ORDRE DU JOUR
DES PROCHAINES SÉANCES DU SÉNAT
établi par le Sénat dans sa séance du mardi 21 avril 1998
à la suite des conclusions de la conférence des présidents

Mercredi 22 avril 1998, à 15 heures et, éventuellement, le soir :

Ordre du jour prioritaire

Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence, modifiant le statut de la Banque de France en vue de sa participation au Système européen de banques centrales (n° 383, 1997-1998).
(La conférence des présidents a fixé :
- au mardi 21 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi ;

- à trois heures, la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.

L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort auquel il a été procédé au début de la session et les inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17 heures, le mardi 21 avril 1998.)
Jeudi 23 avril 1998 :

A 9 h 30 :

Ordre du jour établi en application de l'article 48,
troisième alinéa, de la Constitution

1° Question orale avec débat n° 2 de M. Adrien Gouteyron à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences de l'Accord multilatéral sur l'investissement.
(En application des premier et deuxième alinéas de l'article 82 du règlement, la conférence des présidents a fixé à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans le débat sur cette question, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.
L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort auquel il a été procédé au début de la session et les inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17 heures, le mercredi 22 avril 1998.)
2° Conclusions de la commission des lois sur la proposition de loi de MM. Michel Dreyfus-Schmidt, Michel Charasse, Guy Allouche, Robert Badinter et des membres du groupe socialiste et apparentés tendant à préciser le mode de calcul de la durée maximale de détention provisoire autorisée par le code de procédure pénale (n° 312, 1997-1998).
(La conférence des présidents a fixé au mercredi 22 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à cette proposition de loi.)
A 15 heures et, éventuellement, le soir :
3° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la séance avant 11 heures.)

Ordre du jour établi en application de l'article 48,
troisième alinéa, de la Constitution

4° Résolution de la commission des finances sur la recommandation de la Commission européenne relative au passage à la monnaie unique (n° E 1045).
( La conférence des présidents a fixé :
- au mercredi 22 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce texte ;

- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.

L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort auquel il a été procédé au début de la session et les inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17 heures, le mercredi 22 avril 1998.)
Mardi 28 avril 1998 :
A 9 h 30 :
1° Dix-sept questions orales sans débat (l'ordre d'appel des questions sera fixé ultérieurement) :
- n° 114 de M. François Lesein à Mme le ministre de la culture et de la communication (Taux de TVA sur les produits multimédia) ;

- n° 193 de M. Jean-Louis Lorrain à Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire (Enseignement du latin et du grec) ;

- n° 209 de M. Jean-Marie Poirier à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement (Nuisances causées par le fonctionnement de l'aéroport d'Orly) ;

- n° 213 de M. Martial Taugourdeau à M. le secrétaire d'Etat au logement (Avenir du 1 % logement) ;

- n° 216 de M. Georges Mouly à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité (Situation des employeurs publics vis-à-vis de l'assurance chômage des emplois-jeunes) ;

- n° 217 de M. Philippe Richert à M. le ministre de la défense (Situation des personnels civils travaillant pour les forces françaises en Allemagne) ;

- n° 222 de M. Jean Bizet à M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation (Création d'emplois dans la fonction publique) ;

- n° 225 de M. Franck Sérusclat à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie (Organisation des remplacements dans l'enseignement) ;

- n° 226 de Mme Marie-Claude Beaudeau à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement (Répartition des trafics aériens entre Roissy et Orly) ;

- n° 228 de M. Alain Vasselle à M. le secrétaire d'Etat à la santé (Amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de démence sénile et de la maladie d'Alzheimer) ;

- n° 230 de M. Germain Authié à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement (Aménagement de la RN 20 entre Tarascon-sur-Ariège et Ax-les-Thermes) ;

- n° 231 de M. Désiré Debavelaere à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche (Réglementation des constructions à proximité des bâtiments d'élevage) ;

- n° 234 de M. Louis Minetti à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche (Mise en oeuvre des propositions de la délégation sénatoriale sur les fruits et légumes) ;

- n° 235 de M. Daniel Eckenspieller à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité (Montant des cotisations d'accident du travail appliqué aux aéro-clubs) ;

- n° 237 de M. Gérard César à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité (Assurance chômage des emplois-jeunes) ;

- n° 242 de M. Jacques Oudin à Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité (Réforme de la sécurité sociale) ;

- n° 243 de M. Jean-Pierre Demerliat à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie (Situation de la Compagnie générale d'électrolyse du Palais-sur-Vienne [CGEP]).

