CHAPITRE IER -

UN ENVIRONNEMENT COMMERCIAL
GLOBALEMENT PORTEUR

I. UN COMMERCE MONDIAL PLUS DYNAMIQUE

A. UN COMMERCE MONDIAL DONT LA PROGRESSION EN VOLUME EST MODÉRÉE

Après une très lente progression au premier semestre de 2003, la croissance du commerce mondial s'est sensiblement accélérée au second semestre, pour atteindre un taux réel moyen de 4,5 % sur l'ensemble de l'année . Le PIB mondial, pour sa part, a progressé de 2,5 %.

L'accélération du commerce en 2003 a été beaucoup plus forte en valeur nominale (dollars) qu'en valeur réelle. La valeur en dollars du commerce mondial des marchandises a augmenté de 16 % et les prix moyens en dollars ont progressé de 10,5 %, ce qui représente une inversion de la tendance à la baisse observée depuis 1995.

Les hausses de prix en 2003 sont principalement imputables à l'augmentation des prix des produits de base -notamment les combustibles (16 %) et les métaux (12 %)- et aux fluctuations des taux de change, notamment la hausse de l'euro par rapport au dollar. Les prix des combustibles ont été « dopés » par des pénuries d'approvisionnement temporaires liées au conflit au Moyen-Orient et à l'agitation sociale au Venezuela. Plusieurs éléments nouveaux sur le plan de la demande ont aussi contribué à renchérir l'énergie. La demande de pétrole en Chine a progressé de 11 % en 2003, ce qui a représenté plus du tiers de l'accroissement de la demande mondiale, estimé à 2 %. Les importations pétrolières nettes ont augmenté de 30 % et ont représenté 38 % de la demande intérieure chinoise en 2003. Aux États-Unis, la conjugaison d'une demande en hausse et d'une production intérieure en baisse a entraîné une augmentation de 7,5 % des importations de pétrole brut.

On notera que malgré la dépréciation du dollar, le déficit courant des États-Unis a continué de se creuser au cours de l'année, pour atteindre 542 milliards de dollars en 2003, ce qui représente 4,9 % du PIB national et près de 6 % du commerce mondial des biens et services. Le financement de ce déficit s'est fait sans heurts en 2003, comme l'indique le bas niveau des taux d'intérêt aux États-Unis. Durant l'année 2003, il a été de plus en plus transféré à différentes banques centrales asiatiques, qui ont accru leurs réserves de change plutôt que d'apprécier leur monnaie par rapport au dollar.

Selon les prévisions, l'accélération de la croissance de l'économie mondiale enregistrée au second semestre de 2003 se poursuivra en 2004. D'après les prévisions du FMI, la croissance du PIB mondial devrait atteindre 5 % en 2004, contre 2,5 % en 2003. Cette reprise de l'activité économique mondiale devrait entraîner une accélération des échanges d'environ 8,5 % en 2004 .

Or, au printemps 2004, le cycle mondial a amorcé une nouvelle phase. Les facteurs exogènes (politiques monétaire et budgétaire, prix du pétrole) se réorientent dans un sens moins favorable et suggèrent un freinage en 2005 de l'expansion mondiale , même si les indicateurs conjoncturels sont bien orientés dans la plupart des pays. Parallèlement, la composition mondiale de la croissance se rééquilibre au profit des zones entrées le plus tardivement dans la phase de rebond (Europe continentale et Amérique Latine). Si l'Asie émergente a constitué le principal moteur du commerce mondial en 2003, les contributions des États-Unis et de la zone euro progressent au 1er semestre 2004. Ainsi, les contributions à la progression du commerce mondial de 9 % en rythme annualisé durant le 1 er semestre 2004 sont plus équilibrées : 1/3 pour l'Asie émergente, ¼ pour les États-Unis et 1/5 pour la zone euro.

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