IV. REPENSER LES TRANSPORTS

A l'horizon 2020 , la perspective de croissance de la circulation routière totale en France (urbaine et interurbaine) devrait atteindre 50 % à 60 %. Ce seul chiffre laisse craindre que les engagements de la France relatifs à la limitation de ses émissions de gaz à effet de serre ne pourront pas être tenus simplement en comptant sur les progrès technologiques liés à la diminution des consommations unitaires de carburant des véhicules .

Il a déjà été souligné dans ce rapport que le secteur des transports est probablement celui qui pose le plus de problème quant à l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre.

Non seulement ces émissions augmentent rapidement, mais elles sont pour moitié dues aux voitures particulières.

Pour l'ensemble des décisions relatives aux transports et aux combinaisons des divers modes de transports entre eux afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les décideurs locaux ont un rôle primordial à remplir .

C'est pourquoi, dès 1999, la mission interministérielle de l'effet de serre (MIES) a publié un document intitulé « Maîtriser le risque de changement climatique, Memento des décideurs. Les collectivités territoriales engagées dans la lutte contre les gaz à effet de serre » . Ce document présente de manière très claire des fiches récapitulatives et pratiques destinées à favoriser la décision publique innovante.

A. L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Concernant les transports, la réduction des émissions de dioxyde de carbone ne peut pas seulement résulter de l'offre, mais aussi d'une maîtrise de la croissance des besoins de transports.

Il a souvent été indiqué que des villes plus denses, plus compactes, des trajets quotidiens plus courts et aussi moins nombreux , constitueraient des solutions très efficaces.

En effet, plus la densité urbaine augmente, plus le taux de motorisation baisse et le doublement de la densité devrait, semble-t-il, pouvoir diminuer de 50 % la consommation d'énergie.

B. LES SCHÉMAS DE DÉPLACEMENT

L'idée des schémas de déplacement a pour but de rationaliser une partie de ceux-ci à condition que tous les acteurs se mobilisent, à commencer par les collectivités locales qui ont pour mission de développer les plans de déplacements urbains PDU .

Ces plans tendent à une utilisation plus rationnelle de la voiture, à un développement de modes de transports moins polluants et moins consommateurs d'énergie.

Ils supposent une étroite concertation entre les services des villes et tous les acteurs socio-économiques .

Complétés par la loi sur l'air qui a rendu obligatoire la réalisation d'un PDU dans toutes les agglomérations de plus de 100.000 habitants, ces outils tardent à se mettre en place et ne semblent pas susciter un intérêt à la hauteur des enjeux.

Les schémas de service et les plans de déplacement urbains (PDU), renforcés par la loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU), ont insisté sur la priorité à donner aux transports collectifs (dont les tramways, les projets tram-trains...), sur la réduction de l'usage de l'automobile en ville, sur le recours au vélo, à la marche, sur le partage de la voirie entre les divers modes de déplacement, sur l'élaboration de plans de mobilité par les entreprises, sur l'obligation de compatibilité entre l'urbanisme et les plans de déplacement.

Une mission interministérielle a été mise en place en 1998 pour promouvoir l'utilisation du vélo.

Pour être efficaces, ces plans de déplacements doivent présenter des alternatives à la voiture individuelle : transports collectifs urbains, rapides, sûrs, efficaces ; recours aux deux-roues non motorisées en améliorant la sécurité au long de leur trajet et en empêchant le vol de ceux-ci grâce à des parkings gardés ; marche à pied dans la mesure où les décisions d'urbanisme et d'aménagement favorisent les zones piétonnières dans les centres villes et des rues à circulation automobile réduite.

Enfin, les complémentarités entre modes de transport pourraient être développées ainsi que la recherche de nouvelles pratiques de déplacement, y compris dans les zones peu denses (taxis collectifs, minibus, covoiturage, etc...).

Page mise à jour le

Partager cette page