III. CONNAÎTRE POUR MIEUX ANTICIPER : L'ENJEU CRUCIAL DE LA RECHERCHE

A. LE BRGM

Le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) sous tutelle du ministère de la transition écologique et solidaire. Son activité de développement des connaissances du sol et du sous-sol est directement mise au service des politiques publiques.

La délégation a réalisé un déplacement au siège du BRGM à Orléans consacré à un panorama complet des risques naturels outre-mer. Elle a également rencontré à plusieurs reprises des responsables territoriaux de l'établissement, lors de sa mission aux Antilles.

Le BRGM outre-mer

Le réseau outre-mer du BRGM est sans doute l'un des plus denses parmi les organismes de recherche. L'établissement est présent à travers cinq directions régionales dans les départements d'outre-mer et deux antennes en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, l'ensemble représentant un effectif de 14 équivalents temps plein. Les ingénieurs d'Orléans viennent en tant que de besoin en appui des directions territoriales.

Fort de son implantation ultramarine, le BRGM mène en outre une action à l'international, notamment dans la Caraïbe où depuis 2011, il est très actif à Haïti où il a réalisé des cartographies financées par la banque mondiale ; pendant Irma, les informations ont été diffusées en direction d'Haïti.

Source : Déplacement au BRGM

Le BRGM intervient sur plusieurs champs :

- les risques côtiers , dans un contexte de changement climatique, afin de comprendre les phénomènes cycloniques, de vague ou de courant, de marée ou d'érosion. Le risque de submersion peut être lié à une dépression atmosphérique qui génère une élévation du niveau marin, ou à la houle et aux phénomènes dynamiques. Ces phénomènes ont des effets d'érosion et d'accrétion sur le littoral et le BRGM en dresse une cartographie utilisée pour l'élaboration des plans de prévention des risques naturels (PPRN) et l'aménagement du territoire ;

- les mouvements gravitaires ou mouvements de terrain , avec une mission basée sur l'observation, la caractérisation, la cartographie : le BRGM entretient ainsi des bases de données publiques, pour le compte du ministère de la transition écologique et son portail d'information JORIS ;

- les risques sismique et volcanique . Le BRGM étudie l'origine des phénomènes par une approche historique et réalise des simulations sur la propagation des ondes sismiques, de même que l'impact sur les infrastructures en fonction de la structure des sols qui génère parfois des phénomènes d'amplification ou d'accélération, comme par exemple à Pointe-à-Pitre sur les parties remblayées situées entre les mornes.

Un exemple de travaux du BRGM : le risque sismique

Le BRGM a élaboré des plans de prévention des risques séisme (PPRS) sur 4 communes pilotes, 2 en Guadeloupe et 2 en Martinique. Ces documents permettent de poser des règles adaptées aux enjeux locaux.

Un centre des données sismiques pour les Antilles (CDSA) a vu le jour au début des années 2000 et, plus récemment, le CDSA2 collecte les données recueillies par les différents organismes que sont le BRGM, les observatoires de l'IPGP ou l'Université des Antilles pour les diffuser sous la forme d'un catalogue unique sur un site internet public (www.seismes-antilles.fr). Ces travaux ont nécessité de travailler en étroite collaboration avec les autres îles des Antilles. Les observatoires ont comme compétence propre la surveillance opérationnelle en temps réel de l'activité volcanique et sismique et ils interviennent en recherche fondamentale sur la connaissance des phénomènes. Des travaux très récents ont ainsi été élaborés sur les plans de subduction.

Le BRGM exploite ces données et valorise ces connaissances pour en déduire une information préventive à l'adresse des collectivités. Ainsi cela a-t-il été réalisé pour la ville de Fort-de-France soumise au risque de liquéfaction. Il convient d'identifier les sources, les origines des tremblements de terre, de caractériser les mouvements engendrés, d'examiner comment la nature des sols et la topographie vont recevoir ces mouvements et en déduire quelles mesures peuvent améliorer la prévention.

Concernant Mayotte, la réglementation nationale classe ce territoire en zone de sismicité 3. Le BRGM est seul à effectuer une surveillance sismologique sur Mayotte où un séisme était jusqu'à présent ressenti tous les deux à trois ans mais où des secousses en essaim se succèdent depuis le 10 mai 2018. Pour la surveillance, on s'appuie sur les autres réseaux régionaux, notamment celui de Madagascar.

Source : Déplacement au BRGM

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page