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N° 764

SÉNAT

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2021-2022

Enregistré à la Présidence du Sénat le 6 juillet 2022

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur les grandes orientations de la politique étrangère américaine et les relations transatlantiques ,

Par M. Pascal ALLIZARD, Mme Hélène CONWAY-MOURET
et M. André GATTOLIN,

Sénateurs et Sénatrice

(1) Cette commission est composée de : M. Christian Cambon , président ; MM. Pascal Allizard, Olivier Cadic, Olivier Cigolotti, André Gattolin, Guillaume Gontard, Jean-Noël Guérini, Joël Guerriau, Pierre Laurent, Philippe Paul, Cédric Perrin, Gilbert Roger, Jean-Marc Todeschini , vice-présidents ; Mmes Hélène Conway-Mouret, Joëlle Garriaud-Maylam, Isabelle Raimond-Pavero, M. Hugues Saury , secrétaires ; MM. François Bonneau, Gilbert Bouchet, Mme Marie-Arlette Carlotti, MM. Alain Cazabonne, Pierre Charon, Édouard Courtial, Yves Détraigne, Mmes Catherine Dumas, Nicole Duranton, MM. Philippe Folliot, Bernard Fournier, Mme Sylvie Goy-Chavent, M. Jean-Pierre Grand, Mme Michelle Gréaume, MM. André Guiol, Abdallah Hassani, Alain Houpert, Mme Gisèle Jourda, MM. Alain Joyandet, Jean-Louis Lagourgue, Ronan Le Gleut, Jacques Le Nay, Mme Vivette Lopez, MM. Jean-Jacques Panunzi, François Patriat, Gérard Poadja, Stéphane Ravier, Bruno Sido, Rachid Temal, Mickaël Vallet, André Vallini, Yannick Vaugrenard .

INTRODUCTION

Après plusieurs années de politique étrangère américaine marquées, sous le mandat de Donald Trump, par un fort unilatéralisme et une remise en cause des alliances au nom d'une stricte défense des intérêts nationaux, l'arrivée de Joe Biden au pouvoir a suscité, particulièrement en Europe, des attentes et l'espoir de relations plus apaisées et coopératives .

La question se posait également de savoir dans quelle mesure les grandes priorités stratégiques des États-Unis qui s'étaient affirmées sous les dernières présidences (pivot asiatique, volonté de mettre fin aux grandes interventions militaires à l'étranger) seraient poursuivies par la nouvelle administration.

Alors que la première année d'exercice du mandat de Joe Biden avait apporté un début de réponse à ces interrogations, le déclenchement de la guerre en Ukraine par l'agression russe du 24 février 2022 change la donne, conduisant les États-Unis à se réengager politiquement et militairement en Europe , à la fois pour soutenir ce pays et pour rassurer ses alliés et dissuader la Russie. De fait, l'OTAN, fragilisée ces dernières années par ses divisions et ses doutes existentiels, apparaît ressoudée et confortée.

Ce réengagement américain, qui démontre la vigueur du lien transatlantique, signifie-t-il un revirement stratégique par rapport à la priorité que les États-Unis accordent à la menace chinoise ? Cet effort pourra-t-il être maintenu durablement, compte tenu des moyens qu'il mobilise ? Sans oublier que demeure, à l'arrière-plan, le risque d'un retour de la droite populiste au pouvoir et d'un mouvement de balancier dans un sens isolationniste.

Surtout, quelle direction l'Union européenne qui, sous la présidence de Donald Trump, avait été incitée à développer son autonomie stratégique, doit-elle prendre ? Alors que les pays européens viennent de décider d'allouer 200 milliards d'euros supplémentaires à leur effort de défense dans les années qui viennent et que l'OTAN demeure l'alfa et l'omega pour bon nombre d'entre eux, comment faire en sorte que les progrès accomplis ces dernières années dans la construction d'une « Europe puissance » se poursuivent afin de lui permettre de répondre aux menaces, aux côtés de son allié américain ou, si besoin, de manière autonome ?

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