ANNEXES

PROGRAMME DE LA VISITE DU GROUPE D'AMITIÉ FRANCE - RÉPUBLIQUE DE MACÉDOINE DU SÉNAT

Vendredi 3 mars 1995

17 h 20 Arrivée de la délégation à l'aéroport de Petrovec (Skopje)

20 h 30 Arrivée à Ohrid

10 h 00 Réception à la mairie d'Ohrid

18 h 00 Réception à la mairie de Bitola

Dimanche 5 mars 1995

08 h 30 Dépôt de gerbe au cimetière militaire français

11 h 00 Réception à la mairie de Gevgeljia

16 h 00 Départ pour Skopje

Lundi 6 mars 1995

09 h 00 Audience du Ministre de la Défense, S.E. Blagoj HANDZISKI

10 h 00 Rencontre et entretiens avec les membres de la commission des Affaires étrangères du Parlement

11 h 30 Rencontre et entretiens avec les coordinateurs des groupes parlementaires représentés au Parlement

19 h 45 Rencontre avec M. Sasko STEFKOV, ministre sans portefeuille

Mardi 7 mars 1995

09 h 00 Rencontre avec le recteur de l'université des Saints Cyrille et Méthode de Skopje, Mme Radmila KIPRIJANOVA

09 h 30 Remise de matériel à la bibliothèque française de philologie

10 h 00 Audience de S.E. M. Ljubomir FRCKOVSKI, ministre de l'Intérieur

11 h 00 Audience de S.E. M. Stojan ANDOV, Président du Parlement

12 h 00 Audience de S.E. M. Kiro GLIGOROV, Président de la République

13 h 30 Audience de S.E. M. Branko CRVENKOVSKI, Premier ministre

16 h 00 Conférence de presse au centre de presse du Parlement

17 h 00 Dépôt de gerbe au cimetière militaire français

Mercredi 8 mars

06 h 40 Départ de la délégation pour Paris

COMPTE-RENDU DES ENTRETIENS
AVEC LES AUTORITÉS MACÉDONIENNES

M. Blagoj HANDZISKI, ministre de la Défense

Skopje, 6 mars 1995

Le ministre a expliqué qu'il s'efforçait d'avoir des contacts fréquents avec ses homologues étrangers.

M. Roland BERNARD a rappelé qu'il avait rencontré M. POPOVSKI, son prédécesseur, en mai 1993.

M. Blajoj HANDZISKI a exposé que l'armée macédonienne - 15.000 personnes, dont 2.000 cadres et personnel civil - avait un but purement défensif. Elle n'a pas de visées offensives. L'embargo prive certaines armes comme l'artillerie et l'aviation d'une grande partie de leurs capacités opérationnelles, et pèse sur la maintenance des blindés. L'armée macédonienne ne peut guère assurer un entretien de ses chars. Elle est à l'écart des nouvelles technologies. Elle manque de moyens également en matière de médecine militaire.

Il espère que l'affectation prochaine d'un attaché militaire français à part entière, à compter d'avril, permettra de renforcer à l'avenir la coopération entre la France et la Macédoine.

Il a jugé que l'armée macédonienne disposait de très bons cadres, issus de l'armée yougoslave.

Les conditions de coopération sont les suivantes : apprendre la langue, participer à des rencontres sur la défense, former d'autres cadres dans différents pays. Actuellement, l'armée macédonienne a un groupe d'officiers en Turquie, un groupe va partir en Allemagne. Des projets sont en cours avec la Grande-Bretagne.

Un accord a été obtenu pour qu'un groupe d'officiers macédoniens suive les cours de l'École Supérieure de Guerre. Une liste d'officiers sera demandée. Une formation en langue française sera faite.

M. André BOYER a posé la question de la Gendarmerie nationale et des formes de coopération. Il faudra prévoir - dans la liste des officiers amenés à se rendre en France- de distinguer ceux qui pourraient suivre l'École de la Gendarmerie et l'École de Médecine des Armées.

6 mars 1995

rencontre avec des membres de la commission des Affaires étrangères

Mme Illenka MITREVA, Présidente

M. Atanas VANGELOV, Union sociale-démocrate

M. Slavo NAUMOVSK1, Parti Libéral

M. Sami 1BRAIMI, PDP

M. Faik ABDI, Parti d'émancipation des Roms

La commission est composée de 13 membres, élus à la proportionnelle. Ils ont le pouvoir de ratification des traités.

