SEANCE DU 5 OCTOBRE 2000


ADAPTATION AU DROIT COMMUNAUTAIRE
EN MATIÈRE DE SANTÉ DES ANIMAUX

Adoption d'un projet de loi

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi n° 326 (1999-2000), adopté par l'Assemblée nationale, portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire en matière de santé des animaux et de qualité sanitaire des denrées d'origine animale et modifiant le code rural. [Rapport n° 480 (1999-2000.)
Dans la discussion générale, la parole est à M. le ministre.
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Monsieur le président, avec votre accord, et afin d'éviter des redites, je vais laisser à M. le rapporteur, dont je connais la qualité du travail, le soin de présenter ce projet de loi.
M. le président. Je vous remercie de cette proposition, monsieur le ministre, qui nous permettra de gagner un peu de temps, bien que nous regrettions de ne pas être éclairés par vos propos.
La parole est donc à M. le rapporteur.
M. Jean-Paul Emorine, rapporteur de la commission des affaires économiques et du Plan. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire en matière de santé des animaux et de qualité sanitaire des denrées d'origine animale intervient dans un contexte sanitaire particulier.
L'action des pouvoirs publics en matière de santé animale, qui s'était dans un premier temps concentrée sur la lutte contre les grandes maladies animales, telles que la brucellose, la tuberculose ou la leucose, a abouti, grâce aux efforts conjoints des éleveurs, des vétérinaires et des services vétérinaires de l'Etat, à des résultats sanitaires satisfaisants.
La France est ainsi reconnue indemne de leucose. Les derniers foyers de tuberculose et de brucellose font l'objet de mesures d'éradication renforcées.
Les programmes de prophylaxies obligatoires peuvent désormais être allégés.
Les préoccupations des pouvoirs publics en matière de santé des animaux se sont, en revanche, récemment modifiées à la suite des récentes crises sanitaires et alimentaires et des peurs que celles-ci ont suscitées auprès des consommateurs.
L'ampleur prise, depuis 1996, par l'affaire de l'encéphalopathie spongiforme bovine, dite « crise de la vache folle », a servi de révélateur.
D'autres crises ont suivi, liées à des contaminations alimentaires comme les listérioses.
Enfin, le développement des cultures d'organismes génétiquement modifiés - OGM - a nourri de nouvelles interrogations, dans un contexte d'hésitation des scientifiques et d'attentisme des pouvoirs publics.
Ce projet de loi permet, par ailleurs, à la France de se mettre en conformité avec les exigences communautaires, puisqu'il assure la transposition de dispositions issues d'un certain nombre de directives qui touchent à des questions aussi diverses que les contrôles sanitaires, la traçabilité des animaux et des produits animaux ou encore la mise en place d'une surveillance des maladies animales.
Il s'inscrit ainsi dans une dynamique d'harmonisation des normes sanitaires au plan européen qui concerne également le domaine de l'hygiène alimentaire ou encore celui de la réglementation applicable en matière d'organismes génétiquement modifiés.
Dans ce contexte, et alors même que la France exerce la présidence de l'Union européenne, ce texte traduit le souci du Gouvernement français d'assurer dans les délais requis la transposition de directives communautaires en rapport avec la santé animale et la sécurité sanitaire des denrées animales.
Enfin, ce texte apparaît complémentaire à l'égard d'un certain nombre de dispositions introduites dans le code rural par la loi d'orientation agricole du 9 juilllet 1999 visant à améliorer la santé animale et la sécurité sanitaire des denrées d'origine animale.
Le projet de loi qui nous est soumis se compose de seize articles.
L'article 1er élargit l'éventail des mesures de police administrative que les vétérinaires inspecteurs peuvent prendre en présence d'un danger pour la santé publique.
L'article 2 complète cette disposition en étendant aux aliments pour animaux, aux médicaments vétérinaires et à diverses substances médicamenteuses la portée de ces contrôles précités.
L'article 3 confère une reconnaissance légale au réseau des laboratoires officiels chargés par la direction générale de l'alimentation du ministère de l'agriculture d'établir le diagnostic des maladies animales.
L'article 4 met en place un réseau d'épidémiosurveillance, au sein duquel des organismes à vocation sanitaire se verront déléguer des missions de surveillance et de prévention des risques zoosanitaires.
Le présent projet de loi comporte également des dispositions visant à garantir une meilleure traçabilité des animaux et des denrées d'origine animale.
En matière d'identification des animaux, il prévoit, dans son article 5, de réserver aux vétérinaires le droit de pratiquer des implantations sous-cutanées afin de préserver au mieux la santé de l'animal et instaure, à l'article 6, une procédure d'agrément des procédés et matériels d'identification.
L'article 6 bis, introduit par l'Assemblée nationale, modifie le code rural afin de tenir compte d'une réforme du cursus des études vétérinaires.
