c) les exemples d'Ohrid et de Bitola

Ohrid, avant la dislocation de la fédération yougoslave, vivait du tourisme. Avec une capacité de 30.000 lits de toutes catégories, elle pouvait accueillir jusqu'à 2 millions de touristes par an, venant principalement des Pays-Bas et d'Allemagne, mais également de Grèce. La ville comprend 45.000 habitants. 23.000 personnes étaient employées dans le tourisme ; il y en a désormais 15.000, puisque les capacités hôtelières ne tournent pas à plein. L'agglomération regroupe 70.000 habitants.

Elle a subi de plein fouet les effets de l'embargo onusien et du blocus grec, puisqu'elle n'a bénéficié en 1991 que de 540.000 nuitées. Ce chiffre est remonté à 1,3 million en 1994, provenant pour la plupart du reste de la Macédoine et de pays voisins (Bulgarie). La ville a tenu néanmoins à garder ses traditions estivales, avec le festival d'Ohrid qui se déroule du 12 juillet au 20 août : représentations théâtrales, concerts de musique classique et contemporaine, diverses manifestations folkloriques.

L'agglomération de Bitola, deuxième ville de Macédoine située au sud-est du pays, à quatorze kilomètres de la frontière grecque, subit durement l'embargo. Les responsables locaux ont confirmé à la délégation sénatoriale que 50 % des capacités industrielles étaient actuellement inexploitées.

Au moment où était achevée la rédaction de ce rapport, la Grèce et l'ex-République Yougoslave de Macédoine signaient au siège des Nations unies, le 13 septembre 1995 un accord qualifié d'historique par le médiateur de l'ONU, M. Cyrus VANCE.

Cet accord, signé en présence du secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros BOUTROS-GHALI, par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, M. Carolos PAPOULIAS pour la Grèce, et M. Stevo CRVENKOVSKI pour la Macédoine, prévoit, dans un délai de trente jours à compter de la signature, la levée de l'embargo économique et le changement du drapeau macédonien actuel. Chaque pays accepte de reconnaître la souveraineté de l'autre. Des bureaux de liaison seront ouverts.

La question du nom définitif fera l'objet de négociations ultérieures entre les deux parties.

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