Séance du 12 mai 1999






ORDRE DU JOUR

M. le président. Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 18 mai 1999 :
A neuf heures trente :
1. Questions orales sans débat suivantes :
I. - M. Jean-Marie Poirier souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les projets de restructuration de l'aéroport d'Orly.
La mobilisation des élus et des associations de riverains pour la défense de l'environnement autour de l'aéroport d'Orly a permis d'obtenir de sérieuses avancées telles que la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992 sur la lutte contre le bruit, l'arrêté de 1994 instituant un plafond de 250 000 créneaux horaires annuels ou encore le décret du 27 mai 1997 instituant des sanctions administratives et portant organisation du contrôle et de la prévention des nuisances sonores liées aux aérodromes. Ces dispositifs constituent un acquis collectif que les habitants du Val-de-Marne ne souhaitent pas voir remettre en cause.
L'évocation d'un transfert d'activités d'Air France et d'une modification de la répartition du trafic entre Orly et Roissy - Charles-de-Gaulle a récemment changé les perspectives.
S'il est légitime de s'inquiéter pour l'emploi local et l'avenir des activités en cause, on peut s'interroger sur la récente montée en puissance des demandes de révision de l'actuel plafond d'exploitation de l'aéroport. En effet, à la faveur de la concertation prolongée qui a été ouverte, et sous le prétexte des progrès technologiques des appareils, plusieurs compagnies aériennes et la direction d'Aéroports de Paris entendent trouver une compensation dans les restructurations en obtenant l'aménagement de la réglementation, et faire « sauter le verrou » des 250 000 créneaux horaires. On évoque ainsi la possibilité de mettre en place un nouveau système de plafond d'activité fondé sur une « enveloppe de bruit », sans dire que la plupart des compagnies ne seront pas en mesure de renouveler entièrement leur parc d'appareils avant de nombreuses années.
Il est donc essentiel de mettre fin aux spéculations, en délivrant un message clair sur l'avenir de l'aéroport.
Il souhaite donc lui demander s'il entend ou non accéder à la requête des compagnies et autoriser l'attribution de créneaux horaires supplémentaires à Orly. Il lui demande en outre de lui préciser ses intentions en matière d'amélioration de la protection contre les nuisances sonores aéroportuaires en Val-de-Marne et notamment le rôle précis que remplirait la nouvelle Autorité de contrôle de l'environnement sonore aéroportuaire (ACTESA) à ce niveau. (N° 411.)
II. - M. Alain Gournac appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les difficultés rencontrées par les collectivités territoriales, relatives aux demandes d'aide sociale pour la prise en charge des frais d'hébergement formulée par des adultes handicapés, titulaires de capitaux placés importants.
La difficulté porte sur l'impossibilité d'appréhender les revenus procurés par le capital placé des bénéficiaires de l'aide sociale, au titre de leur participation à leurs frais d'hébergement, dès lors que les familles ou représentants légaux ont judicieusement placé les produits financiers. En raison de la recapitalisation immédiate des intérêts, ceux-ci échappent à la production des revenus susceptibles d'être intégrés dans le calcul de la contribution du postulant à l'aide sociale.
Les contrats d'assurance vie souscrits en faveur des personnes handicapées échappent également au dispositif réglementaire.
La législation en vigueur, adoptée depuis plus de vingt ans, ne semble plus, sur le plan financier, correspondre aux réalités d'aujourd'hui.
Le caractère subsidiaire de l'aide n'est à l'évidence plus respecté, et ce, au détriment d'actions qui pourraient être menées dans le domaine de l'action sociale, notamment pour les adultes handicapés (participations aux frais de transport, de matériel adapté au handicap non pris en charge par la sécurité sociale...).
Il souhaiterait que ce problème soit étudié et que soient apportées au dispositif les modifications réglementaires nécessaires. (N° 437.)
