C. LA NÉCESSITÉ DE POURSUIVRE LES ACTIONS POUR L'EMPLOI DANS LES QUARTIERS DIFFICILES APRÈS 2007

La politique en faveur de l'emploi dans les quartiers difficiles a permis d'obtenir des résultats encourageants. Dans les régions touchées par la désindustrialisation, une stabilisation de l'emploi salarié a pu être obtenue et, plus généralement, ces quartiers ont également bénéficié de la baisse du chômage lors des phases de croissance.

Pour autant, le décalage subsiste et menace même de s'aggraver dans certains quartiers touchés par des problèmes de sécurité aigus. Cette situation justifie pleinement la poursuite des efforts engagés depuis 2002 au cours de la prochaine législature.

1. Un objectif de « 100 % » d'activité pour les jeunes des quartiers en difficulté

Les travaux de la mission ont permis de mesurer à quel point la question de l'emploi était essentielle pour l'avenir des quartiers en difficulté. Lorsque l'emploi s'améliore, c'est toute la politique de la ville qui peut donner sa pleine mesure, que ce soit en termes de rénovation urbaine, d'activités associatives, d'amélioration de la sécurité, de projets éducatifs et culturels... Le chômage, l'inactivité, l'oisiveté deviennent vite une antichambre de la délinquance, de la récidive et des comportements antisociaux.

Dans ces conditions, la mission préconise de fixer un objectif ambitieux de 100 % d'activité pour les jeunes issus des quartiers en difficulté . Cet objectif signifie que tout jeune de moins de 26 ans qui n'est pas dans l'emploi ou en formation doit se voir proposer une activité, qu'il s'agisse d'un stage en milieu professionnel, d'une activité associative, d'un contrat aidé. Les « maisons de l'emploi » pourraient être chargées d'assurer ce suivi continu des jeunes depuis leur passage dans le milieu éducatif jusqu'à leur insertion en milieu professionnel .

2. Amplifier et pérenniser les actions de développement économique

La politique des zones franches urbaines constitue assurément l'axe principal de la politique de l'emploi en faveur des quartiers en difficulté. Elle ne se substitue pas, bien entendu, aux autres actions nécessaires pour lever les obstacles à l'emploi qui concernent, en particulier, le renforcement de la sécurité nécessaire à l'implantation des entreprises, l'amélioration de l'accessibilité des quartiers, la lutte contre les discriminations à travers en particulier le développement des CV anonymes, le développement d'une « culture d'entreprise »... Mais elle reste souvent une condition essentielle pour compenser les faiblesses structurelles que connaissent ces quartiers.

Dans ces conditions, la mission d'information estime indispensable d'engager dès 2007 une réflexion sur la prolongation et le développement des zones franches urbaines .

Par ailleurs, il apparaît également essentiel de poursuivre la simplification des démarches que doit réaliser une entreprise afin de pouvoir s'implanter dans une ZFU et de rapprocher les interprétations des textes par les services fiscaux et les services sociaux, qui restent encore trop souvent divergentes 87 ( * ) .

* 87 Voir le compte rendu reproduit en annexe de la table ronde organisée le mardi 20 juin 2006 avec quatre lauréats de l'opération 2005 « Talents des cités ».

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