SEANCE DU 18 AVRIL 2001


M. le président. « Art. 5. - Après l'article L. 433-1 du code monétaire et financier, il est inséré un article L. 433-1-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 433-1-1. - Le règlement général du Conseil des marchés financiers fixe également les conditions dans lesquelles, lorsque plus de trois mois se sont écoulés depuis le dépôt d'un projet d'offre publique sur les titres d'une société, le conseil peut fixer, après avoir préalablement demandé aux parties de présenter leurs observations, une date de clôture définitive de toutes les offres publiques portant sur les titres de ladite société. »
Par amendement n° 124, M. Loridant, Mme Beaudeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen proposent de compléter in fine le texte présenté par cet article pour l'article L. 433-1-1 du code monétaire et financier par les mots : « ainsi que les modalités de retrait d'une offre publique d'échange lorsque le conseil d'administration ou le conseil de surveillance et le comité d'entreprise de la société visée s'y sont déclarés hostiles. »
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret. Cet amendement porte sur une question que nous avions déjà soulevée lors de notre débat du mois d'octobre dernier.
Entre-temps, l'Assemblée nationale a modifié la teneur de l'article 4 en ouvrant aux comités d'entreprise la faculté de rendre un avis sur le caractère amical ou hostile des opérations portant offre publique d'achat ou d'échange. En adoptant un amendement rectifié présenté par nos collègues députés du groupe communiste, l'Assemblée nationale a, dans les faits, créé les conditions de la prise en compte de l'avis des salariés dans le cadre de ces procédures.
Nous avons eu l'occasion de constater à l'instant, lors de la discussion portant sur l'article 4, que cette perspective n'« enchantait » pas particulièrement la commission des finances du Sénat, qui craint quelque peu que les instances représentatives du personnel ne se trouvent dotées de pouvoirs d'intervention économique plus importants encore.
Pour ce qui nous concerne, ainsi que nous l'avons déjà souligné à l'occasion de la discussion générale, une telle orientation ne nous semble pas hors de propos. Il faudra bien un jour prendre effectivement en compte, y compris dans le droit des sociétés, lorsque se déroulent des opérations de nature capitalistique, l'analyse que peuvent porter les salariés sur l'évolution de leur entreprise, dont ils demeurent, en dernière instance, les acteurs essentiels.
C'est donc tout naturellement que nous proposons de nouveau à la Haute Assemblée d'adopter cet amendement qui s'est trouvé validé lors de la nouvelle lecture à l'Assemblée nationale. Nous ne pouvons que souhaiter que l'ultime lecture du texte au sein de celle-ci permette l'insertion de ces dispositions dans le texte final du projet de loi.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Yann Gaillard, rapporteur. Cette discussion me semble sans objet, compte tenu du vote que nous venons d'émettre.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Patriat, secrétaire d'Etat. Le Gouvernement est défavorable à cet amendement qui, en tout état de cause, n'a plus d'objet du fait de l'adoption des amendements précédents.
M. le président. Monsieur Bret, l'amendement n° 124 est-il maintenu ?
M. Robert Bret. L'amendement n° 124 n'a effectivement plus d'objet, mais je compte sur l'Assemblée nationale pour remédier à la situation. Je le retire donc.
M. le président. L'amendement n° 124 est retiré.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5.

(L'article 5 est adopté.)

Article 6 A