A 16 heures :
2° Hommage solennel à Victor Schoelcher.
(A la suite de M. René Monory, président du Sénat, pourront intervenir M. Gérard Larcher, président du comité de parrainage de la commémoration [10 minutes], un orateur pour chaque groupe et la réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe [10 minutes] et le représentant du Gouvernement ;
A l'issue de la séance, la plaque à la mémoire du président Gaston Monnerville sera dévoilée dans l'hémicycle.)
Mercredi 29 avril 1998 :

Ordre du jour prioritaire

A 15 heures et le soir :
1° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, portant modification de l'ordonnance n° 45-2339 du 13 octobre 1945 relative aux spectacles (n° 343, 1997-1998) ;
(La conférence des présidents a fixé au mardi 28 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi.)
2° Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale, portant transposition dans le code de la propriété intellectuelle de la directive 96/9/CE du Parlement européen et du Conseil du 11 mars 1996 concernant la protection juridique des bases de données (n° 344, 1997-1998) ;
(La conférence des présidents a fixé au mardi 28 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi.)
3° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, permettant à l'enfant orphelin de participer au conseil de famille (n° 99, 1997-1998) ;
(La conférence des présidents a fixé au mardi 28 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à cette proposition de loi.)
4° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale, relatif à la partie Législative du livre VI (nouveau) du code rural (n° 332, 1997-1998) ;
(La conférence des présidents a fixé au mardi 28 avril 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi.)
5° Conclusions de la commission mixte paritaire ou nouvelle lecture du projet de loi modifiant le statut de la Banque de France en vue de sa participation au Système européen de banques centrales.
Mardi 5 mai 1998 :
A 9 h 30 :
1° Dix questions orales sans débat (l'ordre d'appel des questions sera fixé ultérieurement) :
- n° 210 de M. Jean-Louis Lorrain à M. le ministre de l'intérieur (Mode d'élection des parlementaires européens) ;

- n° 219 de M. Jean-Jacques Robert à M. le ministre de l'intérieur (Indemnisation des victimes propriétaires de véhicules saccagés ou détruits par le feu) ;

- n° 227 de Mme Marie-Claude Beaudeau à M. le ministre de l'intérieur (Conditions d'exercice de la profession de convoyeur de fonds) ;

- n° 232 de Mme Janine Bardou à Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement (Elimination des déchets plastiques à base de PEHD) ;

- n° 236 de M. Ivan Renar à M. le ministre de la défense (Disparition de la musique du 43e régiment d'infanterie de Lille) ;

- n° 238 de M. Alain Gournac à M. le ministre de l'intérieur (Respect des droits des enfants) ;

- n° 239 de Mme Dinah Derycke à M. le secrétaire d'Etat à la santé (Dangers résultant de la vente de ballons gonflés au protoxyde d'azote) ;

- n° 241 de M. Christian Demuynck à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie (Avenir des classes technologiques) ;

- n° 245 de M. Dominique Leclerc à M. le secrétaire d'Etat à la santé (Politique des médicaments génériques) ;

- n° 246 de M. René-Pierre Signé à M. le ministre de l'agriculture et de la pêche (Politique agricole commune et élevage extensif).

A 16 heures :
2° Eloge funèbre de Pierre Lagourge.

Ordre du jour prioritaire

3° Deuxième lecture du projet de loi, modifié par l'Assemblée nationale, portant transposition de la directive 94/47/CE du Parlement européen et du Conseil, du 26 octobre 1994, concernant la protection des acquéreurs pour certains aspects des contrats portant sur l'acquisition d'un droit d'utilisation à temps partiel de biens immobiliers (n° 335, 1997-1998).
(La conférence des présidents a fixé au lundi 4 mai 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi.)
4° Eventuellement, conclusions de la commision mixte paritaire sur la proposition de loi relative à la responsabilité du fait des produits défectueux.

Mercredi 6 mai 1998 :

Ordre du jour prioritaire


A 15 heures et le soir :
Projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale en première lecture après déclaration d'urgence, portant diverses dispositions d'ordre économique et financier (n° 373, 1997-1998).
(La conférence des présidents a fixé :
- au mardi 5 mai 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi ;

- à trois heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.

L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort auquel il a été procédé au début de la session et les inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17 heures, le mardi 5 mai 1998.)

Jeudi 7 mai 1998 :

Ordre du jour prioritaire


A 9 h 30 et à 15 heures :
Suite de l'ordre du jour de la veille.

Mardi 12 mai 1998 :

Ordre du jour prioritaire


A 16 heures :
Nouvelle lecture du projet de loi d'orientation et de réduction du temps de travail (AN, n° 829) ;
(La conférence des présidents a fixé au lundi 11 mai 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi.)

Mercredi 13 mai 1998 :

Ordre du jour prioritaire


A 15 heures :
1° Deuxième lecture, sous réserve de sa transmission, du projet de loi instituant une commission consultative du secret de la défense nationale (AN, n° 778).
(La conférence des présidents a fixé au mardi 12 mai 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à ce projet de loi.)
2° Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, tendant à la détermination des conditions juridiques de l'exercice de la profession d'artisan boulanger (n° 375, 1997-1998).
(La conférence des présidents a fixé :
- au mardi 12 mai 1998, à 17 heures, le délai limite pour le dépôt des amendements à cette proposition de loi ;

- à deux heures la durée globale du temps dont disposeront, dans la discussion générale, les orateurs des divers groupes ou ne figurant sur la liste d'aucun groupe.

L'ordre des interventions sera déterminé en fonction du tirage au sort auquel il a été procédé au début de la session et les inscriptions de parole devront être faites au service de la séance, avant 17 heures, le mardi 12 mai 1998.)

Jeudi 14 mai 1998 :

Ordre du jour prioritaire


A 9 h 30 :
1° Eventuellement, suite de l'ordre du jour de la veille.
A 15 heures :
2° Questions d'actualité au Gouvernement.
(L'inscription des auteurs de questions devra être effectuée au service de la séance avant 11 heures.)
Par ailleurs, l'éloge funèbre de Bernard Barbier sera prononcé le mardi 26 mai 1998.

