3. Les résultats et les tarifs de France Télécom

a) Des résultats satisfaisants

L'introduction en bourse d'une fraction du capital de l'opérateur a donné lieu à la publication de résultats semestriels pour 1997 qui montrent sa bonne santé financière :

RÉSULTATS DU PREMIER SEMESTRE 1997

(en milliards de francs)

30/06/97

30/06/96

Evolution (%)

Chiffre d'affaires consolidé

76,8

75,1

+ 2,3

Résultat opérationnel courant

16,6

16,9

- 1,1

Résultat net part du Groupe

8,9

6,3

+ 41,3

Source : France Télécom

Le chiffre d'affaires consolidé de France Télécom au 30 juin 1997 s'établit à 76,8 milliards de francs, en progression de 2,3 % par rapport au premier semestre de 1996. Cette progression s'explique par l'augmentation du trafic téléphonique (+ 5,8 % au premier semestre 1997) et par la poursuite du rythme soutenu de développement des produits de la téléphonie mobile (Itinéris a enregistré une progression de 55,9 % de son chiffre d'affaires en un an, avec un doublement du nombre d'abonnés).

Le résultat opérationnel courant est en léger fléchissement (-1,1 %) et s'établit à 16,6 milliards, contre 16,9 milliards l'an dernier, en raison, principalement, de l'impact des baisses de tarifs destinées à favoriser la croissance de trafic téléphonique.

Le résultat net part du Groupe s'élève, quant à lui, à 8,9 milliards de francs, soit une augmentation de 41,3 % par rapport à la même période de l'année 1996. Cette très forte progression est pour l'essentiel due à la plus-value nette de 1,1 milliard de francs réalisée sur la cession des parts détenues par France Télécom dans Cofira.

L'endettement de France Télécom, " soulte " 18( * ) comprise, est en diminution de 3,7 milliards de francs par rapport à la même période de l'année 1996.

Au titre de la " soulte ", France Télécom a versé à l'Etat 20 milliards de francs, partiellement financés par émission d'emprunts obligataires et par emprunts bancaires. Le solde, à verser au cours du second semestre 1997, s'élève à 17,5 milliards de francs.

La dette financière nette (hors soulte) a, en revanche, progressé de 23 % pendant la même période.

Les investissements opérationnels sont en léger recul par rapport à 1996, à 11,6 milliards de francs (-4,7 %), signe que les besoins d'investissements sont moindres dans un réseau totalement modernisé ; ils sont en revanche en forte progression dans le domaine des mobiles et dans celui des nouveaux services aux entreprises.

Les investissements financiers incluent, pour leur part, la prise de participation de 51 % dans l'opérateur ivoirien CI-TELCOM pour 1,05 milliard de francs.

L'opérateur a donc fait preuve de sa capacité d'adaptation. Votre commission note en particulier avec satisfaction le règlement du problème des retraites des fonctionnaires , pris en charge, conformément aux propositions de l'excellent rapport d'information précité de notre collègue Gérard Larcher sur l'avenir de France Télécom, par l'Etat, en contrepartie du versement par l'opérateur en 1997 d'une rémunération exceptionnelle de 37,5 milliards de francs, dont la moitié a déjà été acquittée par France Télécom.

Mais France Télécom quittera en 1998 le " cocon " monopolistique et l'arrivée de la concurrence doit continuer à être préparée, notamment par la mise en oeuvre de l'obligation de rééquilibrage tarifaire fixée par la loi précitée de réglementation des télécommunications.

b) La poursuite du rééquilibrage tarifaire

Dans le cadre du monopole, France Télécom demandait, pour des raisons historiques, des prix relativement élevés pour les communications à longue distance et des prix en deçà des autres pays -et inférieurs aux coûts- pour l'abonnement résidentiel et -dans une moindre mesure- les appels locaux. Cette situation n'est plus tenable dans un cadre concurrentiel.

Aussi, la loi précitée de réglementation des télécommunications a-t-elle fixé l'impératif d'un ajustement des prix et des coûts de l'opérateur . En conséquence, le rééquilibrage des tarifs, entamé, doit se poursuivre dans les trois ans à venir, puisque la loi fixe le terme du 31 décembre 2000 pour cet ajustement.

L'article L. 35-3 du code des postes et télécommunications dispose en effet que " le déséquilibre résultant de la structure actuelle des tarifs téléphoniques au regard du fonctionnement normal du marché sera résorbé progressivement par l'opérateur public, avant le 31 décembre 2000, dans le cadre de baisses globales des tarifs pour l'ensemble des catégories d'utilisateurs " .

Deux baisses de tarifs sont ainsi à nouveau intervenues en 1997 (4 mars et 1er octobre). L'évolution des tarifs téléphoniques de France Télécom depuis trois ans est la suivante :

Parallèlement, le prix de l'abonnement principal a été progressivement relevé et un abonnement à prix modéré a été créé en 1997 pour les faibles consommateurs (notamment les personnes âgées).

Le rééquilibrage tarifaire est amené à se poursuivre.

Pour les communications nationales longue distance, après la baisse de 20 % environ du 1er octobre 1997 et le passage à la tarification à la seconde, une baisse de près de 30 % est prévue pour 1998, en deux étapes. Le prix des communications internationales baissera quant à lui d'environ 20 % en 1998, après une baisse de 17 % en octobre 1997. Cette tendance se poursuivra ensuite jusqu'à l'an 2000, à un rythme plus modéré.

Par ailleurs, le réajustement du prix des abonnements portera au plus tard en l'an 2000 le prix de l'abonnement téléphonique principal à 65 francs hors taxes par mois, niveau qui est réputé correspondre, d'après les travaux du groupe dirigé par M. Champsaur, à l'équilibre du marché.

Une convention tarifaire portant sur la période 1997-2000 a été signée au début du mois de novembre dernier par les ministres de l'économie et de l'industrie et M. Michel Bon.

Cette convention confirme que, globalement, les tarifs du service universel devront avoir baissé en francs constants d'au moins 9 % par an, en moyenne, entre 1997 et 1998. Au cours des deux années suivantes, la baisse se poursuivra à un rythme de 4,5 % en moyenne.

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