CONCLUSION

Notre rapport n'a aucunement la prétention de proposer des mesures précises pour faire face à la nouvelle donne de l'après-quota laitier.

Nous avons voulu faire un tableau de l'histoire de la politique laitière européenne, photographier l'existant et se poser les questions sur ce qui peut arriver dans les années à venir.

Nous pouvons raisonnablement être optimistes à condition que chaque acteur corrige un certain nombre de règles ou d'habitudes.


• Considérant que les prix seront plus fluctuants et peut-être en moyenne plus bas, les exploitants et les organismes agricoles devront ensemble réfléchir à des méthodes de gestion et d'adoption des exploitations encore plus performantes.

Or, de gros progrès ont déjà été faits ces dernières années, la marge de manoeuvre est donc faible. Après 30 ans de système de quotas, le bouleversement est de taille.

En France, le législateur devra aider la profession tant sur les règles fiscales que sur tous les types de normes afin d'améliorer le fonctionnement et le revenu des éleveurs.

Au niveau européen, nos systèmes de régulation sont réduits quasi à néant. Avec les quotas laitiers, cela peut sembler normal. Nous préconisons un système renforcé pour mieux prévoir les crises et intervenir avant d'être au plus profond de la crise.


• Les zones les plus défavorisées, avec des coûts de production plus élevés que la moyenne, devront être spécifiquement aidées (aides européennes et régionales, ...). En effet, les conséquences de cette nouvelle organisation seront différentes en fonction des territoires.


• Nous devons faire preuve d'ouverture d'esprit et accepter que tous les types de production doivent se côtoyer. C'est-à-dire ne pas opposer les petits aux gros, le bio au traditionnel, les AOP aux productions sans signe de qualité.

La France a besoin de toute cette palette en fonction des marchés et des territoires. Chaque producteur doit être respecté à condition qu'il respecte, lui, les règles de base d'un bon éleveur. Mais chassons l'idéologie au profit du pragmatisme.


• La relation entre les producteurs et les transformateurs devra obligatoirement évoluer. Le transformateur, coopérative ou privé, devra tenir compte plus qu'auparavant des prix de revient de la production (des critères peuvent être facilement définis) dans le cadre de la fixation du prix du lait.

En contrepartie, le producteur ne peut pas ignorer le marché. Ainsi, le système du double prix reste une piste à creuser : un prix « A » qui correspond à la quantité que peut réellement valoriser le transformateur et un prix « B » correspondant à la quantité moins bien ou pas valorisée.


• Pour le marché intérieur, la relation entre les fournisseurs et les distributeurs est un problème important et grave dans notre Pays. La fixation du prix ne tient pas compte du prix de revient du transformateur, ni du marché. Le prix résulte d'une négociation déconnectée des réalités. En plus, les contrats ne sont pas respectés. Des pénalités injustifiées viennent en cours d'année grever encore la marge du fournisseur. Le problème n'est plus législatif mais moral.

Ce système commercial ne peut pas continuer ainsi et devra obligatoirement évoluer car les conséquences à terme peuvent être graves, très graves.

La France doit être combative. Nous avons une vocation exportatrice en denrées agricoles. Le lait doit apporter aussi sa part à l'équilibre de la balance commerciale.

2 % de croissance de la demande mondiale ! Dans le domaine économique, les prévisions sont souvent peu fiables. Fixons-nous des objectifs, mettons en place les outils pour que les producteurs de lait puissent vivre de leur métier. L'économie a besoin de régulation pour que l'homme soit respecté.

Nous devons nous battre pour gagner les parts de marché. Même si pour le moment ce marché est peu rémunérateur, soyons présents, l'avenir devra nous donner raison.

La France bénéficie d'une image forte grâce aux AOP et à la qualité de tous nos produits agroalimentaires : utilisons avec fierté cette image pour mieux exporter.

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