L'article 7 habilite les agents des douanes à effectuer les contrôles prévus par le code rural en matière d'identification et de traçabilité.
Afin de renforcer le contrôle des mouvements d'animaux, l'article 8 met en place un agrément des centres de rassemblement et des marchés d'animaux.
L'article 9 étend l'obligation de tenir un registre sanitaire d'élevage aux élevages dont les animaux ne sont pas destinés à l'alimentation humaine.
Les articles suivants ont tous été introduits par l'Assemblée nationale.
L'article 10 élargit le contenu du code de déontologie vétérinaire à l'établissement de principes de bonnes pratiques vétérinaires, et en particulier à la fixation de règles de prescription de médicaments vétérinaires.
Les articles 11 et 12 créent des fédérations régionales de défense contre les organismes nuisibles et prévoient que des subventions publiques contribuent à leur financement.
L'article 13 contribue à l'objectif global de sécurité sanitaire du présent projet de loi, en renforçant les contrôles phytosanitaires à l'importation des semences et en instaurant un contrôle à l'importation des organismes génétiquement modifiés.
Enfin, les articles 14, 15 et 16 concernent la mise en place de contrôles quantitatifs sur le transport et les collectes de lait, qui s'inscrivent dans le cadre du régime des quotas laitiers.
Mes chers collègues, votre rapporteur approuve la plupart des dispositions contenues dans ce projet de loi : d'abord, parce qu'elles devraient permettre de réaliser de nouveaux progrès en matière de santé animale, notamment en ce qui concerne les nouveaux risques sanitaires, tout en répondant aux aspirations des consommateurs, par la garantie d'une meilleure sécurité alimentaire et d'une meilleure qualité des denrées d'origine animale ; ensuite, parce que ces dispositions répondent à des exigences d'harmonisation communautaire que votre rapporteur approuve sans réserve ; enfin, parce qu'elles vont dans le sens d'une responsabilisation accrue des éleveurs, ce qui est un gage de confiance et une reconnaissance de leur implication dans le dispositif public de santé animale.
Ce projet de loi n'en suscite pas moins certaines attentes dont la réponse est à trouver sur le plan européen.
Votre rapporteur est ainsi tout à fait favorable à l'amendement adopté à l'Assemblée nationale qui instaure des contrôles inopinés des semences à l'importation au regard de la réglementation relative aux organismes génétiquement modifiés, les OGM ; il souligne, néanmoins, que ces contrôles seront plus efficaces lorsque les Etats membres de l'Union européenne se seront accordés sur la définition d'un seuil réglementaire de présence fortuite d'OGM autorisés dans ces semences.
Votre rapporteur souhaiterait, enfin, attirer l'attention sur les difficultés juridiques que soulèvent, indépendamment du fond du texte, les conditions d'examen de ce projet de loi.
En effet, entre l'adoption du texte par l'Assemblée nationale au printemps dernier et son examen aujourd'hui par le Sénat, le Gouvernement a publié une ordonnance en date du 15 juin dernier recodifiant entièrement, dans un nouveau livre IX du code rural, les parties de ce code qui se trouvent justement modifiées par ce projet de loi. Pis encore, une nouvelle et toute récente ordonnance du 18 septembre relative à la partie législative du code de l'environnement modifie à nouveau la numérotation du code rural, le nouveau livre IX, à peine publié, se trouvant transformé en nouveau livre II. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Ce manque de coordination entre les opérations de modifications législatives et le processus de codification est tout à fait regrettable.
Face à cette difficulté, nous avons choisi de nous référer à la codification la plus récente, c'est-à-dire celle qui est issue de l'ordonnance du 18 septembre. Cette solution n'est sans doute pas parfaitement satisfaisante, puisque le projet de loi de ratification de l'ordonnance en cause n'est pas encore déposé. En nous référant ainsi à des ordonnances portant codification et non encore ratifiées, nous n'entendons pourtant nullement conférer valeur législative à cette codification.
Il me faudra donc présenter, sur de nombreux articles du texte, des amendements purement formels, tendant à prendre en compte non plus l'ancienne codification abrogée par les ordonnances précitées, mais la nouvelle. (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste.)
M. le président. La parole est à M. Pastor.
M. Jean-Marc Pastor. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le texte que nous examinons aujourd'hui est intéressant à double titre, d'abord parce qu'il constitue un prolongement de la loi d'orientation agricole, dont l'objectif était de tracer des perspectives pour une agriculture raisonnée, soucieuse d'environnement et de qualité, ensuite parce que, en phase avec les attentes de l'opinion publique en matière de sécurité alimentaire, il se préoccupe non pas de productivité mais bien de qualité.
