SEANCE DU 15 JANVIER 2002


M. le président. L'amendement n° 533, présenté par MM. Peyronnet et Bel, Mme Blandin, MM. Debarge, Domeizel et Dreyfus-Schmidt, Mme Durrieu, M. Frécon, Mme Herviaux, MM. Lagauche, Le Pensec, Marc, Masseret, Mauroy, Picheral, Raoul, Sueur, Teston et les membres du groupe socialiste et apparentés, est ainsi libellé :
« Avant l'article 15 tervicies, insérer un nouvel article ainsi rédigé :
« Le début du premier alinéa du paragraphe I de l'article L. 2334-7-2 du code général des collectivités territoriales est rédigé comme suit :
« La dotation forfaitaire visée à l'article L. 2334-7 est diminuée, à compter de 2000, d'un montant égal à la participation nette de la commune aux dépenses d'aide sociale du département versée en 1999, telle qu'elle ressort de son compte administratif et revalorisé... (le reste sans changement). »
La parole est à M. Peyronnet.
M. Jean-Claude Peyronnet. Le transfert de DGF opéré par l'Etat, des communes au département, à l'occasion de la suppression du contingent d'aide sociale ne doit avoir d'incidence budgétaire ni pour les départements ni pour les communes. Or il se trouve que, dans certains départements, des communes ont vu leur DGF au titre de l'année 2000 amputée d'un montant supérieur à celui de la participation nette de la commune aux dépenses d'action sociale du département de l'année antérieure.
Cet amendement tend à rétablir sur ce point l'équité, conformément à la volonté exprimée par le Parlement lors de la discussion du projet de loi instituant la couverture maladie universelle. Tout vient, semble-t-il, de la diversité des situations constatée lors du transfert des compétences d'aide sociale au 31 décembre 1987.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. A priori, nous n'avions pas le sentiment que la loi sur la couverture maladie universelle suscitait des difficultés d'application particulières sur ce point. Cependant, il serait peut-être bon d'entendre le sentiment du Gouvernement avant de pouvoir exprimer un avis à ce sujet.
M. le président. Quel est donc l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. La loi du 27 juillet 1999 instituant la couverture maladie universelle a prévu, à compter de 2000, la suppression des contingents communaux d'aide sociale. Afin d'assurer la neutralité budgétaire de cette opération pour les collectivités territoriales concernées, la loi a également prévu que la dotation forfaitaire des communes serait minorée du montant des contingents dus au titre de l'exercice 1999, afin d'abonder la dotation globale de fonctionnement des départements à due concurrence.
Cet amendement vise à revenir sur ces modalités de calcul en appliquant à la dotation forfaitaire des communes un abattement égal non plus au montant des contingents dus au titre de l'exercice 1999 mais au montant des contingents versés en 1999. Or cette possibilité avait été volontairement écartée par le législateur, qui avait souhaité que la suppression des contingents communaux d'aide sociale soit neutre budgétairement.
Il est, en conséquence, nécessaire que la même année de référence soit retenue dans tous les départements. Cet amendement irait à l'encontre de ce principe de neutralité en retenant les montants versés en 1999, quel que soit l'exercice auquel ils correspondent. Je vous demande de bien vouloir retirer cet amendement tout en vous assurant que je suis évidemment prêt examiner les cas particuliers qui pourraient nécessiter un affinement du mode de calcul.
M. le président. Monsieur Peyronnet, l'amendement n° 533 est-il maintenu ?
M. Jean-Claude Peyronnet. Cette dernière précision apportée par le Gouvernement me détermine à retirer l'amendement, monsieur le président.
