CHAPITRE PREMIER

PRESENTATION GENERALE DES CREDITS

I. UNE NOMENCLATURE BUDGÉTAIRE MOUVANTE

Depuis 1996, les crédits du ministère des Affaires sociales et de la Santé étaient présentés en deux fascicules distincts, intitulés respectivement "Santé publique et services communs" et "Action sociale et solidarité".

Pour le budget de 1998, ces deux fascicules sont fondus en un seul. Ce nouveau fascicule unique intègre en outre l'ancien fascicule "Ville et intégration", ainsi que les crédits consacrés à l'action sociale en faveur des rapatriés et les crédits de la mission interministérielle à la lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui étaient antérieurement inscrits au budget du Premier ministre.

Votre rapporteur approuve ce regroupement des crédits du ministère de l'emploi et de la solidarité, qu'il avait appelé de ses voeux l'an dernier.

En effet, dans son rapport sur le budget pour 1997, il avait estimé que la présentation des crédits du ministère des affaires sociales en deux fascicules distincts n'obéissait pas à une nécessité très forte et considéré que cette dichotomie paraissait d'autant moins logique que les moyens des services demeuraient communs au volet sanitaire et au volet social.

Toutefois, ces modifications de présentation incessantes obscurcissent considérablement l'analyse. Les conventions de présentation des fascicules budgétaires veulent que les "bleus" fusionnés soient présentés avec leurs dotations de 1997 mais vidés de leur contenu pour 1998, tandis qu'à l'inverse les dotations transférés sont présentées dans le nouveau "bleu" unique comme des mesures entièrement nouvelles pour 1998, sans que les montants de 1997 soient rappelés.

Si l'on ajoute à ces conventions de présentation les remodelages de nombreux chapitres du nouveau fascicule, qui se traduisent par des transferts internes complexes, il apparaît que rares sont les évolutions de lignes budgétaires qui peuvent être immédiatement saisies sans reconstruction méthodique permettant de raisonner à structures constantes.

PRÉSENTATION DÉTAILLÉE DE LA RÉORGANISATION DE LA NOMENCLATURE DU BUDGET DE LA SANTÉ, SOLIDARITÉ ET VILLE

La nomenclature du budget santé, solidarité et ville est réorganisée pour répondre :

- à la prise en compte de l'évolution des structures ministérielles ;

- aux objectifs d'identification des crédits déconcentrés et de simplification des imputations budgétaires.

Effets de l'évolution de la structure ministérielle :

Le champ de compétence du ministère a donné lieu à la fusion des sections budgétaires 35 (santé publique et services communs), 39 (ville et intégration) et 42 (action sociale et solidarité), ainsi qu'au transfert des crédits provenant du budget du Premier ministre (services généraux) pour les interventions en faveur des rapatriés et pour la mission de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT).

La fusion des sections 39 et 42 sur la section 35 a conduit aux regroupements suivants :

les subventions aux établissements figurent au chapitre 36-81 (précédemment réparties entre les chapitre 36-21, 36-41 et 36-81) ;

les bourses d'enseignement sanitaire et social sont sur un chapitre 43-34 unique ;

les subventions aux CHRS pour les réfugiés sont regroupées sur le chapitre 46-23 (dépenses d'aide sociale obligatoire, qui comprend notamment les CHRS de droit commun). Par ailleurs le chapitre 46-25 (dépenses d'allocation supplémentaire en faveur des ressortissants de l'aide sociale) devient un article du chapitre46-23 ;

les crédits de lutte contre la toxicomanie issus des sections 35 et 42 sont regroupés sur un chapitre 47-15 unique.

Par ailleurs, l'évolution de certaines structures ou procédures nécessite les mouvements suivants :

création de deux articles (41 et 42) au sein du chapitre 37-13, pour permettre le cas échéant de déléguer les crédits aux conseillers pour les affaires sociales auprès des ambassadeurs désignés ordonnateurs secondaires (par transfert du chapitre 34-98 article 40) ;

création d'un article 40 au chapitre 43-33, afin de financer l'institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales de Dieppe, devenu groupement d'intérêt public, (par transfert du 37-13 50) ;

création d'un article 60 au chapitre 66-20 pour permettre le versement d'une subvention destinée à l'institut national des jeunes sourds de Paris, désormais maître d'ouvrage pour ses travaux de réhabilitation (crédits précédemment inscrits sur le chapitre 56-10) ;

création d'un chapitre 66-12 pour le fonds d'aide à l'adaptation des établissements de santé, en accompagnement de la réforme hospitalière.

Mesures de simplification et d'identification

a) Regroupement de certaines dotations

Le nombre d'articles diminue par globalisation de crédits sur les chapitres suivants 31-41, 31-42, 33-90, 33-91, 34-94, 34-98, 47-11, 47-12

Certains chapitres sont regroupés :

le chapitre 34-11 (protection et prévention sanitaire - matériels et fonctionnement technique) est supprimé, les crédits sont ventilés sur les chapitres 34-98 (administration centrale et services communs - moyens de fonctionnement des services) et 37-13 (services des affaires sanitaires et sociales - dépenses diverses) ;

le 47-22 fusionne avec le 47-21 (insertion par l'économique et programmes d'action sociale)

b) Distinction des crédits déconcentrés

Afin d'identifier les crédits déconcentrés sur des articles distincts, le chapitre 43-02 (droits des femmes), et les chapitres de la délégation interministérielle à la ville et au développement social urbain (34-60, 37-60 et 37-82, et 67-10) sont réorganisés.

Pour les autres chapitres (titre 4 notamment), les articles à gestion déconcentrée étaient déjà distingués.

Votre rapporteur espère que la présentation retenue cette année sera conservée pour les exercices à venir et que le budget de la Santé, solidarité et ville trouvera enfin le minimum de stabilité nécessaire à sa lisibilité.

L'ensemble formé par les crédits de la Santé, solidarité et ville s'élève pour 1998 à 73,1 milliards de francs , en progression, à structure constante, de +2,6% par rapport à 1997.



Le taux de progression de +2,6%, calculé à structure constante, est inférieur à celui de +3,1% figurant dans les documents fournis à l'appui du projet de loi de finances pour 1998, selon lesquels les crédits votés de 1997 ne seraient que de 70,930 milliards de francs.


Cette différence correspond exactement aux transferts de crédits en provenance du budget du Premier ministre, au titre des rapatriés et de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui semblent ne pas avoir été pris en compte par le ministère du Budget. Cette omission prouve bien les inconvénients des modifications de structures budgétaires, qui deviennent difficiles à saisir même pour les services de Bercy.

Le budget de la santé, la solidarité et la ville est principalement un budget d'intervention, les dépenses du titre IV en constituant plus de 90%. Celles-ci, en progression de +3,3%, expliquent l'essentiel de l'augmentation du budget, les moyens des services étant stabilisés et les dépenses en capital étant en diminution de -11,8%.

Dans sa nouvelle conformation, le budget est désormais composé de sept agrégats de volumes très différents, deux d'entre eux représentant à eux seuls plus de 80 % des crédits.



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