Les crises récentes que nous avons connues - vaches folles, poulets à la dioxine, boues d'épuration, etc. - ont effectivement jeté le discrédit sur tous les maillons de la chaîne alimentaire. On ne sait plus d'où vient le mal, qui en est responsable et pourquoi on en est arrivé là.
Il s'agit donc, par ce texte, d'adapter notre législation à des règles européennes pour permettre un renforcement du dispositif de contrôle existant en matière d'alimentation et de protection animale, d'identification des animaux, de suivi de leurs mouvements comme du bien-être animal.
En effet, il convient de parvenir à la mise en place d'un système organisé, cohérent, fiable et tout à fait transparent qui sera une garantie pour la renommée de nos élevages et de nos produits ; cela contribuera à rassurer le consommateur français et favorisera sans doute l'exportation de nos animaux et de nos denrées.
Les mesures contenues dans ce texte concernent essentiellement l'amont de la filière alimentaire. En prévention des risques, les groupements de défense sanitaires, en partenariat avec les groupements techniques vétérinaires, font, depuis des années, un travail extrêmement important : en effet, l'état sanitaire du cheptel français est très bon, les épizooties comme la tuberculose, la brucellose sont aujourd'hui éradiquées.
Pourtant, d'autres dangers menacent : l'ESB, la peste porcine... Les missions des groupements de défense sanitaires sont donc bien confirmées et ces groupements sont intégrés dans le réseau de surveillance zoosanitaire, placé sous l'autorité de l'Etat. C'est la mesure essentielle de ce texte.
Dans le domaine de la traçabilité, je veux noter toutefois la prise en compte de tous les maillons de cette chaîne. Voilà déjà trois ans, à cette tribune, j'alertais les pouvoirs publics français sur des dérives, des malversations et des tricheries autour de la filière de la viande bovine sur des réseaux européens et méditerranéens.
Tous les efforts menés n'ont de sens que dans la mesure où tous les maillons de la chaîne acceptent les mêmes règles du jeu.
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Absolument !
M. Jean-Marc Pastor. Le métier de négociant, la crédibilité de ces négociants éminemment importants dans l'ensemble du dispositif et je salue, monsieur le ministre, le courage qui vise à les sélectionner et à leur donner un agrément. En effet, ce métier, un des maillons de la chaîne, est un métier de nature privée, certes, mais aussi d'utilité publique par son engagement moral à respecter les outils du contrôle, les boucles d'identification pouvant si facilement se perdre ou, le cas échéant, changer de tête.
Je vous citerai un exemple que j'ai malheureusement connu dans mon département voilà trois ans : une procédure judiciaire a révélé qu'une boucle d'identification avait été utilisée onze fois par un réseau composé d'éleveurs et de négociants espagnols, belges, italiens et français.
Cet exemple démontre que tous les systèmes de nature à protéger cette filière sont caducs si aucun contrôle n'est effectué à chaque maillon de la chaîne, et plus particulièrement au niveau des négociants, bien entendu.
A la suite de ce scandale, j'avais déposé une proposition de loi relative au suivi, au contrôle et à l'identification et visant à instaurer l'utilisation de la puce électronique.
Je vous sais très réservé sur cette question, monsieur le ministre, mais je voulais profiter de l'examen de ce texte pour vous la rappeler.
Je sais également qu'après un certain nombre de discussions l'Europe s'est aujourd'hui engagée à expérimenter la puce électronique, et six pays ont accepté de participer à cette expérience. En France, trois réseaux se sont ainsi constitués afin d'expérimenter cette approche.
Voilà six mois, je me suis rendu en Ecosse pour apprécier l'évolution de la situation. Je puis vous confirmer que j'ai retrouvé là, sur un territoire bien défini, un schéma bâti autour du cheptel bovin identifié par puce électronique, avec un marché organisé autour de cette technique d'identification, avec l'abattoir et la salle de découpe, ce qui permet de suivre la totalité de la chaîne, et ce jusqu'à l'étal.
Certes, les nouvelles technologies peuvent toujours être un jour détournées, car l'homme est ainsi fait. Mais chaque fois que l'on pourra donner un peu plus de crédibilité à cette traçabilité, nous y gagnerons. En tout cas, elle permettrait de conforter les efforts qui sont faits dans le domaine de la protection animale.
Monsieur le ministre, s'agissant de cette expérimentation, je voudrais savoir où nous en sommes au niveau européen. En effet, il était normalement prévu qu'en 2001 les résultats obtenus permettent de procéder à une harmonisation de l'identification des animaux à l'échelon européen. Si nous n'y parvenons pas, je crains effectivement que les efforts qui seront faits ne soient vains.
Certes, les opposants brandiront l'étendard du coût. Sur le cheptel bovin, par exemple, il est incontestable.