III. - M. Dominique Leclerc appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le budget des hôpitaux publics et, en particulier, sur l'évolution de la dotation budgétaire des hôpitaux de la région Centre pour 1999. La circulaire ministérielle du 26 novembre 1998 fixant l'évolution des dotations des hôpitaux pour 1999 annonce une orientation générale inscrivant la campagne budgétaire dans le cadre de la révision des schémas régionaux d'organisation sanitaire et un objectif prioritaire visant à concentrer l'effort de réduction des inégalités sur les régions qui en ont le plus besoin. Le SROS implique, outre une planification à moyen terme, la redéfinition des missions et objectifs des établissements dans le cadre de contrats négociés avec l'agence régionale et une recherche de complémentarité dans le cadre de contrats interétablissements. Or, en raison de l'insuffisance de la dotation budgétaire régionale pour 1999, il s'avère que la reconduction seule des moyens courants et dépenses imposées par les normes sécuritaires consommera la totalité de l'enveloppe et enlèvera toute possibilité de mener des actions planifiées et contractualisées. C'est pourquoi il lui demande quels moyens le Gouvernement entend mettre en oeuvre afin de donner aux hôpitaux de la région Centre la possibilité d'appliquer les orientations fixées par circulaire ministérielle. (N° 476.)

IV. - M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la situation des jeunes gens au regard du service national.
La première interrogation porte sur l'avenir des jeunes qui ont bénéficié ou qui bénéficieront d'un report, au titre de l'article L. 5 bis A du code du service national, en tant que titulaires d'un contrat à durée indéterminée ou déterminée.
Dans le premier cas, il est prévu un report d'une durée de deux ans, pouvant être prolongé. Quelles sont les conditions de cette prolongation, et combien de temps peuvent-ils être prolongés.
De même, il s'agit de savoir ce qu'il adviendra de ceux qui, à la date du 31 décembre 2002, seront placés en report grâce à la possession d'un contrat à durée indéterminée. Seront-ils définitivement libérés du service national ou pourront-ils être incorporés au cas où, par exemple, ils perdraient leur emploi par la suite ?
Dans le second cas, pour les contrats à durée déterminée, les titulaires de ces derniers peuvent aussi obtenir un report dans la limite de deux ans. Mais après ce délai, que se passe-t-il pour eux ? Qu'en est-il pour ce qui est de la date du 31 décembre 2002 ?
Enfin, il aimerait savoir ce que signifiera la date du 31 décembre 2002, date de la fin du service national, pour les jeunes bénéficiant d'un report d'incorporation pour études. Seront-ils définitivement libérés de leurs obligations militaires, ou devront-ils remplir celles-ci à l'issue de leur report ? (N° 479.)

V. - M. Roger Besse attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les conditions d'attribution de l'indemnité spéciale de montagne (ISM).
La réglementation communautaire exige, en effet, un apport de foncier afin d'obtenir la transparence GAEC, c'est-à-dire le droit à autant d'aides qu'il y a d'associés dans le groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC).
Cette réglementation, qui a pour conséquence une forte augmentation du prix du foncier, est un frein à l'installation des jeunes agriculteurs.
Il lui demande donc de lui préciser quelles mesures il entend prendre afin que l'ISM prenne réellement en compte la situation de chaque exploitation agricole et soit un véritable outil de développement et d'aménagement du territoire (N° 491).
VI. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les importantes difficultés que rencontrent les organismes de recherche en matière de marchés publics.
Ceux-ci se trouvent confrontés depuis 1999 à un blocage complet de leurs achats de fournitures et équipements destinés aux laboratoires. Toute commande doit, depuis le 1er janvier 1999, se plier à la règle : un produit, un fournisseur.
Or, ce carcan administratif : 1° est unique en Europe, 2° constitue un frein essentiel qui handicape sérieusement la compétition avec les chercheurs anglo-saxons qui ne sont pas soumis à de telles contraintes, 3° est la cause de ralentissements dans les progrès scientifiques et médicaux et de pertes de brevets, 4° n'est pas compatible avec le développement, souhaité par le ministère, d'interactions avec le tissu industriel et de développement de sociétés de biotechnologies, 5° se traduit par des pertes sèches sur le plan financier avec l'achat de matériel inadéquat et plus cher et amène les chercheurs à rechercher des sources de financement qui ne passent pas par les finances publiques, 6° a été conçu sans réelle concertation avec les chercheurs et leurs représentants.
Des mesures transitoires ont été prises mais elles ne sont pas satisfaisantes car les mêmes problèmes risquent de se reproduire d'ici à quelques mois.
