SEANCE DU 18 AVRIL 2001


M. le président. Par amendement n° 125, M. Loridant, Mme Beaudeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent d'insérer, avant l'article 7, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Dans le premier alinéa de l'article 15 de la loi n° 84-46 du 24 janvier 1984 précitée, après les mots : "l'agrément délivré par le", sont insérés les mots : "ministre chargé de l'économie sur avis du" et les mots : "le comité" sont remplacés par les mots : "le ministre".
« II. - Il est procédé au même remplacement du quatrième au septième alinéa du même article.
« III. - A l'article 15-1 de la même loi, les mots : "sa décision" sont remplacés par les mots : "son avis".
« IV. - Aux I et II de l'article 19, à l'article 31 et à l'article 32 de la même loi, les mots : "ministre chargé de l'économie sur avis du" sont insérés avant les mots : "comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement".
« V. - Au début du premier alinéa de l'article 38 de la même loi, les mots : "La commission bancaire comprend le gouverneur de la Banque de France ou son représentant, président," sont remplacés par les dispositions : "Le président de la commission bancaire est désigné par arrêté du ministre chargé de l'économie. Elle comprend également... (le reste sans changement)".
« VI. - En conséquence, dans l'ensemble des lois et règlements en vigueur, avant les mots : "président de la commission bancaire", les mots : "gouverneur de la Banque de France" sont supprimés. »
La parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade. Cet amendement tendant à insérer un article additionnel avant l'article 7 avait déjà été déposé au mois d'octobre par le groupe communiste républicain et citoyen. Il posait le principe d'un retour du politique dans le domaine de la régulation des activités financières et boursières et conserve, de notre point de vue, toute sa valeur.
Il nous semble en effet indispensable que le pouvoir politique, représenté ici par le ministère de l'économie et des finances, étant donné la nature des questions à traiter, puisse à nouveau disposer d'un droit de regard sur un certain nombre de questions intéressant, en dernière instance, l'activité économique et financière dans notre pays.
Tel est le sens de cet amendement que je vous invite, mes chers collègues, à adopter.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Yann Gaillard, rapporteur. La commission est défavorable à cet amendement pour des raisons sur lesquelles je n'ai pas besoin d'insister.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat, secrétaire d'Etat. Je préconiserai le retrait ou, à défaut, le rejet de cet amendement.
En effet, transférer au ministre de l'économie et des finances la compétence en matière d'agrément des établissements de crédit ou lui confier le pouvoir de désigner le président de la Commission bancaire romprait avec les règles en vigueur dans la plupart des pays disposant d'institutions financières fortes. En outre, il apparaît nécessaire, pour des raisons d'efficacité, que le contrôle prudentiel soit adossé à la banque centrale.
Enfin, l'adoption de l'amendement n° 125 conduirait à desserrer les liens avec la banque centrale, ce qui ferait peser de graves incertitudes sur le statut et le devenir des personnels de la Banque de France. Je sais que les syndicats sont particulièrement sensibles à cette question, et cela amène également le Gouvernement à être défavorable à cet amendement.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 125, repoussé par la commission et par le Gouvernement.

(L'amendement n'est pas adopté.)

Article 7