A N N E X E
a) Question orale avec débat
inscrite à l'ordre du jour du jeudi 23 avril 1998

M. Adrien Gouteyron attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la constance avec laquelle les instances de négociations économiques et commerciales internationales s'entêtent à ignorer la spécificité des biens, des industries ou des investissements culturels, qui ne sauraient être soumis aux seules lois du marché. Alors que les négociations du cycle d'Uruguay, qui ont abouti en avril 1994 à la signature des accords de Marrakech, n'avaient que très tardivement admis ce qu'il est convenu d'appeler « l'exception culturelle », on doit en effet constater aujourd'hui que le projet d'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI), négocié depuis 1995 dans le cadre de l'OCDE, remet en cause tant les principes du droit de propriété littéraire et artistique que les politiques nationale et européenne de soutien à la création, en particulier dans les domaines cinématographique et audiovisuel. Il attire également son attention sur le fait qu'une information complète de la représentation nationale sur les enjeux et le déroulement de telles négociations constitue sans doute, pour le Gouvernement, le meilleur moyen de s'assurer de son soutien et de celui de l'opinion dans la défense des intérêts nationaux, et il lui demande d'informer le Sénat sur la position du Gouvernement français dans la négociation de l'AMI, ainsi que sur les chances que cette négociation aboutisse à un accord acceptable par la France et par tous les pays soucieux de défendre l'avenir de leur langue et de leur culture.

b) Questions orales sans débat inscrites à l'ordre du jour
de la séance du mardi 28 avril 1998

