CONCLUSION

L'année prochaine, pour que la LOLF constitue un réel progrès dans la lisibilité des crédits de l'Etat par les parlementaires, il faudrait que la loi de finances 2005 soit entièrement transposée en format LOLF pour permettre les comparaisons indispensables entre les crédits 2005 et ceux de 2006.

On peut souhaiter qu'à l'occasion de la mise en place de l'action ministérielle, confiée dans le cadre de la LOLF au ministère des Affaires étrangères, et intitulée « Rayonnement culturel et scientifique », une analyse exhaustive des divers moyens déjà mis en oeuvre et une rationalisation de ceux-ci soit réalisée.

En effet, la baisse continue des crédits de la DGCID (autrefois DGRCST), aggravée certaines années par l'instabilité des crédits, metcruellement à jour les défauts de l'organisation de l'action culturelle de la France à l'étranger.

Les problèmes de réorganisation du réseau diplomatique sont très préoccupants.

Pour des raisons liées à la brièveté des séjours à la DGCID et à l'hétérogénéité des agents, dont la plupart ne sont pas vraiment professionnels de l'action culturelle (il s'agit de diplomates et d'enseignants dans la majorité des cas), la centrale n'est guère en mesure d'assumer vraiment la gestion directe et efficace du réseau.

Par ailleurs la très grande latitude laissée aux ambassadeurs, partant de l'idée qu'étant sur place, ils sont mieux en mesure de définir une politique culturelle adaptée à la situation locale, est-elle toujours une bonne idée ? C'est une fausse « décentralisation », bien différente de celle dont les responsabilités sont assumées par des élus dans les collectivités locales, responsables devant les électeurs de leurs choix et de la gestion du produit de l'impôt. Rien de tel dans « l'autonomie des postes ». Il s'agit des crédits de l'Etat, gérés par ses agents, qui ont à convaincre leur hiérarchie de leur talent ! Cette décentralisation n'est qu'un émiettement des décisions. De surcroît, la logique des séjours assez brefs (3 à 4 ans) et la nécessité de faire preuve pendant ce court laps de temps, d'originalité, d'audace et de dynamisme, engagent parfois les ambassadeurs et leurs conseillers culturels à revenir sur ce qui a été fait juste avant eux, entraînant une perte d'énergie considérable et souvent une démobilisation des agents.

Enfin, on a superposé les structures : Centre culturels, Instituts français, Alliances Françaises. Il est difficile de rationaliser le réseau. Pourtant on s'y emploie : combien de « réformes » de ce dispositif depuis les années 90 ? Le résultat est que notre dispositif est particulièrement compliqué et que sont perdus à la fois beaucoup d'argent dans les « doublons » et beaucoup de temps pour harmoniser ou rapprocher les structures.

D'une façon générale, il faudrait explorer les voies suivantes :

- que l'Etat cesse de vouloir assurer lui-même la gestion directe des actions culturelles ;

- qu'on regroupe au sein d'un GIP les principaux opérateurs de l'action culturelle à l'étranger, sur le principe des opérateurs tels que l'AEFE, dont l'autonomie devrait être accrue, l'AFAA, Egide, etc ;

- qu'on donne à l'Alliance française les moyens de se gérer d'une façon autonome sous une sérieuse tutelle interministérielle,

- que l'on coordonne les divers acteurs du secteur audiovisuel extérieur français afin d'accroître leur influence,

- que l'on explore mieux les voies ouvertes par les nouvelles technologies numériques, efficaces et souvent moins onéreuses que les outils classiques pour l'appui à l'enseignement mais aussi plus généralement pour les relations culturelles extérieures.

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