Je veux tout de même rétorquer aux tenants de cet argument qu'il s'agit d'une filière sous l'emprise de l'argent - cela aussi c'est une réalité - où l'on constate parfois des pratiques très marginales, et je suis correct en employant ce qualificatif. Il faut aller jusqu'au bout de toutes les pistes possibles ! Il y va de la crédibilité de cette filière.
Dans la longue chaîne alimentaire, « de la fourche à la fourchette », pour reprendre une expression largement utilisée, il est un maillon qui, jusqu'ici, était ignoré. J'y avais fait allusion lors des débats sur la loi d'orientation agricole. L'article 8 de ce projet de loi y fait référence, ce dont je me réjouis : il s'agit du dispositif d'agrément des négociants.
C'est l'un des points qui me paraissent importants. Sans lui, en effet, toute mesure renforçant l'identification et la traçabilité des mouvements des animaux et des denrées d'origine animale serait, je crois, inefficace.
La population marque, en effet, un intérêt grandissant pour l'origine des animaux, leurs conditions de vie, voire d'abattage. Mais, de la sortie de l'abattoir à l'étal du boucher, que de « choses » se passent encore, et le grand public ne les connaît pas ! Pourtant, les conditions de commercialisation sont tout aussi importantes que les autres stades de la filière. Je me réjouis qu'elles n'aient pas été oubliées !
Dans la lignée du débat sur les questions de qualité, que vous avez largement ouvert, monsieur le ministre, lors de la discussion de la loi d'orientation agricole, mon groupe proposera un article additionnel tendant à définir la notion de produits fermiers dans le secteur agricole, un secteur qui, lui aussi, peut très facilement déraper et pour lequel il convient de préciser les conditions d'élevage.
Globalement, ce texte trait d'union traduit la poursuite d'un objectif qui nous tient tous à coeur et qui mérite, j'en suis sûr, d'être soutenu par notre assemblée. (Applaudissements.)
M. le président. La parole est à M. Bizet.
M. Jean Bizet. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce projet de loi va nous permettre, en transposant des textes communautaires, de compléter notre arsenal législatif en matière d'alimentation animale et de contrôle des élevages. Je tiens à souligner que notre législation est, en matière de santé animale, l'une des plus avancées et que nos services vétérinaires assurent depuis longtemps un contrôle strict des abattoirs et des surfaces de vente.
La France est en effet l'un des pays où l'état sanitaire du cheptel est le meilleur. Les épizooties ancestrales de fièvre aphteuse, de brucellose, de tuberculose, de leucose ont pratiquement été éradiquées. Certes, d'autres maladies apparaissent ou sont actuellement diagnostiquées, comme l'encéphalopathie spongiforme bovine, même s'il est fort possible que cette maladie existe depuis longtemps sans avoir été réellement diagnostiquée.
Cette excellence de l'état sanitaire du cheptel français est le fruit d'un partenariat fort entre les éleveurs, fédérés dans chaque département en groupements de défense sanitaire du bétail, les groupements techniques vétérinaires et les vétérinaires, praticiens libéraux et titulaires d'un mandat sanitaire. Grâce à ce mandat accordé à des vétérinaires libéraux, l'Etat dispose, dans chaque élevage, d'agents assermentés qui travaillent pour son compte. Il est indispensable de maintenir cette coopération.
Toutefois, nous nous trouvons actuellement dans un contexte où la qualité sanitaire des aliments préoccupe de plus en plus nos concitoyens, du fait de la médiatisation d'accidents comme l'encéphalopathie spongiforme bovine, ou de cas ponctuels de présence de résidus - résidus de dioxine dans du poulet - ou encore de maladies d'origine alimentaire - traces de listeria dans des fromages au lait cru, retrait de steaks hachés dans lesquels des germes de salmonelles avaient été détectés.
Le thème de la sécurité alimentaire est d'ailleurs apparu comme une priorité pour l'Union européenne, dont le Livre blanc, publié en janvier dernier, est d'abord un message adressé à des citoyens inquiets. Cela confirme clairement l'importance, aujourd'hui, des questions de sécurité alimentaire.
Les industries agro-alimentaires ont pris la mesure de leur responsabilité en la matière : elles ont pleinement conscience qu'au-delà de la valeur de l'outil industriel il importe de préserver leur marque et leur renom et, par conséquent, de veiller à la sécurité alimentaire de nos concitoyens. Non seulement elles doivent parvenir à s'insérer parfaitement dans l'internationalisation des échanges et répondre aux enjeux du nouvel ordre alimentaire, mais elles doivent aussi et surtout remplir les exigences de la trilogie « sécurité-qualité-environnement ».
Certaines entreprises du secteur agro-alimentaire incitent d'ores et déjà les producteurs avec qui elles travaillent à intégrer des réseaux disposant de cahiers des charges précis sur l'ensemble des phases de la production. En effet, la principale incohérence dans la maîtrise du risque de listériose, par exemple, réside dans le fait qu'on s'inquiète de la transformation des aliments et de leur distribution, mais pas suffisamment de ce qui se passe en amont, dans les élevages. Ainsi, la listériose, qui frappe aussi les animaux, n'est-elle pas une maladie soumise à déclaration obligatoire en France elle est donc difficilement traçable.