Mme MITREVA a présenté les grands axes de la politique étrangère macédonienne et rappelé le désir de la jeune République de faire partie de la " maison commune " européenne. Observateur à l'OSCE et invitée spéciale au Conseil de l'Europe, la Macédoine est membre d'une quarantaine d'institutions financières ou économiques internationales. Elle est reconnue par plus de cinquante États.

La tradition de la francophonie est importante. Skopje est jumelée à Roubaix, Koumanovo à Rennes et Bitola à Epinal.

Mme MITREVA a exprimé l'espoir que la présidence française de l'Union européenne (au cours du 1er semestre 1995) permette d'avancer dans la solution du problème diplomatique qui connait la Macédoine sur sa frontière sud.

Évoquant les négociations avec la Grèce, elle a estimé que le dialogue pouvait être entrepris dans le respect de la dignité de l'État de Macédoine.

Mme MITREVA a déploré l'absence de stratégie européenne concernant les Balkans.

M. Roland BERNARD a remercié Mme MITREVA pour son exposé introductif et expliqué les objectifs du groupe d'amitié du Sénat.

Il a souligné que l'Union européenne n'était pas un État fédéral. Le Traité de Maastricht a consacré un embryon de politique étrangère et de sécurité commune (PESC), mais l'Union reste prisonnière des distinctions d'appréciation entre l'approfondissement et l'élargissement. Si l'Europe se construit actuellement sur l'axe de coopération franco-allemand, les anciennes amitiés sont parfois réapparues avec la dislocation de la fédération yougoslave. La politique de la France est d'éviter des schémas réducteurs, comme la Serbie rempart de l'occident contre l'Islam. Elle est, en fin de compte, une politique d'équidistance.

M. NAUMOVSKI, l'un des rédacteurs de la Déclaration d'indépendance macédonienne, a insisté sur le bas niveau du discours politique en Macédoine qui handicape la construction de l'État macédonien, et sur l'importance des Macédoniens en Albanie et en Grèce.

M. IBRAIMI 9 ( * ) a rappelé la contribution qu'apporte le PDP à la Macédoine et s'est déclaré très sensible aux déclarations de Roland Bernard sur l'idée qu'il faut éviter de se placer dans une logique monde islamique/monde orthodoxe. L'étoile du drapeau macédonien va dans toutes les directions. Il note que le président albanais prononce le nom de Macédoine dans un contexte de plus en plus positif.

M. ABDI a expliqué que la construction de cet État multinational, où les droits de tous sont respectés, doit être soutenu par l'ensemble des institutions internationales. La situation actuelle est tout à fait injuste.

M. VANGELOV a insisté sur le fait que la Macédoine soit le seul État des Balkans à avoir abordé des réformes économiques de cette importance. Il a émis le souhait que la commission des Affaires étrangères du Sénat soit jumelée avec la commission des Affaires étrangères du Parlement macédonien.

Entretien avec M. Sasko STEFKOV, ministre sans portefeuille (libéral) Skopje, 7 mars 1995

La Macédoine souhaite signer rapidement un accord global avec l'Union européenne.

Il a vu un signe positif dans la signature récente de l'accord passé par l'Union avec la Turquie ; l'opposition grecque peut être levée.

La décision de la CJCE sera importante sur le plan éthique et moral, à savoir montrer que l'Union européenne tient à ses principes, même si seulement deux entreprises communautaires ont porté plainte devant la CJCE. Il serait facile, pour les Macédoniens, de sombrer dans le nationalisme ; ce n'est pourtant pas le cas.

Il a déploré les insuffisances qui ont été constatées dans l'organisation des élections, estimant cependant que ces erreurs n'ont pas avantagé l'un ou l'autre parti. Le VMRO a cru bon de boycotter le second tour, mais il était nettement battu au premier tour, par rapport aux élections de 1990.

M. Roland BERNARD a expliqué que la cause de la République de Macédoine progressait, parce que l'opinion publique européenne a été choquée par l'attitude de la Grèce envers l'Albanie : le préjugé pro-albanais joue en défaveur des Grecs.

Il est important de noter que le président du Parlement albanais voit très souvent M. ANDOV : avoir des échanges à ce niveau est très important. Les solutions globales (regrouper tous les Serbes dans les Balkans, tous les Albanais des Balkans) sont dangereuses et injouables.