Plus grave encore semble être la modification du code des marchés publics préconisée par le ministère des finances pour résoudre le problème à plus long terme. En effet, le projet de décret déposé au Conseil d'Etat visant à modifier l'article 76 du code des marchés publics ne répond nullement aux besoins des laboratoires de recherche. La philosophie de ce texte consiste à maintenir l'obligation de définir précisément, dès l'appel d'offres initial, les caractéristiques techniques de tous les produits que l'établissement se propose d'acheter. Ce contrôle des marchés sera complexe à mettre en oeuvre ; il demandera plus de travail, pour les ordonnateurs, les comptables et les chercheurs et a pour résultat de les empêcher de choisir les fournitures les plus appropriées.
Pour toutes ces raisons, elle lui demande s'il compte faire évoluer la réglementation dans un sens qui permettrait aux établissements de recherche de fonctionner normalement en tenant compte de la spécificité de la recherche scientifique. Elle lui demande également quand le Gouvernement compte entreprendre une réelle concertation avec les chercheurs et leurs représentants qui jusqu'à présent semble avoir fait défaut. (N° 496.)
VII. - M. Guy Vissac attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la ligne ferroviaire Clermont-Nîmes qui permet un trafic vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Il lui rappelle, d'une part, que le plan Massif central, en 1975, avait ouvert des perspectives de désenclavement réalisées en partie : autoroutes A 71-A 75 Paris-Clermont-Béziers et autoroute A 89 destinée à relier Lyon-Clermont-Bordeaux. Il lui rappelle, d'autre part, que, si la ligne ferroviaire vers Béziers suit le même parcours que l'autoroute A 75, la ligne Clermont-Nîmes, quant à elle, représente un parcours plus court - seulement 303 kilomètres - vers l'ensemble du bassin méditerranéen. Il lui rappelle également que la poursuite de l'essor de cette liaison n'implique pas d'investissements lourds. Il lui rappelle enfin que le nombre de voyageurs actuel y est supérieur à certaines autres lignes : un attrait d'économie touristique augmente l'intérêt de sa fréquentation. Cet itinérairerend plus courtes les communications Paris-Nîmes et Ouest-Bassin méditerranéen. Il lui demande donc, sachant que cette ligne ferroviaire peut et doit être considérée comme une transversale économique adaptée pour un aménagement équilibré des voies de communication sur le territoire, comment il entend en assurer tant la pérennité que le développement. (N° 500.)
VIII. - M. Paul Masson demande à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement de bien vouloir lui préciser les dispositions qui seront prises pour que soit assuré, dans les meilleures conditions de sécurité, le trafic entre l'est du département du Loiret et Orléans, compte tenu de l'incertitude sur la désignation du concessionnaire pour la A 19 et de l'état actuel dans lequel se trouve la RN 60. (N° 504.)
IX. - M. Alain Gérard attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les conséquences, pour les marins-pêcheurs, du désengagement de la station radiomaritime côtière Radio Conquet de ses missions. Depuis le 1er février, elle n'assure plus la veille de la sécurité en mer, les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sécurité, les CROSS, ayant pris le relais. Cette transition ne s'effectue pas sans difficulté. Des dysfonctionnements ont été constatés. Radio Conquet a en effet intercepté des demandes d'assistance qui avaient échappé aux CROSS, ce qui est particulièrement préoccupant. D'autre part, depuis 1852 existent les vacations pêches qui permettent aux bateaux d'informer leurs familles deux fois par jour. Ces vacations sont assurées par Radio Conquet pour encore une année. Les professionnels demandent que cette activité soit prolongée jusqu'en 2003, et ce pour des raisons d'ordre technique. Les matériels actuels de communication des navires ne permettent pas en effet des liaisons correctes avec le système de messagerie que propose France Télécom. Ce n'est qu'à l'horizon 2003 que les coûts d'acquisition et d'installation d'un matériel adapté à ce nouveau système seront abordables et autoriseront donc les professionnels à s'équiper.
Pour ces différentes raisons, il lui demande de procéder à un réexamen des missions dévolues à Radio Conquet afin de prendre en considération les préoccupations légitimes des marins-pêcheurs qui sont confrontés, en mer, à des conditions de travail et de sécurité difficiles. (N° 508.)
X. - M. Henri de Richemont demande à M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale de bien vouloir lui préciser ses intentions à l'égard des propositions remises au Premier ministre par la présidente de la mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, qui tendent à assimiler officiellement les vins, les bières, les cidres et les spiritueux à des drogues au même titre que les stupéfiants illicites. (N° 511.)
