D. DES RECOMMANDATIONS POUR CONSOLIDER CFI ET LUI PERMETTRE DE DÉVELOPPER SES MISSIONS

1. L'adaptation de la structure d'emplois et la spécialisation des métiers de management de l'expertise internationale

CFI avait été créé comme un vecteur de distribution de programmes de télévision et des images d'actualité produites par l'Agence AITV aux pays en développement, principalement en Afrique francophone. Elle s'est reconvertie récemment pour devenir l'opérateur de la coopération dans le domaine des médias en apportant conseil, expertise et formation aux médias du sud. Sa structure d'emplois s'est adaptée très progressivement aux nouveaux métiers à partir de formation et de reconversion de ses salariés.

Aujourd'hui, les opérateurs de l'expertise internationale sont avant tout des sociétés de conseil et d'ingénierie en mesure de recueillir l'expression des besoins des États ou des entreprises aidées, de proposer des projets aux grands bailleurs de l'aide au développement ou de répondre à leurs appels d'offres, et de conduire ensuite les projets en recourant à des experts, professionnels missionnés et recrutés pour intervenir dans le cadre de chaque projet.

S'agissant de la coopération dans le domaine des médias, elle est de plus en plus partie des grands projets d'aide au développement, qui, à côté de volets proprement économiques, éducatifs ou sociaux, mettent en place des volets d'accompagnement concernant la gouvernance, les droits humains, le développement de la société civile, y compris la liberté de communication et le pluralisme des médias.

Pour s'intégrer dans ce nouveau contexte et lever les fonds nécessaires à son développement au-delà de la subvention du ministère des affaires étrangères, CFI devra adapter sa structure d'emplois à la transformation de ses missions et en priorité renforcer sa capacité d'ingénierie de projets.

Cette action est déjà progressivement mise en oeuvre.

CFI a entrepris une transformation de son activité ces dernières années. Elle a abandonné son activité de banque de programmes et s'est réorientée vers le conseil, l'expertise et la formation.

Dans ce cadre, elle s'est rapprochée d'Expertise France, de l'AFD et des autres acteurs de l'expertise en France et en Europe. En 2017, CFI pilote ou participe à près de 25 projets en parallèle. CFI, pour financer ces projets, a obtenu 1,9 M€ de financements complémentaires de la subvention du MAE en 2017.

Il est certain que les compétences nécessaires pour répondre aux appels d'offres de bailleurs internationaux et satisfaire leurs exigences en termes de recevabilité sur les dépenses sont très spécifiques. En conséquence, CFI a fait évoluer et continuera de faire évoluer une partie de ses effectifs afin d'intégrer les compétences nécessaires, et a engagé un important effort de formation interne et de reconversion.

Sur le plan du contrôle de gestion et de la traçabilité des dépenses engagées dans le cadre de projets financés par des bailleurs internationaux, un important travail a été engagé en interne chez CFI pour structurer ses procédures internes. Cet effort sera renforcé par la mise en place en 2018 d'un nouvel outil comptable et de gestion, commun avec FMM, pour remplacer l'actuel système comptable, relativement obsolète.

2. La synergie avec les opérateurs français

Il est souhaitable également que la société travaille en étroite synergie avec l'INA qui développe une activité de formation à l'international, l'Agence française de développement et Expertise France, les principaux opérateurs français dans ce domaine.

3. Pour une garantie de ressources publiques sur la durée du COM

L'avenant annonce qu'un contrat d'objectifs entre le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères et CFI sera conclu avant le 1 er janvier 2018.

Même si la lettre de la loi du 30 septembre 1986 ne fixe aucune obligation à cet égard, il serait souhaitable que ce contrat d'objectifs soit soumis pour avis aux commissions chargées des affaires étrangères de l'Assemblée nationale et du Sénat, comme le sont ceux de France Médias Monde, mais aussi, en application de la loi du 27 juillet 2010 relative à l'action extérieure de l'Etat, ceux d'Expertise France et de l'Agence française de développement.

Il conviendrait de préciser qu'il s'agira bien d'un contrat d'objectifs et de moyens par lequel au regard des axes stratégiques, des priorités opérationnelles et de la trajectoire financière, l'Etat s'engage à affecter les ressources nécessaires et que l'Etat garantisse a minima le versement du montant actuel de la subvention à CFI pendant la durée du contrat, pour assurer une transition sereine.

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