Entretien avec M. Ljubomir FRCKOVSKI, ministre de l'Intérieur 1 ( * )0 . Skopje, 7 mars 1995.

La réforme de la police a pour objectif principal de changer le cadre idéologique. Très peu d'Albanais sont dans la police, la communauté avait une certaine haine envers la police datant de l'Ancien régime communiste. Il faut donc construire des relations de confiance, qui peuvent être mises à mal par des incidents comme celui de l'université de Tetovo. Il faut du temps pour construire des forces démocratiques. La réaction de certaines forces albanaises a été un signe positif : elles sont enracinées dans la République de Macédoine.

La police regroupe trois secteurs globaux : 1°) la police classique - 2°) l'espionnage et le contre-espionnage, qui constituera une agence à part. 3°) les services administratifs : passeports, cartes d'identité, autorisations et certificats, permis de conduire, etc. Ce ministère regroupe 8.500 agents, dont 5.500 policiers en uniforme et 2.700 en civil.

Interrogé par M. BOYER sur la criminalité liée à la drogue et au trafic d'armes, M. FRCKOVSKI a expliqué qu'il s'agissait d'une des grandes priorités. Même du temps de l'ex-Yougoslavie, le problème existait. La police macédonienne s'est employée à collaborer activement, dans le cadre d'Interpol (la Macédoine en est membre à part entière), avec les polices occidentales, au premier rang desquelles les polices allemande et autrichienne. La "route de la drogue" aurait été coupée, mais reste le problème de la frontière avec la Bulgarie : les structures policières bulgares sont en pleine déliquescence. Le problème du trafic d'armes est identique.

Entretien avec M. Stojan ANDOV, président du Parlement Skopje, 7 mars 1995

M. Roland BERNARD a décrit la genèse et les efforts du groupe d'amitié pour faire connaître la Macédoine.

M. ANDOV a fait part de la surprise des autorités macédoniennes de voir la Grèce donner son accord à la signature de l'accord de libre échange entre l'Union européenne et la Turquie. La non-signature aurait eu des conséquences fâcheuses sur ce dernier pays. Cette signature donne en revanche encore plus de poids à la construction d'un axe moderne de circulation Durres (Albanie) - Skopje (Macédoine) - Sofia (Bulgarie) - Istanboul (Turquie).

Roland BERNARD a relevé que cet accord a été signé indépendamment de la solution du problème de Chypre : il s'agit d'un espoir pour la Macédoine.

En ce qui concerne la situation en ex-Yougoslavie, si les sanctions contre la Serbie/Monténégro sont levées, la Grèce se trouvera isolée. M. ANDOV a rappelé qu'il faudrait que les Serbes de Bosnie donnent leur accord; or ils ont davantage de territoire que ne leur accorde le groupe de contact. La Serbie, après avoir atteints ces objectifs, jouera peut-être à l'avenir un rôle d'apaisement. La situation albanaise est la même. Le président BERISHA est raisonnable, mais il est sous la pression de certaines forces extrémistes albanaises, qui souhaiteraient déstabiliser les Albanais de Macédoine et les Albanais du Kosovo. Il est beaucoup plus facile d'avoir une action sur les premiers, puisque la Macédoine est un État démocratique, que sur les seconds. Il faut que la diplomatie européenne, MM. JUPPE et KINKEL, comprennent que la situation dans les Balkans ne peut pas s'arranger sans que la Macédoine soit partie prenante. Enfin, il serait difficile à la République de Macédoine de renoncer à son nom, on ne voit pas très bien sous quel nom elle pourrait s'appeler.

Entretien avec M. Kiro GLIGOROV,

Président de la République de Macédoine

Skopje, 7 mars 1995

C'est la cinquième fois que le sénateur BERNARD a l'occasion d'être reçu par le président GLIGOROV. Il a rappelé le programme, l'excellent accueil et le but de ce voyage : s'informer. Il a fait part d'une évolution de l'opinion publique française sur la Macédoine.