XI. - M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la recrudescence de stationnements abusifs de gens du voyage sur des parkings de centres commerciaux, de zones industrielles ou de simples particuliers. Les nuisances occasionnées, les dégradations, détritus, menaces et injures répétées quotidiennement ne peuvent laisser ignorer les risques importants d'insécurité, les nomades bloquant les accès de secours. Cette situation, inadmissible dans un Etat de droit, atteint la bonne marche des entreprises commerciales concernées (l'une d'elles a fait état d'une baisse de 19 % de son chiffre d'affaires en un week-end). Le coût très élevé, pour l'entreprise, des frais de justice nécessaires à l'expulsion des caravanes, de l'installation de nouvelles protections détruites systématiquement, et du renforcement du gardiennage, compromet l'avenir même de ces entreprises. C'est pourquoi, il lui demande quelles mesures il entend mettre en oeuvre afin de faire cesser cette recrudescence de stationnements irresponsables. (N° 513.)
XII. - M. Jean-Pierre Cantegrit appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les négociations qui ont été entreprises par la division des affaires européennes et internationales de son ministère avec ses homologues polonais.
Lors de cette négociation à Varsovie, les 3 et 5 mars 1999, la situation de la Caisse de sécurité sociale des Français de l'étranger (CFE) dont il préside le conseil d'administration a été abordée.
En effet, au cours des discussions, la couverture apportée par cette caisse aux entreprises françaises adhérentes a été l'objet de réclamations émanant de la partie polonaise, laquelle entend mettre fin de façon rétroactive à la dispense d'adhésion au système de sécurité sociale polonais qui prévalait jusqu'à présent pour les entreprises adhérentes de la CFE et obliger par conséquent ces dernières soit à payer une double cotisation, polonaise et française, soit à quitter le système d'assurance volontaire de la CFE.
Il s'étonne que les négociateurs français n'aient pas défendu la position de la CFE - alors même qu'ils siègent au conseil d'administration de cette dernière - pour n'envisager dans leurs négociations que le régime du détachement au titre de la sécurité sociale.
Il lui rappelle à ce sujet que, pour des prestations équivalentes, les cotisations des entreprises françaises à la CFE - qui sont soumises sur place à une concurrence importante - sont trois fois inférieures à celles qu'elles paieraient dans le cas où elles choisiraient la formule du détachement.
Il lui rappelle également que les entreprises françaises ont été à l'origine de la création de la CFE, qu'elles ont toujours été solidaires des actions de solidarité que cette dernière a menées, notamment dans le cas où nos compatriotes étaient en difficulté comme par exemple dans les pays du Golfe ou dans l'ex-Zaïre, et qu'elles ont été parties prenantes aux actions menées pour faciliter l'envoi de jeunes Français à l'étranger en les dispensant de cotisations.
Compte tenu de ce qui précède, il se demande dans ces conditions comment la CFE peut assurer l'équilibre de ses comptes - auquel il la sait attachée - si on la prive de la faculté de pouvoir assurer des entreprises françaises installées en Pologne. A ce jour, la Pologne n'est pas membre de l'Union européenne même si des pourparlers sont en cours en vue de son admission. Aussi se demande-t-il s'il est opportun par le biais de conventions bilatérales d'alourdir la charge des entreprises qui oeuvrent pour notre pays. (N° 515.)
XIII. - M. Jean-Claude Peyronnet attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur la réforme du système d'aides de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) en faveur des plans départementaux d'élimination des déchets ménagers. La pérennité de ces plans, notamment en Haute-Vienne, est compromise par une diminution des aides accordées par l'ADEME.
En effet, les taux de subvention de l'ADEME seront sensiblement réduits, en particulier sur les investissements, alors que les aides aux études et à l'élaboration des plans seront maintenues. Cette réforme pénalisera donc les départements les plus vertueux qui se sont engagés tôt dans l'élaboration de ces plans, ce qui est le cas pour la Haute-Vienne qui a, dès 1991, conclu un partenariat avec l'Agence nationale pour la récupération et l'élimination des déchets (ANRED) devenue l'ADEME.
En conséquence, il souhaiterait savoir quelles mesures le Gouvernement entend adopter pour assurer la continuité des plans départementaux pour l'élimination des déchets ménagers qui contribuent, comme en Haute-Vienne, à la qualité de vie et au respect de l'environnement, au service de nos concitoyens. (N° 522.)