M. le président. L'amendement n° 533 est retiré.
L'amendement n° 534 rectifié, présenté par MM. Peyronnet et Bel, Mme Blandin, MM. Debarge, Domeizel et Dreyfus-Schmidt, Mme Durrieu, M. Frécon, Mme Herviaux, MM. Lagauche, Le Pensec, Marc, Masseret, Mauroy, Picheral, Raoul, Sueur, Teston et les membres du groupe socialiste et apparentés, est ainsi libellé :
« Avant l'article 15 tervicies, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Avant le dernier alinéa du 1 du I de l'article 1636 B sexies du code général des impôts, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Toutefois, en cas de perception de la seule taxe professionnelle unique, la communauté peut librement faire varier le taux moyen pondéré de celle-ci indépendamment de la variation du taux de la taxe d'habitation ou des taxes foncières décidées par les communes membres. »
La parole est à M. Peyronnet.
M. Jean-Claude Peyronnet. Il s'agit de la situation particulière qui résulte de la liaison des taux lorsqu'une communauté d'agglomération dispose de la seule taxe professionnelle unique comme ressource fiscale.
Autant on peut admettre, encore que l'on puisse en débattre parfois, la liaison des taux quand une collectivité prélève un produit fiscal sur plusieurs taxes, car il s'agit du même territoire et de la même autorité qui établit les différents éléments fiscaux, autant cela semble fort discutable lorsqu'il s'agit d'une fiscalité établie sur des territoires différents et par des autorités différentes.
Autrement dit, on a une taxe professionnelle unifiée qui concerne l'ensemble de la communauté, mais elle est liée à des taux qui sont établis, pour la taxe d'habitation, par différentes communes de la communauté. Il n'y a pas d'uniformisation de la taxe d'habitation, et cette situation n'est pas facile à gérer.
En outre, la liaison des taux donne à penser qu'une sorte de suspicion pèserait sur les élus, d'autant moins justifiée, à l'évidence, qu'il serait assez étonnant que les membres de la communauté procèdent à une augmentation inconsidérée des taux de leur taxe professionnelle unifiée.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Il convient de rappeler ici que, sur l'initiative de M. Michel Mercier, le Parlement avait adopté, lors de l'examen du projet de loi de finances rectificative pour 2001, avec l'accord du Gouvernement, un amendement visant à assouplir le lien entre les taux des impôts locaux, au profit des départements.
Le Gouvernement avait alors souhaité, ce que je comprends, réaliser au préalable plusieurs simulations pour évaluer les conséquences de cette mesure. Or la proposition de M. Peyronnet tend à rompre le lien entre les taux des impôts locaux, mais l'ampleur d'une telle disposition ne risque-t-elle pas d'être quelque peu excessive ? Je serais heureux de connaître l'avis du Gouvernement sur ce sujet : l'orientation proposée est intéressante, mais les effets de la mesure ne sont pas encore correctement cernés, ce qui doit nous inciter à la prudence.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Bien que les groupements à taxe professionnelle unique se trouvent avoir l'exclusivité de la perception de l'impôt local auquel sont assujettis les établissements situés dans leur périmètre, il n'en reste pas moins que la pression fiscale locale comprend, sur ce territoire, outre cette taxe professionnelle unique, les taxes d'habitation et les taxes foncières perçues par les communes membres.
Si la réflexion actuellement menée en vue d'une réforme future de la fiscalité locale n'exclut pas un assouplissement des règles de lien entre les taux d'impôts directs locaux, la mesure proposée paraît prématurée et ne présente pas suffisamment de garanties pour les entreprises implantées sur le territoire de l'EPCI.
C'est la raison pour laquelle je suggère à M. Peyronnet de retirer cet amendement. S'il n'en était pas ainsi, je me trouverais contraint d'émettre un avis défavorable.
M. le président. Monsieur Peyronnet, l'amendement est-il maintenu ?
M. Jean-Claude Peyronnet. Je le retire, mais je ne suis pas du tout convaincu par l'argumentation de M. le minisstre. Je pense que nous devrons reprendre cette discussion, et le plus tôt sera le mieux.
M. le président. L'amendement n° 534 rectifié est retiré.

Article 15 tervicies