SEANCE DU 8 DECEMBRE 2000


Sur ces crédits, la parole est à Mme Terrade.
Mme Odette Terrade. Mon intervention sur le titre IV du projet de budget de l'industrie porte notamment sur quelques-uns des enjeux relatifs à la mise en oeuvre de la nouvelle directive postale, qui modifie celle de 1997.
Nous pouvons rappeler que la Haute Assemblée doit prochainement, sur la base d'une proposition de résolution déposée, entre autres, par M. Gérard Larcher, débattre de ce sujet.
Mais l'opportunité de la discussion budgétaire et la tenue actuelle du sommet européen de Nice nous amènent naturellement à poser dès aujourd'hui ces questions.
Que contient de ce point de vue la directive initiale défendue par le commissaire Bolkestein ?
Manifestement, il s'agit d'un ensemble de dispositions directement inspirées de la plus pure logique libérale, ne se contentant pas de l'ouverture du marché, mais opérant une véritable destruction de ce qui existe, singulièrement dans notre pays.
En réponse à une question d'actualité au printemps dernier, vous aviez, monsieur le secrétaire d'Etat, affirmé clairement votre parfaite opposition à la mise en oeuvre des recommandations du commissaire européen, dont on peut d'ailleurs se demander si elles étaient au moins un peu fondées sur une connaissance de la réalité.
Vous confirmiez d'ailleurs, le 14 novembre, cette position. Permettez-moi de citer ici votre réponse à une question posée par le rapporteur spécial de l'Assemblée nationale, notre collègue François Brottes.
Vous précisiez notamment quels étaient les objectifs de la commission : « identification de nouvelles catégories de services à valeur ajoutée pour La Poste - services spéciaux - que la Commission veut en quelque sorte sortir du service public, réduction du domaine réservable aux opérateurs de service universel à 50 grammes au lieu de 350 grammes aujourd'hui, et cela dès 2003 ; nouvelle évolution du cadre juridique applicable en 2007, dont on ne connaît pas encore vraiment les contours ».
Vous affirmiez alors : « aux yeux du Gouvernement, ces propositions mettent fondamentalement en cause la conception d'un service public de qualité, au même prix pour tous et accessible en tous points du territoire ».
Vous précisiez par ailleurs ceci : « Le débat que j'ai animé le 3 octobre dernier à la présidence a permis de montrer qu'il n'existe aucun consensus sur ces propositions. A la demande du Premier ministre, la France s'y est, pour sa part, résolument et fermement opposée. »
Ma question sera donc simple, monsieur le secrétaire d'Etat : d'ici au 22 décembre, date à laquelle vous souhaitez parvenir à un accord sur cette directive, et dans la foulée des questions débattues au sommet de Nice et qui montrent les blocages dont souffre la construction européenne, quelles propositions allez-vous formuler ?
Attendez-vous de la Haute Assemblée qu'elle vous donne quitus pour négocier un modus vivendi - excusez la formule (Sourires) - sur cette directive, qui aurait l'avantage d'être acceptable par toutes les parties, ou allez-vous vous attacher à défendre la position au demeurant ferme et respectueuse du service public à la française que vous affirmiez voilà moins d'un mois au Palais-Bourbon ?
Monsieur le secrétaire d'Etat, après avoir bien écouté votre intervention à l'occasion du débat qui s'est ouvert avec la majorité sénatoriale, les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen vous sauraient gré de vouloir bien les éclairer et, surtout, les rassurer sur ce point.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Le vote sur les crédits figurant au titre IV est réservé.

ÉTAT C

M. le président. « Titre V. - Autorisations de programme : 1 054 080 000 francs ;