XIV. - M. Jean-Claude Carle appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la politique des transports et de la communication en Haute-Savoie. Après la catastrophe routière du tunnel du Mont-Blanc, cette question, avec ses corollaires, se pose une nouvelle fois : politique de diversification des modes de transport - c'est bien sûr le ferroutage - mais aussi, et surtout, politique de modernisation, de mise en sécurité et de développement des infrastructures routières et autoroutières.
A toujours laisser le trafic routier se concentrer sur quelques axes limités qui deviennent vite des points noirs pour les populations riveraines et les usagers, une catastrophe peut malheureusement en cacher une autre. Transférer le trafic du tunnel du Mont-Blanc sur le Fréjus n'y changera rien.
En réalité, c'est bien d'un redéploiement harmonieux du trafic sur tout le territoire qui doit être envisagé, non seulement pour résoudre le problème de la sécurité, mais aussi permettre à d'autres régions enclavées de sortir de leur asphyxie économique.
Aussi se pose la question de savoir si l'Etat a les moyens financiers de résoudre à la fois les problèmes de sécurité et d'encourager le développement économique.
On peut en douter alors que l'enveloppe de 105 milliards de francs annoncée par l'Etat pour le prochain contrat de plan Etat-région sur sept ans ne représente même pas en proportion l'équivalent de l'enveloppe financière engagée sur cinq ans dans le plan précédent. A fortiori si l'Etat s'engage sur de nouvelles priorités comme les transports urbains ou le ferroviaire qui n'y figuraient pas jusqu'à présent.
En Rhône-Alpes, faute de crédits suffisants, l'Etat n'a pu tenir tous les engagements pris dans le dernier contrat de plan, 4,5 milliards de francs devaient être engagés. En définitive, 2,2 milliards seulement ont été dépensés, en tenant compte des programmes spécifiques hors contrat de plan. C'est autant qu'il lui faudra reconduire dans le prochain plan.
Trois exemples illustrent cette situation en Haute-Savoie :
- tout d'abord, la liaison Annecy-Faverges sur la RN 508 qui aurait dû être réalisée durant l'actuel contrat de plan. La région Rhône-Alpes avait débloqué 60 millions de francs, mais l'Etat n'a jamais apporté l'équivalent. Peut-on espérer que l'Etat tienne enfin sa parole et, si oui, quand les travaux du tronçon Faverges-Ugine seront-ils engagés ?
- après l'annulation du projet de l'A 400 par le Conseil d'Etat, le désenclavement du Châblais se révèle d'une urgente priorité. Financer la réalisation d'une 2 fois 2 voies entre Annemasse et Saint-Gingolph au seul titre du contrat de plan serait de la poudre aux yeux tant les crédits sont notoirement insuffisants. A ce rythme, il faudrait vingt ans pour en venir à bout. Or, l'économie locale ne peut plus attendre. Son développement économique et touristique réclame d'urgence une liaison digne de ce nom avec le réseau autoroutier. L'Etat va-t-il inscrire les financements nécessaires à cet effet ?
- enfin, concernant l'aménagement de l'A 41 entre Cruseilles et Genève, rendu encore plus urgent et plus nécessaire par la fermeture du tunnel du Mont-Blanc, a-t-il de nouvelles informations sur la position du Conseil d'Etat ?
Avant d'engager l'argent public sur de nouvelles priorités, il souhaiterait savoir ce qu'il compte faire pour que l'Etat tienne d'abord les engagements pris, notamment en Haute-Savoie, dans le cadre du contrat de plan qui s'achève (N° 523).
XV. - M. Serge Godard appelle l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur la question des critères d'attribution et de localisation des aides accordées pour l'implantation d'entreprises et plus particulièrement sur la prime d'aménagement du territoire (PAT).
Les informations dont il dispose le laissent très inquiet quant au maintien de l'éligibilité de la zone d'emploi de Clermont-Ferrand qui pourrait être totalement exclue du futur zonage de la prime d'aménagement du territoire.
Or, cette prime est tout à fait essentielle pour le développement économique de l'agglomération clermontoise. La prime d'aménagement du territoire a en effet permis entre 1994 et 1998 à douze projets industriels de bénéficier de plus de 23 millions de francs d'aides sur la zone d'emploi de Clermont-Ferrand.