M. GLIGOROV a expliqué qu'il était difficile de comprendre la Grèce. Des espoirs avaient été placés dans l'initiative VANCE : faire dialoguer les deux parties pour la première fois, mais les Grecs ont refusé de rencontrer les Macédoniens. La guerre est aux portes du sud des Balkans, et on perd du temps à avoir des discussions sur la nationalité d'Alexandre le Grand (enterré en Egypte, d'ailleurs). Il faut partir du principe qu'il n'y a pas de prétention territoriale dans un sens comme dans un autre.

Interrogé par le sénateur BERNARD sur les relations macédo-albanaises, le Président macédonien a rappelé l'importance du dialogue entre les deux pays. Organiser des relations amicales entre les deux présidents BERISHA et GLIGOROV est une nécessité. Il n'a jamais été question de l'université albanaise de Tetovo, qui a été le cadre d'affrontements entre Albanais et police macédonienne en février 1995, lors de ces entretiens. Cette question doit se préparer, s'étudier. Faut-il des universités en dehors du système global d'enseignement de la Macédoine, en dehors des lois ? L'exemple des écoles privées (sauvages) albanaises montre des résultats très médiocres dans l'enseignement lui-même. Tout cela se passe au détriment de la communauté albanaise elle-même.

Roland BERNARD a expliqué que la communauté albanaise bénéficiait, dans les média occidentaux et auprès des ONG, d'un préjugé favorable. Ainsi, la reconduite à la frontière du Kosovo des Albanais a-t-elle été sévèrement commentée par les média : la police macédonienne livre à la police serbe des Kosovars. En fait, le président GLIGOROV a assuré qu'aucun d'entre eux n'avait été emprisonné de retour au Kosovo et qu'ils ont pu se rendre où ils voulaient.

M. GLIGOROV a insisté sur la nécessité de construire une voie ferrée est-ouest : elle manque historiquement.

Pour conclure, le président GLIGOROV a fait part de son déplacement à Paris dans le cadre de l'UEO à la mi-juin.

Entretien avec M. Branko CRVENKOVSKI,

Premier ministre de la République de Macédoine

Skopje, 7 mars 1995

L'entretien a porté principalement sur les réformes économiques en cours et la situation économique de la Macédoine. Les institutions financières internationales estiment que les résultats ont été moins catastrophiques que prévu. Le taux d'inflation devrait être en 1995 de 18 %. Le nombre de chômeurs approche les 200.000. D'après les prévisions occidentales, le blocus décrété par la Grèce aurait du avoir pour effet de contraindre la Macédoine à abandonner sa politique de réforme économique. Cela n'a pas été le cas.

Avec deux frontières sur quatre fermées et un revenu qui a chuté de 1500 $ par tête à 800 $ en quatre ans, avec la perte des marchés des autres républiques yougoslaves (les produits macédoniens étaient très largement vendus à l'ensemble Serbie/Monténégro et en Bosnie-Herzégovine), la situation ne peut que s'être dégradée.

M. Roland BERNARD a fait part de sa surprise; quand on observe l'état du parc automobile macédonien, qui est souvent un bon critère de la situation économique d'un pays, ou quand l'on remarque l'absence de mouvements sociaux majeurs, il est fort possible qu'une part importante de l'activité économique ne soit pas comptabilisée.

Pour le Premier ministre, ce qui est clair, c'est que la situation de départ n'est pas comparable à celle de pays comme l'URSS, l'Albanie ou la Roumanie. 87 % des biens fonciers étaient détenus par des propriétaires privés, par exemple. La privatisation des petits magasins a été très rapide. La crise pétrolière, malgré le renchérissement très important, n'a pas eu lieu. Le pétrole passe par Burgas.

Des amis de la Macédoine ont expliqué au Premier ministre qu'il leur serait possible de donner davantage et d'ameuter l'opinion publique internationale si des manifestations se déroulait dans les rues des grandes villes de la République de Macédoine. Mais on ne saurait pas comment faire rentrer les gens chez eux après la manifestation : ce type de démarche est très dangereux. Avec ce qui se passe en Bosnie, en Tchétchénie, en Géorgie, il est clair que le seuil de tolérance de l'opinion publique internationale est très élevé.

L'axe ouest-est nécessite des grands travaux à financement important. Pour l'instant, les crédits apparaissent difficiles à obtenir. Dans des conditions normales, ces projets ne seraient pas tous rentables, mais la République de Macédoine n'a pas vraiment le choix.

