III. LES DIFFICULTÉS DU FONCTIONNEMENT DE LA JUSTICE PÉNALE ITALIENNE DANS LE CADRE DE LA NOUVELLE PROCÉDURE PÉNALE DE TYPE ACCUSATOIRE

Les entretiens avec les différents interlocuteurs rencontrés par la mission ont par ailleurs mis en lumière les difficultés auxquelles se heurte actuellement le fonctionnement de la justice pénale italienne.

L'application du principe de la légalité des poursuites en montre les limites. La nouvelle procédure pénale de type accusatoire mise en place en 1989 apparaît particulièrement lourde et complexe. Au total, la justice pénale italienne semble véritablement asphyxiée par des délais beaucoup trop longs.

A. LES LIMITES DU PRINCIPE DE LÉGALITÉ DES POURSUITES

1. L'impossibilité pratique de poursuivre tous les délits en même temps

L'obligation constitutionnelle d'exercer l'action publique qui est faite aux magistrats du parquet se révèle être un principe largement théorique.

En effet, dans la pratique, l'impossibilité de poursuivre toutes les infractions constatées avec une même attention et une égale efficacité conduit les magistrats du parquet à définir des priorités , au détriment de l'égalité des justiciables devant la loi.

Les affaires " sensibles " sont souvent privilégiées aux dépens du contentieux de masse.

L'exercice de l'action publique revêt donc concrètement un caractère discrétionnaire qui peut varier selon la personnalité de chaque membre du Parquet, en l'absence de définition d'ensemble de la politique pénale.

2. L'engorgement des tribunaux

L'application du principe de la légalité des poursuites aboutit aussi à l'engorgement des tribunaux confrontés à une masse d'infractions mineures. Cet engorgement est tel qu' il semble relativement fréquent que les petits délits soient finalement prescrits avant d'avoir été jugés.

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