Séance du 10 décembre 1999







Mme Hélène Luc. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à Mme Luc.
Mme Hélène Luc. Monsieur le ministre, depuis un an, il est beaucoup question des pompiers. Ils exercent un travail difficile et ils jouent un rôle important.
Il y a les pompiers professionnels, qui dépendent maintenant des départements, et les pompiers de Paris et de la petite couronne, qui sont des militaires. Il n'en reste pas moins qu'il existe des analogies dans leur travail.
Les situations varient cependant suivant les départements et, en région parisienne comme dans les régions lyonnaise ou strasbourgeoise d'ailleurs, bien des problèmes sont liés à la concentration urbaine.
Les pompiers professionnels se mobilisent dans toute la France pour obtenir satisfaction sur quatre revendications essentielles.
Ils exigent, en premier lieu, la reconnaissance du caractère dangereux et insalubre de leur travail, ce qui leur permettrait de partir à la retraite dès l'âge de cinquante ans.
Ils demandent, en deuxième lieu, la conclusion des travaux sur la filière sapeurs-pompiers professionnels, avec la refonte de la grille indiciaire. Leurs revendications portent sur les salaires : un pompier débutant perçoit, en effet, 7 000 francs par mois.
En troisième lieu, les pompiers réclament l'ouverture de négociations tripartites sur le temps de travail et l'emploi. Leur durée hebdomadaire de travail est de 56 heures hors astreinte et ils demandent au moins une harmonisation sur les 35 heures.
Leur quatrième revendication porte sur le financement des services d'incendie et de secours et le maintien de la gratuité des secours.
Avec la décentralisation, le financement des centres dépend des départements et des communes. Mon ami Pierre Lefebvre, sénateur du Nord, qui est intervenu très souvent sur ces questions, m'a donné l'exemple de son département, où la participation financière du conseil général et des communes est multipliée par deux.
Les sapeurs-pompiers estiment qu'il serait possible de faire appel, entre autres, à des contributions des compagnies d'assurance ou des sociétés d'autoroutes. C'est ce que suggère notre proposition de loi.
Lundi, les sapeurs-pompiers organisent une grande manifestation nationale. Je souhaite vivement, monsieur le ministre, que le Gouvernement entende leurs légitimes revendications.
Les pompiers occupent une place bien particulière dans notre pays. Ils sont intervenus sur les feux de forêt en Provence ou en Corse. Ils ont récemment combattu les dévastations des eaux. Ils sont également intervenus lors du tremblement de terre en Turquie. Ils veulent continuer à jouer pleinement ce rôle. Il faut qu'ils puissent le faire, qu'ils soient pompiers professionnels ou pompiers militaires.
Pour les pompiers de Paris, si le nombre des incendies reste stable - 19 000 environ par an - les secours aux victimes sur la chaussée augmentent de 8 % à 10 % par an.
La brigade générale reçoit 4 000 appels par jour. Si tous n'exigent pas une intervention, les sapeurs-pompiers en réalisent néanmoins 1 200 à 3 000 par jour. Cela exige, bien évidemment, de faire des choix.
Le nombre des interventions augmente de 6 % à 7 % par an, les charges journalières sont très lourdes, de plus en plus lourdes. Pourtant, les effectifs restent constants.
L'augmentation du nombre des interventions tient à plusieurs raisons.
Elle tient d'abord aux conditions de vie de nos concitoyens, qui se dégradent. Le chômage augmente leur détresse. Mais la détresse n'atteint pas seulement ceux qui ont des difficultés financières, elle s'étend à d'autres catégories de Français. Et cette détresse accroît la difficulté des interventions.
L'augmentation du nombre des interventions tient également à la situation de l'hôpital en général, des services des urgences en particulier. Les pompiers arrivent parfois plus vite que les urgences.
Enfin, les sapeurs-pompiers savent faire face à toutes les situations. Ils jouent le rôle d'assistants sociaux et ils sont acceptés partout et par tous.
Du fait de leur charge de travail et du manque d'effectifs, les pompiers ont du mal à suivre des formations. De plus, leur temps de repos est insuffisant, ce qui peut avoir des conséquences sur leur résistance physique et psychologique. La question de l'augmentation de leurs effectifs se pose donc.
Monsieur le ministre, je tenais à attirer votre attention sur cette situation. Mais je sais que vous vous en préoccupez personnellement. Vous avez d'ailleurs vous-même parlé de leur dévouement et de leur conscience professionnelle.
J'espère vivement que les propositions qui leur seront faites leur donneront satisfaction. Cela ferait ainsi un domaine de plus où la gauche plurielle aurait amélioré les choses.
M. Emmanuel Hamel. Vivent les pompiers !
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Le vote sur les crédits figurant au titre III est réservé.
M. le président. « Titre IV : moins 3 582 304 104 francs. »