M. François Lesein appelle l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la nature des suites qu'il convient de donner à la divergence des opinions exprimées par M. le Président de la République et la Commission européenne en matière de taxe sur la valeur ajoutée sur les produits multimédia. Il est aujourd'hui patent de constater que nombre de ces produits, notamment les CD-ROM, poursuivent, dans le domaine de l'éducation, par exemple, des objectifs similaires à ceux du livre pour lequel le taux de TVA est réduit. De plus, on ne saurait considérer l'approche de la culture uniquement par le biais de la littérature. Il convient bien au contraire d'encourager la diffusion des autres modes d'expression culturelle qui, à l'instar de la peinture, de la musique ou du cinéma, sont accessibles au plus grand nombre, essentiellement grâce à l'essor des CD-ROM, des disques compacts ou des vidéocassettes. Aussi, il lui demande quels aménagements pourraient être opérés afin que le souhait du Président de la République, partagé par l'ensemble des Français, puisse être exaucé.
M. Jean-Louis Lorrain appelle l'attention de Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire sur les études des latinistes, dans la filière des lettres classiques. La trilogie français, latin et grec a toujours constitué une grande tradition de la culture française et un élément non négligeable d'unité de la culture européenne. Or, une décision récente allant à l'encontre des dispositions antérieures, favorablement accueillies par les enseignants et les parents d'élèves, contraint désormais les élèves de troisième à opter, au choix, soit pour le latin, soit pour le grec. Les priver de ce double enseignement fragilise la formation classique tout entière. Et cette dernière est un moyen efficace pour lutter contre la baisse de niveau souvent observée dans les collèges. Quelles motivations ont précédé une telle prise de position et quelle sera la filière désormais pour ceux des élèves qui souhaitent étudier simultanément grec et latin ?
M. Jean-Marie Poirier appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le problème des nuisances sonores causées par les actuelles conditions de fonctionnement de l'aéroport d'Orly. Les relevés très sérieux effectués par une association locale regroupant sept communes voisines de l'aéroport, à partir du système SONATE, sur une période de cinq mois en 1997, font apparaître la fréquence des infractions aux procédures prévues par le code d'exploitation d'Orly. Les constats effectués établissent à l'évidence que nombre d'aéronefs quittent prématurément la zone de navigation obligatoire après le décollage d'Orly et accélèrent abusivement leur descente lors des atterrissages. Trop d'appareils anciens et bruyants continuent de circuler. Et le régime de couvre-feu applicable entre 23 h 30 et 6 heures fait l'objet de nombreuses dérogations. Par ailleurs, sur le plan normatif, il n'y a pas de correspondance exacte entre le découpage du plan de gêne sonore (PGS) et la zone de navigation obligatoire (ZNO). Un aéronef peut simultanément respecter la réglementation de circulation en se conformant à la ZNO et enfreindre celle de l'exposition au bruit en sortant de la zone du PGS. Face à ces nuisances, il faut ici souligner l'exaspération des populations qui ont de plus le sentiment que le dialogue environnemental est en panne et que les pouvoirs publics sont impuissants, voire négligents. Il souhaite savoir si l'administration a procédé à des contrôles, si le décret du 27 mai 1997 instituant des sanctions administratives pour la protection de l'environnement des aérodromes est appliqué et si des sanctions ont été prononcées. Il souhaite, d'autre part, connaître les mesures que le ministère compte prendre pour faire respecter la réglementation. Plus précisément, s'il est favorable au maintien de la fréquentation à 250 000 créneaux horaires, au maintien du couvre-feu dans les horaires actuels et à une éventuelle révision du plan de gêne sonore qui couvre la zone d'Orly.
M. Martial Taugourdeau appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat au logement sur l'avenir du 1 % logement. Il lui précise que l'article 45 de la loi de finances pour 1998 - n° 97-1269 du 31 décembre 1997 - a donné un support législatif au second prélèvement de 7 milliards de francs opéré sur le 1 % logement, résultant de la convention d'objectifs en date du 17 septembre 1996, et de la loi n° 96-1237 du 30 décembre 1996 relative à l'Union économique et sociale du logement. Il lui rappelle que le Sénat n'a pas manqué, à l'occasion de la discussion budgétaire en décembre dernier, de manifester son opposition sur le changement d'affectation des sommes prélevées sur le 1 % logement qui, à l'origine, devaient servir au financement exclusif du prêt à taux zéro. Il précise qu'il s'agit maintenant de financer en plus les aides à la personne, ce qui constitue une sérieuse entorse aux conventions d'objectifs passées avec les collecteurs interprofessionnels du logement (CIL) et la manifestation pour l'Etat du non-respect de la parole donnée. Il souligne que, pour 1998, le Gouvernement ne semble pas décidé à élaborer la sécurisation, pourtant nécessaire, tant pour l'avenir du 1 % logement que pour le financement futur du prêt à taux zéro. En conséquence, il lui demande, d'une part, quelles initiatives il compte prendre pour assurer une véritable pérennité au dispositif du 1 % logement, et, d'autre part, quelles assurances il peut apporter pour répondre aux légitimes inquiétudes exprimées par les CIL quant à l'avenir du 1 % logement, et plus particulièrement pour ce qui est du taux de collecte ? Enfin, il lui demande de bien vouloir lui préciser si ces fonds seront à nouveau mis à contribution pour le financement des aides à la personne en 1999, alors que rien de tel n'avait été négocié entre les CIL et les pouvoirs publics.