Pour cette maladie comme pour d'autres, la réduction du risque dépend du monde agricole, des éleveurs en particulier, qui, fédérés en groupements de défense sanitaire, accomplissent un travail considérable, je le répète.
A ce sujet, je regrette que ce projet de loi n'apporte pas de réponse satisfaisante à ce problème récurrent, puisqu'il ne prévoit pas de moyens nouveaux d'analyse des produits soupçonnés d'être contaminés, ni de mesures concrètes de prévention des risques pour la santé humaine.
Devant les crises qui ont secoué la France en l'espace de quelques mois, la puissance publique a renforcé ses instruments de contrôle et d'évaluation.
Ainsi, en juin 1999, le Parlement a créé une instance d'expertise et d'évaluation des risques, l'AFSSA, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, qui, dès la fin de l'année, avec compétence et indépendance, a incité les pouvoirs publics à refuser de lever l'embargo sur les importations bovines en provenance du Royaume-Uni.
La création d'un tel organisme public correspondait aux propositions de la mission parlementaire d'information sur l'ESB constituée en juillet 1996, dont le travail a posé les premiers jalons d'une véritable politique de gestion nationale des risques alimentaires.
De même, la loi d'orientation agricole de juillet 1999, avec son volet relatif à la sécurité sanitaire des aliments, a fixé de nouveaux objectifs en termes de sécurité des produits issus de l'élevage et a permis la mutation qualitative de notre agriculture.
Vous me permettrez, monsieur le ministre, de saluer ici le rôle joué par vos prédécesseurs, dont les travaux ont largement inspiré cette loi d'orientation agricole.
Le vote récent de ces deux lois ne doit pas nous amener à relâcher l'effort, les dispositions que nous examinons aujourd'hui ne pouvant constituer qu'une étape vers une véritable politique de gestion nationale des risques alimentaires.
Ces directives communautaires sont de nature à apporter certaines améliorations, mais je crains toutefois que ces quelques articles ne paraissent bien insuffisants au regard des nombreuses crises que nous avons vécues ces derniers mois. En effet, alors même que la sécurité sanitaire de la majorité des produits est de mieux en mieux garantie, on observe une suspicion croissante des consommateurs. Chacun de nous a dorénavant conscience qu'un unique lot de produits contaminés peut être responsable d'une épidémie nationale en moins de vingt-quatre heures.
Par ailleurs, la concentration des acteurs à chaque stade de la chaîne alimentaire et la recherche de prix toujours plus bas favorise une course effrénée à la productivité dont on ne mesure qu'aujourd'hui les incidences terribles sur la sécurité alimentaire.
Plus largement, force est de constater que, sur toutes les questions alimentaires, l'Europe est en porte-à-faux par rapport aux Etats-Unis. C'est la raison pour laquelle j'ai d'ailleurs déposé une proposition de loi tendant à favoriser la mise en place d'une charte pour les produits alimentaires sensibles, afin d'en améliorer la sécurité et de préserver, lors des différentes négociations européennes et internationales, notre modèle alimentaire. Cela doit être l'occasion d'expliquer que la France ne revendique pas d'exception culturelle alimentaire, mais s'inscrit résolument dans une démarche de diversité alimentaire et souhaite simplement parvenir à transcrire le principe de précaution, étant, dans ce domaine en particulier, le chef de file européen.
Je souhaite précisément, monsieur le ministre, que vous puissiez examiner avec intérêt cette proposition de loi qui, tout en restant d'une grande rigueur sur le plan bactériologique, a l'avantage de protéger notre diversité alimentaire au travers de ces produits sensibles. Je me suis entretenu de ce sujet avec la direction générale de l'alimentation. Il m'a semblé que cette proposition recevait l'assentiment de mes interlocuteurs. J'espère que nous pourrons l'examiner au cours de cette législature.
Je veux préciser également que, si j'adhère pleinement au principe de précaution, je ne peux accepter qu'une application trop littérale de ce concept desserve les intérêts économiques des élevages, des fournisseurs et des transformateurs, lorsque l'analyse du risque démontre l'absence de danger.
Corrélativement, il me semble important de réfléchir à la mise en place d'un principe de compensation. Si je conçois l'existence d'impératifs financiers, j'estime qu'il serait nécessaire de constituer une enveloppe exceptionnelle d'intervention destinée à réparer le préjudice causé par l'application d'une telle décision par les pouvoirs publics français.
