics, destiné à assurer le pluralisme des médias, l'égalité dans la diffusion et aider à la modernisation du secteur.

d'aides à la presse écrite

Les aides spécifiquement ciblées sur la presse écrite regroupent les crédits budgétaires et les dépenses fiscales, dont le crédit d'impôt pour un premier abonnement estimé à 60 millions d'euros en année pleine.

B. DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES STABILISÉS

Les crédits budgétaires destinés à la presse écrite affichent une baisse de 5 %, qui s'explique par les mouvements suivants :

Ø un quasi triplement des aides à la diffusion sur le programme 180. Cette hausse « en trompe-l'oeil » reflète un transfert depuis le programme 134 dans le cadre de la réforme de l'aide au postage et au portage (voir infra ). Les crédits destinés à l'aide au portage enregistrent une baisse qui correspond aux nouvelles modalités de calcul liées à la réforme, dont l'impact budgétaire devra être pleinement couvert en 2023 ;

Ø les aides au pluralisme connaissent une baisse de 5,5 %, qui correspond à des besoins moindres enregistrés en exécution. Les deux dotations destinées au soutien de la presse outre-mer et à la presse en ligne (respectivement 2 M€ et 4 M€) sont reconduites ;

Ø les aides à la modernisation resteraient stables, avec en particulier 9 M€ destinés au soutien de France Messagerie ;

Ø enfin, l'enveloppe globale de la compensation versée à La Poste, qui a vocation à disparaitre en 2023, est amputée du transfert de crédits et diminué conformément au protocole passé entre l'établissement et l'État.

Évolution des aides à la presse en 2022

(en millions d'euros)

Aide

PLF 2022

Évolution 2022/2021

Aides à la diffusion

101,7

+ 158 %

Aides au pluralisme

22,03

- 5,5 %

Aides à la modernisation

55,47

=

Total programme 180

179,2

+ 51 %

Compensation versée à La Poste - programme 134

16,1

- 81 %

Total des deux programmes

195,3

- 5,1 %

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