M. Georges Mouly attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le problème posé par la situation des employeurs publics vis-à-vis de l'assurance chômage pour les salariés relevant du dispositif emploi-jeunes. La loi n° 97-940 du 16 octobre 1997 prévoit en effet que les établissements publics administrés par l'Etat pourront adhérer à l'assurance chômage pour les personnes recrutées en emploi-jeunes, dès que la convention régissant ce dispositif sera conclue entre l'Etat et l'UNEDIC. La loi en revanche n'a pas prévu cette possiblité pour les autres personnes morales de droit public, à savoir les collectivités locales, pour les mêmes emplois. En conséquence, celles-ci doivent, soit s'auto-assurer, soit adhérer à l'assurance chômage pour l'ensemble de leurs agents, ce qui pose d'importants problèmes auxquels il convient de trouver une solution dès maintenant, pour ne pas en rencontrer de bien plus importants dans cinq ans. Voilà pourquoi il lui demande ce qu'elle compte entreprendre pour régler au mieux ce problème qui commence à inquiéter non seulement les employeurs, mais les employés eux-mêmes, c'est-à-dire les bénéficiaires de contrats emploi-jeunes.
M. Philippe Richert attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la situation des personnels civils travaillant pour les forces françaises en Allemagne, et plus particulièrement les agents de droit privé qui sont touchés par les mesures de restructuration des armées. Contrairement à leurs collègues engagés sous contrat de droit public, l'intégration de ces agents dans la fonction publique territoriale n'a pas été retenue. Des mesures d'accompagnement social ont en revanche été mises en place, telles qu'une commission franco-allemande itinérante, chargée d'aider et de conseiller ces personnes dans leur recherche d'un nouvel emploi. Il semblerait cependant, selon les personnes concernées, que ces mesures n'aient pour l'instant que très peu d'effets et que de nombreux agents n'aient pas encore trouvé de solution de reclassement. Parallèlement à cette situation, il semblerait que, dans le cadre de la professionnalisation des armées, l'embauche de plusieurs centaines de personnels civils soit envisagée dans un proche avenir. Ne serait-il pas concevable dans ce cas de proposer certains de ces futurs postes à des anciens agents civils de nos forces armées, compte tenu des années qu'ils ont passées au service de la défense nationale ? Par ailleurs, il souhaiterait être informé, dans la mesure du possible, de l'état actuel des travaux de la commission franco-allemande chargée du suivi de ces personnes, ainsi que du bilan provisoire de son action, et notamment le nombre de personnes qui ont, à la date d'aujourd'hui, retrouvé un emploi stable par ce biais.
M. Jean Bizet attire l'attention de M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la décentralisation sur la décision prise récemment par le Gouvernement de revaloriser de 2,6 % sur les deux prochaines années le traitement des fonctionnaires. Cette décision, lourde de conséquences pour le budget de l'Etat, semble faire abstraction de l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés de la fonction publique de 11,1 % ces cinq dernières années quand, dans le même temps, ce pouvoir d'achat ne progressait que de 6,3 % pour les salariés du secteur privé. Cette décision, avec 5 millions et demi de fonctionnaires, alourdira ainsi les dépenses publiques de plus de 15 milliards de francs. Cette décision, s'ajoutant à la récente création des emplois-jeunes qui constitueront à terme et pour la plupart d'entre eux autant d'emplois publics supplémentaires, fera de notre pays le leader incontesté des pays créateurs d'emplois publics avec 1,6 million de postes créés depuis 1979 pendant que 600 000 emplois privés étaient détruits. Cette décision s'intégrant selon toute vraisemblance et dans un proche avenir à la politique de réduction du temps de travail imposée par le Gouvernement, on comprendrait mal en effet que l'Etat ne donne pas l'exemple et exclue dans cette mesure 25 % des actifs de ce pays ; peut-on alors imaginer que l'application de cette politique nécessitera la création de nouveaux emplois... publics. En clair, il lui demande pourquoi cette augmentation et comment elle sera financée : par emprunt ou par accroissement de la fiscalité. Entre rigueur budgétaire et augmentation de la dépense publique, où se trouve, en cette affaire, la cohérence gouvernementale !
M. Franck Sérusclat souhaite interroger M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la question des remplacements des enseignants absents, dans l'enseignement scolaire, en particulier en regard de la situation existant dans l'académie Rhône-Alpes. Face à la question de l'absentéisme des enseignants, largement évoquée, des élèves se trouvent privés de professeurs. Ceux-ci doivent donc être remplacés. Cependant, les conditions actuelles de remplacement ne sont pas satisfaisantes, en particulier dans l'académie Rhône-Alpes. Des exemples de ce dysfonctionnement : enseignements non assurés dans certaines matières, lenteur extrême du remplacement d'un professeur de français dans un collège situé dans une zone classée sensible. Dans cette académie, les titulaires remplaçants représentent moins de 1 % du total des enseignants et le nombre des maîtres auxiliaires disponibles diminue du fait de leur intégration par concours. En conséquence, le rectorat fait appel à des vacataires pour assurer les remplacements, donc à des personnels dans une situation très précaire et ne pouvant pas assurer une continuité pédagogique. Le remplacement est alors fragmenté, ou plusieurs vacataires sont embauchés successivement. De plus, la situation ne semble pas en mesure d'être améliorée l'année prochaine, le nombre de postes mis au concours diminuant pour la troisième année consécutive et aucun poste de titulaire-remplaçant n'étant prévu. Il souhaiterait connaître ses intentions en la matière, sa volonté de lutter contre la précarité des vacataires, ainsi que les moyens avec lesquels il entend assurer les remplacements des personnels titulaires et qualifiés, dans un souci du service public.
