b) Des perspectives de hausse pour 2009 et 2010

En 2005, les donneurs s'étaient engagés à intensifier leur aide, d'abord au sommet du G8 de Gleneagles, puis lors du sommet du « Millénaire + 5 » des Nations unies. En vertu des engagements annoncés lors de ces sommets, et d'autres engagements souscrits par ailleurs, il s'agissait de porter l'aide de 80 milliards de dollars en 2004 à 130 milliards de dollars en 2010, aux prix constants de 2004. Si quelques pays ont revu leurs objectifs à la baisse depuis 2005, l'essentiel de ces engagements reste valable. Globalement, en l'état, les engagements supposent pour 2010 une augmentation de 20 milliards de dollars par rapport au niveau de 2008 .

D'après l'OCDE, par rapport à ce niveau « historique », de nouvelles augmentations de l'aide ne sont pas exclues . En effet, une enquête relative aux plans indicatifs de dépenses prévisionnelles des donneurs laissent augurer d'une hausse de 11 % de l'aide programmée entre 2008 et 2010 , passant notamment par un accroissement des versements de certains organismes multilatéraux . Les allégements de dette pourraient également augmenter légèrement, dans le cadre du traitement par le Club de Paris de la dette de pays pauvres très endettés (PPTE) qui n'en ont pas encore bénéficié. Toutefois, selon les perspectives actuelles, il faudra que les donneurs mobilisent encore entre 10 et 15 milliards de dollars supplémentaires par rapport à ces plans de dépenses prévisionnelles s'ils veulent honorer leurs engagements à l'horizon 2010.

c) Une aide nécessaire dans le contexte de la crise économique

En tout état de cause, cette aide apparaît indispensable pour contrer les effets de la crise actuelle sur le développement des pays à faible revenu 2 ( * ) . Pour mémoire, les échanges mondiaux ont connu en 2008 leur plus forte contraction depuis l'année 1929, et les prix des produits de base, notamment ceux qu'exportent les pays à faible revenu, ont été orientés à la baisse. L'investissement direct étranger et les autres apports privés ont fléchi, et une chute des envois de fonds des travailleurs à l'étranger est prévue en 2009. La hausse des prix alimentaires et pétroliers au cours des deux dernières années a malmené les budgets de nombreux pays en développement qui, de fait, ne se trouvent pas en bonne posture pour remédier aux effets de la crise financière.

Il est certain qu' une contraction de l'APD constituerait une menace importante pour les pays en développement , déjà pénalisés par la raréfaction de leurs sources de revenu et l'aggravation de la pauvreté. Elle risquerait de réduire à néant certains des progrès déjà accomplis sur la voie difficile de la réalisation des « Objectifs du Millénaire pour le développement ».

* 2 L'APD a déjà été utilisée avec succès à des fins conjoncturelles à l'occasion d'autres crises financières. Par exemple, au lendemain de la crise de la dette mexicaine, en 1982, alors que les prêts commerciaux ont été considérablement réduits pendant une dizaine d'années, l'APD, en légère augmentation, a contribué pour beaucoup à maintenir les flux en direction de l'Amérique latine.

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