Enfin, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture une disposition visant à étendre le domaine d'intervention du code de déontologie des vétérinaires. Cette extension comporte d'inévitables conséquences en matière disciplinaire, puisqu'il revient aux organes ordinaux de la faire respecter.
En l'état de notre réglementation nationale, les décisions de la chambre régionale de discipline de l'ordre sont susceptibles d'appel devant la chambre supérieure de discipline, tandis que celles de la chambre supérieure ne peuvent donner lieu qu'à un recours en cassation devant le Conseil d'Etat.
Pour éviter toute discussion sur l'application de l'article 6-1 de la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales et pour échapper au grief de partialité parfois invoqué à l'encontre des chambres de discipline des ordres, je m'interroge sur l'opportunité d'envisager un recours des décisions des chambres régionales devant la Cour administrative d'appel, ce qui concourrait à sécuriser la procédure ordinale et à se rapprocher de pratiques adoptées par d'autres ordres professionnels, tel que celui des avocats.
Je me devais de soulever ce problème dont le Sénat débattra au cours de l'examen du présent projet de loi même si je n'ignore pas les difficultés inhérentes à un tel sujet.
Monsieur le ministre, avec un chiffre d'affaires de 816 milliards de francs, fruit de l'engagement de 4 250 entreprises, l'industrie alimentaire, au fil des ans, a placé la France au tout premier plan des nations productrices de produits agricoles transformés.
Leurs qualités organoleptiques, reflet des saveurs et des couleurs de nos terroirs, s'avèrent un formidable atout pour notre pays. Il convient d'ajouter à cela, de l'amont à l'aval, une rigueur sanitaire accrue.
Tel est l'objet de ce projet de loi et je me réjouis de son examen, ce jour, au Sénat. Il nous appartiendra désormais de faire savoir à nos concitoyens que la société d'inquiétude dans laquelle ils ont l'impression de vivre est, en fait, une société de plus en plus sûre sur le plan alimentaire. (Applaudissements.)
M. le président. La parole est à M. Le Cam.
M. Gérard Le Cam. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale le 2 mai dernier, vise à transposer en droit national des dispositions européennes afin de mettre en conformité la France avec les exigences communautaires en ce domaine. Il doit permettre, en modifiant le code rural, de renforcer les mesures et le dispositif de contrôle déjà existant en matière de santé des animaux et de qualité sanitaire des denrées d'origine animale.
Il s'inscrit dans un contexte où les citoyens français et européens sont de plus en plus sensibles aux questions de sécurité sanitaire et où l'exigence d'harmonisation des normes sanitaires au plan européen ne fait que croître.
Nous nous félicitons de l'objectif affiché du projet de loi de vouloir renforcer notre législation, dans le souci d'une plus grande protection sanitaire pour tous. C'est devenu un véritable enjeu de société aujourd'hui, tant au niveau national qu'européen. La présidence française de l'Union européenne en a d'ailleurs fait une de ses priorités. Le projet de création d'une autorité de dimension européenne sur le modèle de l'Agence française de sécurité sanitaire, l'AFSSA, va dans ce sens, et nous le soutenons.
Le principe d'harmonisation des normes est considéré comme nécessaire aujourd'hui. Mais je tiens à préciser, comme l'avait fait en mai dernier mon collègue Félix Leyzour à l'Assemblée nationale, que cette harmonisation doit impérativement être faite par le haut, avec l'objectif de toujours renforcer les systèmes de protection.
Il convient donc d'être particulièrement vigilant sur le plan européen et mondial pour que cet objectif se concrétise, à l'heure où la mondialisation et la recherche de productivité et de rentabilité à court terme ont plutôt tendance à aligner ces systèmes de protection vers le bas.
Ce texte contribue, par les dispositions qui y sont prévues, à assurer une plus grande sécurité dans la qualité alimentaire et vise à établir, voire à rétablir la confiance indispensable entre les consommateurs et les éleveurs.
Si la qualité alimentaire s'est nettement améliorée et sécurisée ces dernières décennies, elle a également montré ses faiblesses au travers des crises - de la listériose, de la dioxine et de l'ESB - qui sont souvent liées à la course au profit maximum, mais aussi aux faiblesses de certains maillons de transmission dans le processus de fabrication et d'acheminement des aliments.
Les différentes mesures de ce projet de loi contribuent à ce que la matière première, à savoir les animaux issus des exploitations agricoles, des élevages, soit la plus saine possible et entre donc dans le processus de transformation de manière irréprochable quant à la qualité. La suite de ce processus ne relève pas de ce texte. Quant aux végétaux, ils doivent être soumis au même degré d'exigence sanitaire.
Ce texte étend les mesures de police administrative, il élargit les missions des agents de contrôle en direction des aliments et des médicaments destinés aux animaux, il agrée les laboratoires de référence et constitue des réseaux de surveillance des risques zoosanitaires auxquels les propriétaires sont tenus d'adhérer.