A la suite des déclarations de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement, visant « à une meilleure répartition des trafics aériens entre Orly et Roissy », Mme Marie-Claude Beaudeau lui demande de lui faire connaître la nature, la programmation d'une telle répartition et s'il n'estime pas qu'elle puisse compromettre à terme l'environnement, la qualité de vie dans la région de Roissy-en-France et de l'emploi dans la région d'Orly.
M. Alain Vasselle appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la nécessité d'améliorer la prise en charge des personnes atteintes de démence sénile et, en particulier, de la maladie d'Alzheimer. Pour l'essentiel, c'est actuellement sur la famille et l'entourage que repose la prise en charge du malade dont l'état se dégrade progressivement et inexorablement. Une politique de prise en charge efficace et ambitieuse de la maladie d'Alzheimer passe par des actions multiples en vue d'améliorer la connaissance de ces maladies et la qualité de vie des malades et de leur entourage. Or, à ce jour, la maladie d'Alzheimer ne figure pas, en tant que telle, parmi les 30 maladies « comportant un traitement prolongé et une thérapie particulièrement coûteuse » répertoriées par l'article D. 332-1 du code de la sécurité sociale, alors qu'une affection comme la maladie de Parkinson en fait partie. Même si une telle reconnaissance est de la compétence du pouvoir réglementaire, il ne peut que l'inviter fortement à l'accomplir, dans la mesure où cela constituera un signal fort pour la prise de conscience des conséquences douloureuses de cette maladie sans coût pour la collectivité. Cette mesure permettra de prendre en compte cet enjeu de santé publique et de politique sociale que sont la maladie d'Alzheimer et les démences séniles en général, et d'améliorer la qualité de prise en charge de personnes qui en sont atteintes. C'est pourquoi il lui demande de lui préciser quelles actions il entend engager afin de faire face aux conséquences particulièrement pénibles de cette « épidémie silencieuse ».
M. Germain Authié rappelle à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement que la transformation en autoroute de la RN 20 entre Paris et Toulouse va être prochainement achevée. Au sud de Toulouse, en direction de l'Espagne et de l'Andorre, les travaux sont programmés jusqu'à Foix. La mise à 2 × 2 voies de la RN 20 doit être poursuivie vers le sud entre Tarascon-sur-Ariège et Ax-les-Thermes. L'ouverture récente du tunnel du Puymorens, l'accroissement des échanges entre la France, l'Espagne et l'Andorre rendent indispensable dans les plus brefs délais cette mise à 2 × 2 voies dans la vallée de la haute Ariège. Un flux de véhicules, et notamment de poids lourds, en constante progression emprunte cet itinéraire et traverse chaque jour les bourgs et les villages de montagne dans la vallée sinueuse et encaissée de la rivière Ariège. La population de cette zone et les élus constatent les multiples accidents de circulation et redoutent chaque jour davantage que se produise une catastrophe comme celle survenue en Andorre. Il lui indique que les services de la direction départementale de l'équipement ont établi depuis plusieurs années un projet de mise à 2 × 2 voies de la RN 20 dans le secteur concerné. Ce projet a recueilli à deux reprises au moins un accord global des élus et des milieux socio-économiques. Il semble cependant que ce projet fasse l'objet de multiples aller et retour entre Paris et la préfecture de l'Ariège et que, de ce fait, la procédure de mise en oeuvre ne puisse toujours pas être lancée. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître à quelle date M. le préfet de l'Ariège sera autorisé à lancer la procédure d'enquête publique concernant la mise à 2 × 2 voies de la RN 20 entre Tarascon-sur-Ariège et Ax-les-Thermes et à quel moment les travaux pourront alors être entrepris.
M. Désiré Debavelaere appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les difficultés que crée, à un certain nombre d'exploitants agricoles d'établissements classés « élevages laitiers ou bovins à viande » de plus de quarante ou cinquante vaches pour le second cas, l'obtention par des particuliers ou des promoteurs de permis de construire des habitations à moins de cent mètres de leurs bâtiments d'élevage. Alors que les éleveurs sont tenus de respecter cette distance minimale vis-à-vis des immeubles occupés par des tiers au titre de la réglementation des installations classées, aucune règle de réciprocité ne figure en effet dans la loi n° 76-66 du 19 juillet 1976 et dans le code de l'urbanisme.
