SEANCE DU 17 JANVIER 2002


M. le président. L'amendement n° 101 rectifié, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, est ainsi libellé :
« Après l'article 43 A, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Les deuxième et troisième alinéas de l'article 2 de la loi n° 92-1341 du 23 décembre 1992 portant répartition des compétences dans le domaine du tourisme sont supprimés.
« II. - L'article 4 de la loi n° 92-1341 du 23 décembre 1992 précitée est complété par trois alinéas ainsi rédigés :
« Le conseil régional assure le recueil, le traitement et la diffusion des données relatives à l'activité touristique dans la région.
« Il coordonnent, dans la région, les initiatives publiques et privées dans les domaines du développement, de la promotion et de l'information touristiques.
« Sans préjudice des articles L. 2231-1 à L. 2231-18 du code général des collectivités territoriales, il détermine et met en oeuvre les procédures d'agrément et de classement des équipements, organismes et activités touristiques selon des modalités fixées par décret. »
Le sous-amendement n° 384, présenté par M. Lassourd, est ainsi libellé :
« I. - Au deuxième alinéa du paragraphe II de l'amendement n° 101, après le mot : "assure" insérer les mots : ", en concertation avec les conseils généraux,".
« II. - Au troisième alinéa de ce paragraphe, après le mot : "région" insérer les mots : ", en concertation avec les conseils généraux,".
« III. - Au quatrième alinéa de ce paragraphe, après le mot : "oeuvre" insérer les mots : ", en concertation avec les conseils généraux,". »
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 101 rectifié.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Cet amendement a pour objet de renforcer le rôle des conseils régionaux dans le domaine du tourisme en s'inspirant des dispositions contenues dans le projet de loi relatif à la Corse.
M. le président. La parole est à M. Lassourd, pour défendre le sous-amendement n° 384.
M. Patrick Lassourd. Ce sous-amendement que j'ai déposé à titre personnel vise à associer les conseils généraux à l'action des régions en matière de tourisme.
M. le président. Quel est l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 384 ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Après le vote de tout à l'heure en matière économique, nous devons essayer, sur le plan du tourisme, de ne pas accentuer un sentiment de « non-clarté », si je puis m'exprimer ainsi.
Imposer aux régions une concertation avec le département ne serait pas de nature à faciliter la définition d'une politique touristique régionale. La région, si elle le souhaite, pourra demander au département de s'y associer ; mais il ne faut pas le lui imposer.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 101 rectifié et sur le sous-amendement n° 384 ?
M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur le sous-amendement n° 384.
En ce qui concerne l'amendement n° 101 rectifié, je dirai que les pouvoirs que cet amendement confie à la région sont analogues à ceux que la loi relative à la Corse, eu égard à la spécificité de l'île, avait reconnus à l'Assemblée de Corse. Ils ne sont cependant pas conformes aux principes retenus en matière de décentralisation par le présent projet de loi, qui n'a pas prévu, à ce stade, de transfert de compétences en matière touristique.
En revanche, je ne puis que me réjouir de voir la Haute Assemblée s'engager résolument dans l'attribution de compétences réglementaires à des collectivités locales. En effet, cet amendement confie à la région le soin de déterminer et de mettre en oeuvre les procédures d'agrément et de classement des équipements, organismes et activités touristiques, à l'exception des stations classées.
Néanmoins, malgré cette avancée, le Gouvernement n'est pas favorable à ce transfert. Dans le domaine de l'activité touristique, la situation de la Corse est très particulière, en raison principalement de sa taille. Les activités couvertes par ce transfert de compétences sont des activités de proximité qui me paraissent devoir relever, sur le continent, d'un autre niveau de collectivité que la région.
Par ailleurs, cet amendement alourdirait excessivement les charges de fonctionnement des régions.
Pour toutes ces raisons, je ne puis y être favorable.
M. le président. Monsieur Lassourd, le sous-amendement n° 384 est-il maintenu ?
M. Patrick Lassourd. Non, je le retire, monsieur le président.
M. le président. Le sous-amendement n° 384 est retiré.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 101 rectifié.
M. André Lardeux. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Lardeux.
M. André Lardeux. Avant de voter l'amendement n° 101 rectifié de la commission des lois, je voudrais savoir exactement ce que recouvre son paragraphe I. Comment s'articule, après la suppression de l'article 2 de la loi de 1992, le fonctionnement des comités régionaux et des comités départementaux de tourisme ?
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel, rapporteur. Connaissant par expérience la coexistence d'un comité régional du tourisme et de comités départementaux du tourisme, je sais combien porter atteinte à l'un ou l'autre pose des problèmes inextricables.
Je puis vous assurer, monsieur Lardeux, que l'amendement n° 101 rectifié ne porte en rien atteinte aux structures touristiques départementales et régionales existantes. Leurs équilibres et leurs modes de coopération, variables d'ailleurs suivant les régions, sont tellement fins qu'il n'est pas question d'y toucher.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 101 rectifié, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet de loi, après l'article 43 A.

Article 43 B