SEANCE DU 7 JUIN 2001


M. le président. Avant de mettre aux voix l'ensemble du projet de loi, je donne la parole à M. Angels pour explication de vote.
M. Bernard Angels. La majorité du Sénat a finalement introduit beaucoup de modifications dans ce texte. Aussi, notre groupe ne pourra la suivre en particulier sur l'article 13 qu'elle a modifié fondamentalement alors même qu'il est pour nous indispensable au regard de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains. Nous voterons donc contre ce texte.
M. le président. La parole est à M. Vinçon.
M. Serge Vinçon. Le groupe du RPR se félicite en premier lieu de la qualité des débats qui se sont déroulés sur ce projet de loi. Les préoccupations que nous avons exprimées tout au long de ces deux journées ont été largement prises en compte et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Comme l'avait dit mon collègue Alain Joyandet lors de la discussion générale, il est difficile de comprendre selon quels critères le Gouvernement décide que telle disposition est urgente et telle autre ne l'est pas. Dans les domaines économiques et sociaux, le Gouvernement n'agit plus que par le biais de textes de loi dépourvu de toute ligne directrice.
Après un débat approfondi, durant lequel M. le secrétaire d'Etat à l'industrie a pris de nombreux engagements concernant les marchés publics ayant pour objet des services d'assurance, nous ne pouvons que nous féliciter que le Sénat ait adopté notre proposition d'exclure du champ d'application du régime des contrats administratifs les marchés de services d'assurance. Le même vote a eu lieu concernant les marchés publics ayant pour objet des services financiers pour la partie de ceux-ci non explicitement exclus par le nouveau code des marchés publics, c'est-à-dire les contrats d'intermédiation financière, de crédit-bail et de garanties bancaires ou d'assurance. Il était important que cet article 2 soit en navette afin d'en améliorer et d'en préciser le contenu.
Pour ce qui est du passage à l'euro fiduciaire, nous avons du mal à comprendre le refus du Gouvernement de reconnaître l'existence des risques. Comme l'ont très bien expliqué plusieurs de nos collègues sur l'ensemble des travées, on peut légitimement craindre des problèmes tant en milieu rural qu'en milieu urbain lors des transferts de fonds ou des procédures de conversion dans les établissements bancaires. La proposition adoptée par le Sénat est cohérente et évitera un encombrement des établissements chargés de la conversion.
Sur l'article 13, notre groupe se réjouit que le Sénat ait retenu sa proposition de revenir au vote que nous avions émis à l'occasion de l'examen du projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains, sur l'initiative de notre collègue Louis Althapé, qui était rapporteur de ce texte.
Le groupe du Rassemblement pour la République félicite vivement notre rapporteur général, Philippe Marini, et nos rapporteurs pour avis, Gérard Larcher et Pierre Jarlier, de la qualité de leurs travaux et de leurs propositions.
Le groupe du RPR votera ce texte tel qu'il résulte des travaux du Sénat. (Applaudissements sur les travées du RPR, des Répubicains et Indépendants et de l'Union centriste.)
M. le président. La parole est à M. Bourdin.
M. Joël Bourdin. Le groupe des Républicains et Indépendants, par ma voix, au moment de la discussion générale, avait indiqué qu'il voterait ce texte sous réserve de l'adoption des amendements proposés par nos rapporteurs, c'est-à-dire une fois le texte adouci ou complété. C'est le cas après un débat qui a effectivement été intéressant dans différents domaines. Les amendements que nous souhaitions voir adoptés l'ont été, si bien que nous avons un texte qui est beaucoup plus convenable que celui qui nous est parvenu de l'Assemblée nationale.
Il reste évidemment quelques insatisfactions. Nous aurions souhaité que figurent dans ce texte des dispositions relatives à la réorganisation du marché financier. On nous l'avait annoncé, c'était peut-être le moment. Nous avons proposé des amendements en ce sens. J'espère que l'Assemblée nationale nous suivra sur ce point important.
Le groupe des Républicains et Indépendants votera donc sans aucun état d'âme le texte tel qu'il est issu des travaux du Sénat. (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants et du RPR.)
M. le président. La parole est à M. Foucaud.
M. Thierry Foucaud. Monsieur le président, madame la secrétaire d'Etat, mes chers collègues, au terme de ce débat, force est de constater, une fois de plus, que les positions des uns et des autres ont été suffisamment explicites pour permettre de dégager une attitude générale propre à chacun des membres et des groupes de cette assemblée.
Pour notre part, nous avons accordé à ce texte en apparence anodin toute l'importance qu'il requérait en fait.
Il fallait en effet se garder de donner à ce texte une valeur mineure, dès lors, par exemple, qu'il portait sur le volet législatif d'une réforme très attendue du code des marchés publics, dont l'essentiel au demeurant relèvera du domaine réglementaire, ou qu'il tirait les conclusions de l'échec de la concertation entre les banques et les associations de consommateurs en matière de services bancaires.
Nous avons donc pris toute notre part dans ce débat, en ayant eu l'impression que l'examen du texte par l'Assemblée nationale n'avait pas permis de mettre en lumière certaines des questions que le débat que nous venons de mener a soulevées.
Que l'on y voie ici une pertinence nouvelle de l'exercice du droit d'amendement parlementaire : celle qui permet de faire éclore des préoccupations jusqu'ici quelque peu négligées et de faire, éventuellement, notamment au cours de la navette, mûrir des solutions.
Quant au fond du débat, nous avons évidemment constaté une profonde divergence de vues entre la majorité sénatoriale, incarnée ici par le rapporteur général, et notre groupe.
Cette divergence de vues, que nous avons vu s'exprimer à l'article 13, sur la gestion publique, sur les rapports entre les banques et les usagers, sur le sens donné à la réforme du code des marchés publics, nous conduira évidemment à rejeter sans la moindre ambiguïté le texte du projet de loi amendé par le Sénat.
Cependant, nous plaçant résolument dans le prévisible échec de la commission mixte paritaire qui suivra l'examen du texte par le Sénat, nous ne pouvons que souhaiter que le débat en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale permette de reprendre le débat que nous avons ici esquissé au travers de nos propositions et de nos interventions.
Les problèmes de La Poste, du service public bancaire de base, de la qualité des relations entre établissements de crédit et usagers, de la cohérence de l'action de la Compagnie nationale du Rhône au regard des exigences de l'aménagement concerté du territoire sont autant de problèmes sur lesquels nous escomptons que la discussion se poursuive et aboutisse.
C'est au bénéfice de ces observations et attentifs aux termes de la nouvelle lecture que nous voterons sans hésitation contre le texte amendé par le Sénat.
Mme Marie-Claude Beaudeau. Très bien !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi.

(Le projet de loi est adopté.)

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