M. Louis Minetti attire à nouveau l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le problème des fruits et légumes. En juillet 1997, M. le ministre a accepté comme base de travail ses propositions, notamment la création d'un comité franco-espagnol sur ces questions. Depuis, il est allé deux fois en Espagne, le comité franco-espagnol s'est réuni trois fois. La délégation sénatoriale sur les fruits et légumes s'est rendue, elle aussi, en Espagne et a présenté plusieurs propositions. Ces principales propositions portent sur : la mise en place d'une action commune sur les fruits et légumes qui pourrait devenir un front méditerranéen dans l'Europe et pour la modification de la politique agricole commune ; la prise en compte commune du fait que l'Europe ne produit que 40 % des fruits et légumes qu'elle consomme, que les fruits et légumes représentent 25 % de la production européenne et ne participent qu'à hauteur de 4 % du budget européen ; la mission confiée à la commission franco-espagnole de prévoir et de moduler les productions dans l'intérêt commun et de prévoir et gérer les crises ; la responsabilisation des grands groupes, bancaires, commerciaux, de transports pour assurer un revenu décent aux agriculteurs, y compris en rétablissant les coefficients multiplicateurs ; la négociation avec le Gouvernement espagnol pour l'égalisation des conditions salariales telles que sa signature à Luxembourg le prévoit pour une Europe sociale. Il désire connaître quelles mesures concrètes il compte prendre pour la mise en place de ces propositions et des développements qu'elles supposent.
M. Daniel Eckenspieller attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les problèmes rencontrés par les aéro-clubs du fait de la modification de la codification du taux des cotisations d'accident du travail. La plupart de ces associations étaient affectées, jusque-là, au régime 80.4 AA « Ecole de conduite » au taux de 1,9 %. En 1997, une reclassification de leurs activités par la Caisse nationale d'assurance maladie en « Sports aéronautiques » au régime 92.6 CB a porté le taux de leurs cotisations « accident du travail » à 22,30 %. C'est la raison pour laquelle il lui demande d'intervenir auprès de l'instance concernée, afin qu'elle accepte de reclasser, au regard du taux de cotisation « accident du travail », l'ensemble des associations aéronautiques, comme elles l'étaient précédemment, à savoir comme « Ecole de conduite ». Il lui demande, par ailleurs, de bien vouloir lui indiquer quelles sont ses intentions à cet égard.
M. Gérard César attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les réactions de nombreux maires de son département concernant le versement des indemnités de chômage relatives aux emplois-jeunes. En effet, ce dispositif n'a pas été prévu et l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie, le commerce et l'agriculture (UNEDIC) refuse aux communes l'affiliation des contrats du programme « nouveaux emplois - nouveaux services ». Aussi, il souhaiterait connaître les dispositions envisagées par le Gouvernement.
M. Jacques Oudin appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'urgence de certaines décisions relatives à la réforme en cours de la sécurité sociale. En ce qui concerne la branche vieillesse, il est indispensable de compléter les mesures d'ajustement qui ont été prises en 1993 pour le régime général de retraite et de prendre enfin des mesures comparables pour les régimes spéciaux de retraite. A elle seule, la gravité de la situation financière de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) justifie des mesures immédiates. En ce qui concerne la branche famille, il est indispensable de clarifier les charges financières imputées à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). Il est également urgent de faire savoir aux Français si l'actuelle majorité a l'intention de pérenniser la mise sous condition de ressources des allocations familiales. Cette mesure votée l'an dernier, à titre provisoire selon la déclaration d'intention du Gouvernement, est en effet manifestement contraire aux principes d'universalité et de solidarité fondateurs de la sécurité sociale. En ce qui concerne la branche maladie, il est urgent de mettre à jour la nomenclature des actes professionnels, de publier le règlement conventionnel minimal des médecins, d'adresser des directives claires aux directeurs des agences régionales de l'hospitalisation et de donner à l'Agence nationale d'évaluation et d'accréditation en santé (ANAES) les moyens de ses missions. Chacun des neuf points précédents est particulièrement urgent et nécessite une prise de position dépourvue d'ambiguïté de la part du Gouvernement. C'est pourquoi il lui serait reconnaissant de bien vouloir éclairer le Sénat sur ces sujets qui intéressent très directement tous les Français.
M. Jean-Pierre Demerliat attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur la situation de la Compagnie générale d'électrolyse du Palais-sur-Vienne (CGEP), société du groupe Pechiney, dont celui-ci veut supprimer les activités de raffinage, entraînant par là la suppression de 200 emplois sur les 250 que compte cette usine. La CGEP est à l'heure actuelle la seule raffinerie de cuivre par électrolyse existant en France dont l'expérience et le savoir-faire sont reconnus au niveau national et européen. Pour faire face à ses difficultés d'approvisionnement, l'entreprise a réalisé en 1992 un investissement de 60 MF, dont 10 MF de fonds publics, pour pouvoir traiter des déchets cuivreux à basse teneur. Cet investissement devait permettre la pérennisation de l'usine du Palais. Or, aujourd'hui, ce nouveau four est arrêté, faute de rentabilité selon la direction. Cette entreprise possède des atouts non négligeables méritant d'être développés, c'est pourquoi il importe que toutes les études nécessaires soient menées à bien, que ce soit en matière de recyclage au sens large ou concernant les approvisionnements en déchets cuivreux. Il lui demande dont de veiller à ce qu'aucune piste ne soit négligée pour permettre la pérennité de ce site industriel.

