3. Un vin séduisant un public croissant

La « bonne santé » du secteur du vin rosé -qui représente 24 % de la consommation française, dépassant désormais celle de vin blanc- dans un contexte général d'atonie du marché du vin, trouve plusieurs explications :

- des caractéristiques en adéquation avec un certain « air du temps » . De par sa fraîcheur et sa légèreté, le rosé peut se boire à toute époque de l'année, notamment pendant les périodes les plus chaudes. De par sa palette remarquablement étendue d'arômes et de goûts, il peut être servi avec une large gamme de plats, durant tout le repas, et accompagne particulièrement bien les saveurs exotiques à la mode aujourd'hui ;

- une plus grande facilité d'accès pour des consommateurs peu expérimentés en matière de vin . Avec une segmentation de marché moins complexe que celle des rouges et blancs et une approche gustative plus spontanée, le rosé est un vin qui « décomplexe » des publics que les vins « classiques » tendent à intimider. Sa consommation est ainsi en hausse chez les jeunes et les femmes, deux catégories de consommateurs dont la « culture » vitivinicole et l'attirance pour le vin est souvent moindre que celle des hommes. Dans les tests d'image, le vin rosé passe pour un produit plus moderne et jubilatoire que ses concurrents rouges et blancs ;

- les remarquables efforts réalisés par la filière pour rendre le produit plus attractif . En termes de contenu tout d'abord : les professionnels du secteur, aidés en cela par des instituts techniques de haut niveau, ont énormément progressé ces dernières années et proposent aujourd'hui des produits de qualité, équilibrés et variés selon les terroirs de production. Ce sont précisément ces efforts que les producteurs craignent de voir réduits à néant, suscitant un profond sentiment d'injustice. En termes économiques ensuite : les vins rosés se situent dans des fourchettes de prix inférieures à celles des rouges et des blancs, qui facilitent l'achat au quotidien : le « coeur » du marché se situe entre deux et quatre euros la bouteille. En termes de marketing enfin : couleur séduisante, choix de noms évocateurs, conditionnement adapté aux modes de consommation actuels, étiquette savamment étudiée.

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