En vue d'assurer la meilleure traçabilité, le texte envisage des implantations sous-cutanées par les vétérinaires et définit les conditions d'utilisation des matériels d'identification et de contrôle des fabricants de ces matériels.
Enfin, le texte élargit et précise le domaine d'investigation des agents des douanes, il définit les conditions des marchés et de la commercialisation des animaux, et rend obligatoire la tenue d'un registre d'élevage.
J'évoquais tout à l'heure la nécessité absolue de rétablir la confiance entre les consommateurs et les producteurs, cette confiance retrouvée contribuant également à réduire les crises importantes que vient de connaître l'agriculture française.
Chaque fois que le doute s'installe, la consommation chute et les cours également. Il va de soi que nos exigences intracommunautaires doivent aussi s'appliquer aux importations extracommunautaires, sinon nous courrons le risque de voir anéantir l'ensemble de nos efforts en matière de sécurité alimentaire. Monsieur le ministre, je veux saluer votre vigilance et la fermeté du Gouvernement dans ce domaine ; il y va en effet non seulement de la confiance, mais également de notre poids face aux exigences destructrices de l'OMC.
Ce projet de loi nous semble positif dans l'ensemble, d'autant plus que certaines améliorations allant dans le sens d'un renforcement de la sécurité ont été obtenues à l'Assemblée nationale. A l'article 4 notamment, un amendement a été adopté par la commission de la production et des échanges qui précise que les réseaux de surveillance resteront sous l'autorité directe de l'Etat et devront mettre en oeuvre une politique de prévention et de maîtrise globale des risques sanitaires.
Parce qu'il nous semble essentiel de rappeler la nécessité d'une vigilance et d'une rigueur constantes dans la mise en application des dispositions concernant le domaine de la sécurité sanitaire, le groupe communiste républicain et citoyen se prononcera en faveur de ce texte.
M. le président. La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet. Monsieur le président, avec votre permission et avec l'accord de M. le ministre, je m'exprimerai de ma place car mon intervention sera brève, notre rapporteur, Jean-Paul Emorine, ayant exposé de manière très complète et précise notre sentiment sur ce projet de loi. Bien entendu, nous pensons qu'il est souhaitable de tout faire pour améliorer la qualité sanitaire des denrées d'origine animale et sécuriser les consommateurs.
Monsieur le ministre, je vous poserai une seule question. Il existe un domaine pour lequel subsistent encore des interrogations, celui de l'importation de viandesprovenant de bovins élevés aux anabolisants. Chacun le sait, l'année où le Gouvernement français a décidé d'interdire l'utilisation d'anabolisants en France, y compris celle d'anabolisants français, en application d'une directive européenne, et alors que d'autres partenaires européens qui avaient déjà aboli leur usage transposaient la directive avec beaucoup de souplesse, la même année, donc, les Etats-Unis autorisaient l'utilisation de ces mêmes anabolisants chez eux.
Il existe, on le sait, une forte pression des Etats-Unis sur la Communauté européenne pour que celle-ci importe des viandes d'origine américaine notamment. Par-delà l'aspect sanitaire, il y a l'aspect économique, les enjeux étant importants.
Ma question est donc la suivante : où en est-on sur ce point et quelles dispositions le Gouvernement entend-il prendre pour s'assurer que les viandes importées sont bien exemptes de tout anabolisant ? Je sais que le dossier est très complexe, mais il serait tout à fait anormal, vis-à-vis tant des producteurs français que des consommateurs, qu'il puisse, d'une manière insidieuse, entrer sur notre territoire des viandes ayant reçu des anabolisants alors que, bien entendu, l'utilisation de ces produits est interdite chez nous.
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean Glavany, ministre de l'agriculture et de la pêche. Monsieur le président, je répondrai brièvement à l'ensemble des intervenants.
Ayant lu préalablement le rapport du sénateur Emorine, j'ai pu en apprécier la qualité, et cela m'a dispensé d'intervenir d'entrée de jeu. A M. le rapporteur, qui a osé, d'une manière extrêmement intrépide, faire unecritique du Gouvernement sur un point, je répondrai qu'il a raison ! (Exclamations sur les travées des Républicains et Indépendants et du RPR.) Sa critique portait sur la méthodologie, à savoir la percussion insupportable de l'exercice de transposition de directives européennes avec l'exercice de codification.
Je suis obligé de confirmer que le Gouvernement subit lui-même cette réalité de plein fouet. Il faut savoir que nous sommes soumis à une double pression : d'une part, celle de la Commission, qui nous demande à juste titre de tenir nos engagements européens et donc de transposer, avec des textes de ce type ou des ordonnances, des directives européennes et, d'autre part, celle du Conseil d'Etat, qui est engagé dans un travail de codification ou de recodification avec nos administrations.
