2. La mission « Action extérieure de l'État » : la promotion de la langue française au sein des pays développés

La présence des idées, de la langue et de la culture françaises constitue l'une des cinq priorités assignées à notre politique étrangère et européenne par le Livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France, remis au ministre des affaires étrangères et européennes le 11 juillet 2008.

À ce titre, l'action n° 2 « Langue et culture françaises, diversité linguistique et culturelle » du programme n° 185 « Rayonnement culturel et scientifique » de la mission « Action extérieure de l'État » vise à faire de la langue et de la culture françaises des références internationales. Elle représente 10,2 % des crédits du programme, c'est-à-dire 60,6 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2009, soit une diminution de près de 14 % 4 ( * ) par rapport à l'effort consenti en 2008.

D'après les informations recueillies par votre rapporteur pour avis, les crédits centraux affectés à la promotion de la langue française, et gérés par la DGCID, devraient connaître une baisse de près de 35 %. Votre rapporteur pour avis ne peut que regretter une tendance baissière aussi inquiétante qui, selon lui, fragilise considérablement notre action linguistique extérieure. Cette tendance risque de s'amplifier étant donné l'adoption, en seconde délibération par l'Assemblée nationale, d'un amendement présenté par le Gouvernement et tendant à minorer encore les crédits du programme n° 185 de - 2,8 millions d'euros.

a) L'enseignement de la langue française dans les pays développés

Dans le cadre du plan de relance du français et en s'appuyant sur le réseau des alliances françaises (65 établissements subventionnés dans la zone couverte par le programme n° 185) et des établissements à autonomie financière (EAF - 57 centres et instituts culturels et 8 centres de recherche dans cette même zone), les crédits visent à dynamiser l'usage du français :

- en l'élargissant à des publics cibles sensibles à ce moyen d'accès à des savoirs et à des métiers (enseignement bilingue scolaire et universitaire, certifications, formation linguistique générale et spécialisée pour adultes), en cohérence avec les actions menées au titre de l'attractivité ;

- en développant une expertise ad hoc et en offrant une formation continue aux professionnels (formation des enseignants, formation des formateurs, utilisation des technologies de l'information et de la communication pour l'éducation, partenariat avec les systèmes éducatifs nationaux) ;

- en poursuivant les objectifs adaptés aux publics européens spécialisés (fonctionnaires et journalistes) ;

- et enfin en veillant à sa position dans les pays européens en transition, y compris en liaison avec la formation technique des cadres des pays candidats à l'adhésion.

L'objectif n° 2 du programme, relatif au renforcement de l'influence de la France en Europe et dans le monde, appelle l'évaluation de l'efficacité du réseau de l'enseignement français à l'étranger (dont les crédits sont inscrits à l'action n° 5 du programme), de l'attractivité des cours de langue dispensés par nos établissements culturels ainsi que de celle de l'enseignement supérieur français à l'étranger, et de l'intérêt des apprenants pour l'offre de certifications et de tests de langue française.

Votre rapporteur pour avis est satisfait de la mise en place d'indicateurs clairs pour vérifier si cet objectif est bien rempli (nombre d'élèves inscrits dans les cursus francophones, nombre de candidats aux certifications et tests de langue française, taux de réussite au baccalauréat et nombre d'étudiants inscrits en master et doctorat de l'enseignement supérieur français). Il se félicite, en particulier, du dynamisme du nombre de candidats aux certifications et tests de langue française pour lequel le ministère des affaires étrangères et européennes prévoit une progression annuelle de 3 à 5 %.

Il se réjouit également de l'augmentation continue des étudiants étrangers inscrits en master et doctorat de l'enseignement supérieur français : il s'agit là d'une évolution encourageante tant pour la diffusion de la langue française que pour l'attractivité globale de la France.

À cet égard, il convient de souligner la montée en puissance de l'agence CampusFrance , qui a vu le jour officiellement le 7 mars 2007, et dont l'objectif est de devenir un instrument central dans la promotion des échanges éducatifs et scientifiques. À ce jour 104 espaces CampusFrance à l'étranger (dont 38 disposant de la procédure des Centres pour les études en France - CEF -) ont pour mission de faciliter les démarches des étudiants étrangers désireux de poursuivre ou de compléter leur cursus en France. CampusFrance a vocation à présenter aux étudiants étrangers ce que l'enseignement supérieur français offre de mieux d'un point de vue académique et scientifique, notamment au niveau des masters. À la rentrée universitaire 2008, ce dispositif a été complété par des espaces CampusFrance en région dont l'objectif est d'offrir une plateforme d'accueil en France aux étudiants étrangers.

* 4 Sous réserve de l'adoption définitive par le Parlement d'un amendement présenté par le Gouvernement, adopté en seconde délibération par l'Assemblée nationale, tendant à minorer davantage les crédits du programme n° 185.

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