Interrogé sur la présence de M. SOROS en Macédoine, M. CRVENKOVSKI a répondu que le financier international avait sa fondation en Macédoine comme dans d'autres pays de l'Est. Il a prêté au Gouvernement macédonien, personnellement, des sommes d'argent importantes. Il est très apprécié pour le rôle qu'il joue pour la Macédoine. Il permet à la République de mieux maîtriser les circuits d'attribution des crédits dans les institutions financières internationales.

COMPTE-RENDU DES ENTRETIENS
AVEC LES ÉLUS LOCAUX

Ohrid

4 mars 1995

Ohrid est une des villes les plus anciennes du monde (XIIème siècle avant Jésus-Christ). Surnommée " Jérusalem des Balkans ", elle aurait 365 églises. Elle est l'un des berceaux de la religion orthodoxe, avec la fondation de la première université slave d'Europe. La ville fait partie depuis 1980 du patrimoine mondial placé sous la protection de I'UNESCO.

M. Blagoja SILJANOVSKI, maire d'Ohrid, a expliqué combien la perte des recettes du tourisme a été particulièrement terrible pour sa ville 1 ( * )1 .

Dans le domaine de la voirie et de l'environnement, la ville a construit un réseau de collecte d'eaux usées qui se jettent dans le lac d'Ohrid. Seule la première phase du projet a pu être menée à terme. La Banque mondiale est en contact avec la ville afin de terminer le projet. Le lac d'Ohrid étant partagé entre la Macédoine et l'Albanie, cette dernière effectue les mêmes démarches.

Le budget de la ville est de 2 millions et demi de francs, essentiellement utilisés sur les travaux d'infrastructure (éclairage, assainissement, routes locales, propagande touristique).

Bitola

4 mars 1995

Bitola - plus connue peut-être en France sous le nom de Monastir - est située à 14 kilomètres de la frontière grecque. Elle comprend 90.000 habitants, l'agglomération 140.000. Elle est la deuxième ville universitaire de Macédoine, le deuxième centre industriel et le premier producteur d'électricité. Elle possède en effet le plus grand centre thermique, qui produit entre 78 et 80 % de l'énergie nationale. D'autre part, la ville a une série d'industries secondaires de transformation : frigidaires, agro-alimentaire, art ménager. Elle joue également le rôle de pôle médical pour toute la région sud-ouest (hôpital, faculté de médecine). Siège d'un théâtre qui rayonne sur tout le sud des Balkans, la ville comprend également un festival cinématographique et le festival des danses et des musiques traditionnelles.

La France a une présence traditionnelle dans cette ville, avec le consulat de Bitola et le cimetière militaire, où sont enterrés plus de 10.000 soldats de l'armée d'Orient. Jusqu'en 1948, un collège français existait et a contribué à affirmer la présence française dans cette région. Bitola est jumelée avec la ville française d'Epinal.

Gevgelija

5 mars 1995

Gevgelija possédait au XIXème siècle 800 habitants. Á l'heure actuelle, 35 000 habitants vivent dans l'agglomération. Cette région constitue un des principaux pôles agricoles macédoniens : cultures (tomates, pommes...), élevage (viande ovine, viande bovine, etc.).

Grâce au lac de Dojran, que se partagent la Grèce et la Macédoine, il s'agissait également d'un grand centre touristique. Le lac est approvisionné par une série de cours d'eau qui viennent de Grèce. Afin d'irriguer les zones agricoles, qui se sont considérablement développées depuis l'entrée de la Grèce au sein de la Communauté européenne, les Grecs ont capté l'eau nécessaire au lac, tout en pompant de manière abusive. La profondeur maximale est passée entre 1988 et 1994 de 12 à 6 mètres et la profondeur moyenne de 7 à 2,5 mètres. Les sécheresses observées pendant la première moitié des années quatre-vingt dix ont amplifié le phénomène. Á ce rythme, il apparaît probable que le lac de Dojran n'existera plus dans cinq ans. Les Grecs ne respectent pas un accord passé en 1988 avec la Yougoslavie. L'état actuel des relations ne permet pas de concertation à ce sujet.




* 9 M. IBRAIMI est l'un des trois parlementaires faisant partie de la délégation macédonienne au Conseil de l'Europe.

* 10 M. FRCKOVSKI. âgé de 33 ans, est professeur de libertés publiques.

* 11 cf. supra, p.39.

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