Il serait en conséquence extrêmement dommageable que le bassin clermontois ne puisse plus bénéficier des concours financiers relevant de la prime d'aménagement du territoire, alors même que l'agglomération clermontoise réalise un effort important de développement de zones d'activités, d'aménagement de parcs industriels et de structures d'accueil. Des investissements lourds sont ainsi engagés dans le cadre d'une stratégie de pôles de compétence et de hiérarchisation des espaces économiques : le bipôle d'Ennezai pour les entreprises du secteur agro-alimentaire, le parc logistique de Clermont-Auvergne, le parc industriel de la Combaude, l'hôtel d'entreprises du Brézet, le parc technologique de la Pardieu et le Cyber-Centre pour les entreprises du secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
L'ensemble des collectivités et des acteurs concourant au développement économique de l'agglomération clermontoise ne comprendrait pas que le Gouvernement français renonce à accompagner les efforts ainsi déployés et remette en cause un dispositif d'aides obtenu de haute lutte en 1993. Ce serait un rude coup porté à notre agglomération et, au-delà, au département du Puy-de-Dôme et à la région Auvergne, qui ont besoin pour leur développement d'une métropole forte et dynamique.
En conséquence, il aimerait que le Gouvernement français examine avec la plus grande attention ce dossier et appuie l'agglomération clermontoise lors de l'examen final de la nouvelle carte des zones éligibles. (N° 525.)
XVI. - M. Michel Duffour attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la cité scientifique dont la création est projetée dès la première phase de réalisation du « Val de Seine ».
Cet équipement doit faire cohabiter des installations universitaires, des laboratoires de recherche, un centre international de réunion et d'hébergement pour des savants du monde entier, et des entreprises de haute technologie à proximité.
Il constitue l'élément clé, structurant l'ensemble de l'aménagement de ce gigantesque chantier du xxie siècle, et répond au devoir de mémoire d'un site et d'un patrimoine industriel historiques.
Un rapport du conseiller désigné par le ministère portant sur les perspectives d'un tel équipement semble avoir été plutôt mal accueilli par les présidents d'universités. D'autres sites susceptibles d'être retenus pour accueillir un pôle universitaire d'une telle envergure semblent, par ailleurs, être en concurrence.
Aussi souhaite-t-il obtenir des précisions sur les orientations retenues dans le rapport qui n'a pas encore été rendu public, et connaître son avis et ses intentions quant à ce projet déterminant. (N° 527.)
XVII. - M. Pierre Laffitte demande à M. le ministre de la défense s'il ne serait pas indispensable de redéployer une part des dépenses du ministère en faveur de la recherche, des études et du développement.
Le volume de celles-ci a fortement diminué depuis quelques années, alors que l'expérience prouve que c'est le contraire qu'il conviendrait de faire pour deux groupes de raisons.
C'est désormais la technologie et la logistique qui constituent les points essentiels sur le plan militaire comme les récents conflits le démontrent.
Par ailleurs, les usages civils et les moyens civils, notamment dans le secteur des technologies d'information et de communication, sont de plus en plus sophistiqués et souvent de même nature que les technologies militaires.
Cela a conduit le Department of Defense aux Etats-Unis à développer de plus en plus des recherches duales et même à financer des déploiements mondiaux de systèmes satellitaires tels que le GPS, qui constitue désormais un monopole stratégique mondial préoccupant.
Quelques milliards de plus pour la recherche satellitaire auraient des effets induits pour les applications des satellites aux usages civils considérables en même temps qu'un renforcement de la position française et européenne dans un domaine crucial pour la défense. (N° 530.)
A seize heures et le soir :
2. Discussion de la proposition de loi (n° 274, 1998-1999), adoptée par l'Assemblée nationale, relative à la délivrance des grades dans les disciplines relevant des arts martiaux.
Rapport (n° 350, 1998-1999) de M. James Bordas, fait au nom de la commission des affaires culturelles.
Délai limite pour le dépôt des amendements à cette proposition de loi : lundi 17 mai 1999, à dix-sept heures.
3. Discussion en nouvelle lecture du projet de loi d'orientation agricole (n° 311, 1998-1999), adopté avec modifications par l'Assemblée nationale, en nouvelle lecture.
Rapport (n° 334, 1998-1999) de M. Michel Souplet, fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan.
Délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi : lundi 17 mai 1999, à douze heures.

Délai limite pour le dépôt des amendements

Projet de loi portant organisation de la réserve militaire et du service de la défense (n° 171, 1998-1999) :
Délai limite pour le dépôt des amendements : mardi 18 mai 1999, à dix-sept heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.

(La séance est levée à dix-neuf heures trente-cinq.)

Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON