LA DIRECTIVE EUROPEENNE



La directive du Conseil du 25 juillet 1985 relative au rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats membres en matière de responsabilité du fait des produits défectueux repose sur le principe de la responsabilité stricte du producteur pour tout dommage causé par un défaut de son produit, indépendamment de toute notion de faute.

La directive laisse à chaque Etat membre la faculté d'adopter soit une législation applicable à tous les produits, dont les médicaments, soit une législation spécifique aux produits pharmaceutiques.

I - LE CHAMP D'APPLICATION

1) Les médicaments concernés

Aucun médicament n'est exclu du champ d'application de la directive.

2) L'entreprise potentiellement responsable

Aux termes de l'article premier, " le producteur est responsable du dommage causé par un défaut de son produit. " Dans le cas d'un produit fini, le fabricant ainsi que toute personne dont le nom ou la marque figure sur le produit peuvent être considérés comme producteurs.

3) Les dommages couverts

Il s'agit des décès et des lésions corporelles. Les dommages immatériels ne sont pas pris en compte.

4) Les bénéficiaires de la réparation

Seule la victime peut se prévaloir des dispositions de la directive.

5) Les circonstances dans lesquelles la réparation peut être demandée

Tout dommage causé par un produit défectueux donne lieu à réparation si la victime parvient à prouver :

- le dommage ;

- le défaut du produit, défini comme l'absence de sécurité " à laquelle on peut légitimement s'attendre compte tenu de toutes les circonstances [...] ";

- le lien de causalité entre les deux.

Le producteur n'est pas responsable lorsque " l'état des connaissances scientifiques et techniques au moment de la mise en circulation du produit par lui n'a pas permis de déceler l'existence du défaut ".

Cette cause d'exonération de responsabilité pour risques de développement peut être supprimée par les Etats membres.

6) Les délais de prescription

L'acte en réparation se prescrit dans un délai de trois ans à partir de la date à laquelle la victime a eu ou aurait dû avoir connaissance du dommage.

La responsabilité est limitée dans le temps : elle s'éteint dix ans après la mise en circulation du produit ayant causé le dommage.

II - LA REPARATION

La directive laisse aux Etats membres la possibilité de limiter à 70 millions d'Ecus, soit environ 450 millions de francs, la réparation pour des dommages causés par des produits identiques présentant le même défaut.

Par ailleurs, une franchise de 500 Ecus, soit 3 000 francs, est prévue pour exclure la réparation des dommages mineurs.

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