CONCLUSION

Les ambitions affichées par la réforme de la coopération apparaîtraient dignes d'éloge si la projection des moyens budgétaires accompagnait l'extension du champ d'intervention de notre aide au développement. Or, non seulement les crédits n'augmentent pas, mais ils subissent au contraire une sévère contraction. C'est la cohérence même de la réforme qui est ici en cause. C'est son efficacité et sa réussite qui sont menacées.

A vouloir être présents partout avec des moyens réduits, nous perdrons nos positions fortes sans en gagner aucune. Nous ne nous résignerons pas à cet alignement par le bas. Il faut donc, dans un contexte budgétaire extrêmement contraignant, privilégier un nombre limité de pays où nous devons nous employer à rester ou à devenir les partenaires de référence. C'est seulement à cette condition que la France demeurera un acteur influent sur la scène internationale.

Il importe de rappeler une autre priorité : la nécessité absolue d'accélérer nos délais d'intervention. Les meilleures décisions perdent tout impact si elles se trouvent différées par manque de volonté politique ou par excès d'inertie bureaucratique.

Cette obligation ne vaut pas seulement pour l'aide au développement mais aussi pour l'appui qui doit être apporté à nos compatriotes.

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L'évolution préoccupante des crédits pévue en 1999 pour l'aide au développement jette un doute sur le sens même de la réforme ; la fusion des budgets et des administrations ne saurait recouvrir une banalisation et une marginalisation de l'aide au développement et de la place de l'Afrique au sein de notre diplomatie. C'est pourquoi il faudra, dans les mois qui viennent, redoubler de vigilance sur la mise en oeuvre effective de la réforme et sur la définition des priorités de notre aide.

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Tels sont les éléments d'appréciation d'une partie d'un budget sur lequel il conviendra cependant de se prononcer par un vote unique. C'est pourquoi, compte tenu des éléments plus positifs relatifs aux autres aspects du budget, votre rapporteur proposera l'adoption des crédits du ministère des affaires étrangères pour 1999.

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