De temps en temps, effectivement, les deux processus se percutent et je les subis autant que vous. Je vous présente nos excuses, car il aurait peut-être été plus sage pour le Gouvernement d'ordonner un peu mieux la publication de ses ordonnances.
Monsieur Bizet, je suis d'accord avec vous : ce projet de loi ne résout pas tous les problèmes. Telle n'est d'ailleurs pas sa vocation. Il ne traite pas de nombreuses questions, car il n'est qu'une étape dans un exercice permanent de transposition.
De plus, en matière de sécurité alimentaire, le travail est, par définition, permanent grâce à la progression de la connaissance, notamment en matière scientifique. Nous devrons, dans six mois ou dans un an, améliorer nos dispositions législatives et réglementaires.
Je cite souvent l'exemple de l'ESB parce qu'il est à la fois le plus difficile et le plus d'actualité. Nous sommes face à une épidémie, à un drame, qui se caractérisent par plus de zones d'ombre que de zones de lumière en matière de connaissances scientifiques. Nous prenons aujourd'hui le maximum de précautions, mais le dispositif mis en place dépend de l'évolution de l'épidémie et surtout des connaissances en la matière.
Je ramène par conséquent ce texte à des proportions plus modestes. Il ne constitue qu'une étape dans notre travail.
Je répondrai maintenant à M. Pastor sur deux points. Le « scandale du Tarn » qui, voilà environ trois ans, l'a beaucoup préoccupé - et pour cause ! - m'amène à formuler deux réflexions. Aucun Gouvernement, même et surtout dans les pays les plus totalitaires, ne peut affirmer qu'il y a une absence totale de fraude. La fraude est hélas ! une donnée incontournable des sociétés modernes. Le problème de ces sociétés est de se prémunir contre celle-ci et d'instaurer un système de contrôle qui soit le plus efficace possible. Dans ce cas-là, cela a marché puisque ce scandale a été révélé et qu'il y a été mis fin.
Je ne prétendrai jamais - j'ai eu l'occasion de le dire devant les instances internationales - qu'en France tout est impeccable ; ce serait vaniteux de ma part. Toutefois, nous voulons mettre en place un système de contrôle.
M. Pastor me demandait par ailleurs où en était le programme européen d'expérimentation en France du système de contrôle électronique pour les élevages bovins appelé : « Identification électronique des animaux », IDEA. Les résultats ne sont pas encore disponibles. C'est à la Commission européenne qu'il appartiendra de tirer les leçons des expériences menées dans l'ensemble des pays de l'Union.
Enfin, le problème du boeuf aux hormones est un problème d'ordre sanitaire et économique à la fois, comme vous le faisiez remarquer, monsieur Revet. Dans le conflit qui nous oppose aux Etats-Unis devant l'Organisation mondiale du commerce, l'Union européenne est en position de faiblesse, car elle a instauré un embargo sur le boeuf américain aux hormones pour des raisons sanitaires, mais ayant tardé, il faut bien le reconnaître, à provoquer les études scientifiques nécessaires à l'appui de sa décision, elle a été dans l'incapacité de faire la preuve de son affirmation il y a un an et demi environ, au moment de l'arbitrage de l'OMC sur le sujet.
En matière d'échanges économiques, lorsqu'un pays invoque le principe de précaution, soutient qu'il existe un danger sanitaire pour ses consommateurs et refuse l'importation d'un produit, il est compréhensible qu'il doive en faire la preuve, sinon tout le monde pourrait invoquer le principe de précaution et, sous ce prétexte, faire du protectionnisme ! Il faudrait se mettre d'accord sur les règles internationales permettant d'invoquer ce principe.
Commandées par la Commission - hélas ! au dernier moment - une vingtaine d'études, dont certaines dans des laboratoires français, sont en cours où sur le point d'être achevées. J'ai visité, à Nantes, un laboratoire travaillant sur cette question.
J'espère qu'elles apporteront la preuve du caractère cancérigène de certaines substances, notamment de l'hormone la plus suspecte dénommée « 17 bêta-oestradiol ».
L'Union européenne pourra donc, le moment venu - le plus vite possible -, faire la preuve du danger de certaines de ces hormones, peut-être pas de toutes, et l'OMC reconnaîtra alors à l'Europe la capacité de refuser les importations concernées.
Dans la réglementation de l'OMC, nous pouvons toujours jouer tant sur l'économique que sur le sanitaire afin que l'un et l'autre soient non pas en contradiction, mais complémentaires.
Telles sont, monsieur le président, les quelques réponses que je voulais apporter spontanément aux intervenants, la discussion des articles nous permettant toujours d'aller un peu plus loin.
M. le président. Personne ne demande plus la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Nous passons à la discussion des articles.

Article 1er

M. le président. « Art. 1er. - L'article 253-2 du code rural est ainsi rédigé :