Séance du 30 novembre 1999







M. le président. L'article 15 a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° I-34, M. Marini, au nom de la commission des finances, propose de le rétablir dans la rédaction suivante :
« Le tarif prévu à l'article 885 U du code général des impôts est ainsi modifié :



FRACTION DE LA VALEUR

nette taxable du patrimoine

TARIF APPLICABLE

(en pourcentage)





N'excédant pas 4 730 000 F 0

Comprise entre 4 730 000 F et 7 680 000 F 0,55

Comprise entre 7 680 000 F et 15 240 000 F 0,75

Comprise entre 15 240 000 F et 23 660 000 F 1

Comprise entre 23 660 000 F et 45 810 000 F 1,3

Comprise entre 45 810 000 F et 100 500 000 F 1,65

Supérieure à 100 500 000 F 1,8




La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général. Mes chers collègues, là encore, la commission voudrait seconder le Gouvernement dans ses efforts.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Quelle sollicitude !
M. Philippe Marini. rapporteur général. La commission exprime sa solidarité avec le ministre Dominique Strauss-Kahn, qui avait fait des propositions très avisées dans le premier état du projet de loi de finances. Nous souhaitons en effet rétablir l'indexation de la cotisation due au titre de l'ISF, l'impôt de solidarité sur la fortune, sur l'évolution des prix telle qu'elle figurait dans les propositions conservatoires - et avisées, je le répète - du précédent ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
La loi de finances pour 1999 avait, on s'en souvient, particulièrement alourdi le poids des cotisations à l'ISF. A l'époque, la commission des finances avait émis de nombreuses réserves. Non seulement nous nous montrions sceptiques devant les chiffres annoncés, mais nous avions critiqué l'utilisation idéologique de cet impôt et souligné les dangers d'un rejet de ce dernier par les contribuables concernés.
Les derniers chiffres publiés par le Gouvernement concernant le rendement de l'impôt de solidarité sur la fortune nous donnent totalement raison. Ainsi, son produit ne serait pas, en 1999, de 14,9 milliards de francs, comme M. Sautter l'annonçait l'année dernière, mais seulement de 12,5 milliards de francs, alors même que le marché de l'immobilier a repris, que le barème a augmenté, qu'une tranche nouvelle a été créée et que les valeurs mobilières ont connu une progression très dynamique tout au long de l'année 1998.
Où les bases sont-elles passées, monsieur le secrétaire d'Etat ? L'impôt ne commence-t-il pas à tuer l'impôt ? On peut logiquement se demander si les mesures d'alourdissement de l'ISF n'ont pas atteint leur limite, et si ce dernier ne devient pas, du fait de son excès, un impôt à rendement décroissant.
C'est en vertu de cette analyse que la commission des finances avait constaté avec satisfaction que le projet de loi de finances initial ne comportait aucune nouvelle mesure d'alourdissement de l'ISF, mais prévoyait au contraire de relever les seuils des tranches d'imposition du barème en proportion de la hausse prévisible des prix en 1999, soit 0,5 %, et ce pour la première fois en trois ans.
Or l'Assemblée nationale, sous l'effet de ses emportements idéologiques habituels, a rejeté l'actualisation du barème de l'ISF, et cette décision se justifie moins par une recherche d'équité que par le souci de faire bonne figure vis-à-vis de certains éléments de l'électorat de la majorité plurielle.
La commission des finances ne peut que juger cette attitude dangereuse. C'est pourquoi elle vous propose, mes chers collègues, de rétablir l'article qui figurait opportunément dans le projet de loi de finances initial.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. L'Assemblée nationale a souhaité supprimer l'indexation du barème de l'ISF sur la hausse des prix. Je n'ai pas de commentaire à faire.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° I-34.
M. Paul Loridant. Je demande un scrutin public, monsieur le président.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° I-34, repoussé par le Gouvernement.
Je suis saisi d'une demande de scrutin public émanant du groupe communiste républicain et citoyen.
Il va être procédé au scrutin dans les conditions réglementaires.

(Le scrutin a lieu.)
M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...
Le scrutin est clos.

(Il est procédé au comptage des votes.) M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin n° 18:

Nombre de votants 313
Nombre de suffrages exprimés 313
Majorité absolue des suffrages 157
Pour l'adoption 214
Contre 99

En conséquence, l'article 15 est rétabli dans cette rédaction.

Articles additionnels après l'article 15