c) Questions orales sans débat inscrites à l'ordre du jour
de la séance du mardi 5 mai 1998

M. Jean-Louis Lorrain attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la nécessité de rapprocher les parlementaires européens de leurs électeurs en modifiant leur mode d'élection. Il lui demande de préciser les intentions du Gouvernement en cette matière, et notamment s'il envisage de proposer une réforme du mode de scrutin pour les élections au Parlement européen, comportant l'abandon de la circonscription nationale unique et son remplacement par vingt-deux circonscriptions régionales ou par un nombre moins élevé de circonscriptions régionales, fruit d'un nouveau découpage.
M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le fait que, quotidiennement dans les zones urbaines et parfois en milieu rural, la violence se traduit notamment par la détérioration ou la destruction complète - le plus souvent par le feu - de voitures particulières. Or, les propriétaires de ces véhicules se trouvent ainsi confrontés, sur le champ, à une lourde charge financière, due à l'obligation de remise en état ou de remplacement du véhicule. Il ne faut pas oublier les frais supplémentaires de déplacement pour se rendre au travail, durant l'immobilisation ou dans l'attente du remplacement du véhicule. Les compagnies d'assurance ne procèdent à l'indemnisation que faiblement et après un laborieux examen, alors même que la responsabilité de l'assuré n'est en aucun cas engagée. Le propriétaire du véhicule détruit ou saccagé se voit ainsi doublement pénalisé devant l'incapacité de l'Etat à prévenir ces délits. C'est pourquoi il lui demande d'étudier rapidement une forme d'indemnisation particulière pour ces victimes de faits de société qui soit à la seule charge de l'Etat. Cette indemnisation pourrait être semblable à celle déjà pratiquée pour les cas de catastrophe naturelle.
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation d'insécurité des convoyeurs de fonds dans l'exercice de leur profession. Les agressions se font plus nombreuses, de plus en plus souvent mortelles. Elle lui fait remarquer que les statuts des sociétés privées ne garantissent nullement la sécurité des personnels qu'elles emploient. Le transport de fonds ne peut être assimilé à celui d'une marchandise ordinaire. La circulation fiduciaire constitue un élément essentiel de notre économie. Elle relève d'une mission de service public dont le Gouvernement ne doit plus se désintéresser. Elle lui fait observer que le plan Trichet de fermeture de 92 caisses de la Banque de France ne pourrait qu'aggraver une telle situation, entraînant l'éloignement des implantations et la multiplication de lâches agressions de commandos qui n'hésitent pas à tuer. Elle lui demande de lui exposer son analyse et les mesures prises par le Gouvernement pour protéger tous les salariés de la profession fiduciaire : convoyeurs, salariés de banque. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures envisagées pour engager sans attendre les négociations en vue de l'élaboration d'un véritable statut commun à tous les personnels des entreprises de transport de fonds et garantir tout à la fois la sécurité des personnels et la sécurité publique face aux multiples attaques de fourgons blindés.
Mme Janine Bardou appelle l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur le problème de l'élimination des matériels en plastique à base de PEHD (polyéthylène haute densité) à usage unique, utilisés par tous les laboratoires départementaux et destinés principalement aux contrôles d'eau potable. Si, pour les déchets chimiques et biologiques, une filière d'élimination existe bien, ce n'est absolument pas le cas pour les déchets à base de PEHD, qui sont actuellement considérés comme des déchets ménagers et stockés dans les décharges. Pour le seul département de la Lozère, ce sont environ 5 000 flacons par an qui se retrouvent en décharge. Cela devient insupportable au moment où tant les villes que les départements font tout leur possible pour mettre en place un système d'élimination des déchets plus conforme à la loi et aux souhaits des usagers. C'est pourquoi elle lui demande quelle mesure elle envisage de prendre pour créer une filière d'élimination de ces déchets, et s'il ne serait pas possible d'obtenir des fabricants de plastique à base de PEHD - qui sont peu nombreux en France - qu'ils reprennent les emballages vides et en assurent la transformation.
M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de la défense sur l'annonce de la disparition de la musique du 43e régiment d'infanterie de Lille et son remplacement par une simple fanfare. En effet, la réforme des armées se traduit par deux dispositions essentielles : la fin de la conscription et le redécoupage des régions militaires. Ces deux éléments conjugués entraînent la disparition d'un ensemble musical réputé, enraciné dans l'histoire de Nord - Pas-de-Calais : le 43e RI. Principalement composé d'appelés, cet ensemble est touché par la professionnalisation. De plus, le redécoupage militaire limite les formations d'envergure à une par région, celle de Metz suppléant donc celle de Lille. Or, le Nord - Pas-de-Calais est une région de 4 millions d'habitants et la musique du 43e RI a toujours été un élément important du lien entre la nation et son armée. L'attachement des habitants de Nord - Pas-de-Calais au 43e RI et à sa musique en est la plus éclatante démonstration. Il y a, derrière ce qui pourrait passer pour une conséquence anodine de la réforme des armées, tout un symbole et la qualité d'une institution enracinée dans la culture régionale qui est en péril. En conséquence, il lui demande de bien vouloir revoir cette décision afin de perpétuer la musique du 43e dans son intégralité.
M. Alain Gournac attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la situation inacceptable faite à des enfants obligés, semble-t-il, de mendier tous les jours dans les rues de la capitale et dans le métro. La France est la patrie des droits de l'homme. Elle a, par ailleurs, ratifié en 1990 la Convention internationale des droits de l'enfant. Chaque année, le 20 novembre, est célébrée la journée internationale des droits de l'enfant. Malgré ces engagements qui, en aucun cas, ne peuvent être de simples engagements de principe, des enfants de tout âge mendient quotidiennement sur la voie publique et dans les transports en commun. Tous les jours, des jeunes femmes allaitant des bébés mendient par tous les temps, assises par terre, entourées d'enfants dont les plus âgés n'ont guère plus d'une dizaine d'années. La France étant le deuxième pays au monde pour l'aide au développement, il est d'autant plus choquant que sur notre propre territoire des enfants soient laissés dans le plus extrême dénuement. Il lui rappelle, que suivant les articles 24 et 28 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, les Etats parties reconnaissent à l'enfant le droit de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux. Ils doivent de ce fait lui assurer l'assistance médicale et les soins de santé nécessaires, l'accent devant être mis sur le développement des soins de santé primaires. Par ailleurs, les Etats signataires de cette convention s'engagent à rendre l'enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. Il lui demande donc de bien vouloir lui donner des informations à ce sujet et lui préciser les actions qu'il envisage de mettre en oeuvre pour que cesse ce qui apparaît bien comme une utilisation des enfants. Il estime que le 150e anniversaire des décrets de Victor Schoelcher abolissant l'esclavage devrait être l'occasion pour remédier à cette situation dont il est immoral de s'accommoder.
Mme Dinah Derycke interroge M. le secrétaire d'Etat à la santé sur la vente, lors de rave parties ou dans les discothèques, de ballons gonflés au protoxyde d'azote. Ce gaz provient des bouteilles siphons destinées normalement à la fabrication de la crème Chantilly ; en passant directement dans les ballons baudruche, il garde intactes ses propriétés, à savoir : un effet hilarant ; des sensations de grosses chaleurs et de vertiges allant jusqu'à la perte de connaissance ; une distorsion de l'ouïe. Ces effets durent une minute. Le ballon est vendu 10 francs. Ces faits ont été constatés dans la région de Béziers où des enfants de classe de troisième se sont confiés à des gendarmes lors d'une journée de prévention. Depuis, un gérant de discothèque pour adolescents (14-16 ans) a été mis en examen pour mise en danger d'autrui, administration de substances nuisibles à des mineurs, administration de substances vénéneuses. Si les pouvoirs publics sont alertés dans cette région, il est néanmoins fortement à craindre qu'une telle pratique se répande rapidement sur le territoire. En effet, le bénéfice net réalisé lors de la vente d'un ballon gonflé au protoxyde d'azote est de 8,50 francs (prix de vente : 10 francs) pour le vendeur. Pour l'acheteur, c'est un plaisir artificiel bon marché et dont il n'est pas averti des dangers. Les éléments sont donc réunis pour que, la mode et le bouche à oreille aidant, les pouvoir publics se retrouvent devant un grave problème de santé publique. En conséquence, elle lui demande quelles mesures de prévention et de santé publique il entend prendre contre ce qui pourrait devenir un phénomène d'une ampleur incontrôlable.
M. Christian Demuynck attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les conséquences de la suppression des classes de quatrième technologique des collèges à la fin de l'année scolaire 1997-1998 et des troisièmes technologiques pour l'année suivante. Ces classes sont une chance donnée aux jeunes qui veulent réussir mais qui rencontrent des difficultés scolaires de suivre une formation ouverte sur le monde du travail. Elles débouchent sur un brevet des collèges série Technologie et permettent une orientation dans un lycée professionnel ou un centre de formation d'apprentis. En les supprimant, ces jeunes collégiens vont se retrouver dans des classes d'enseignement général, sans être en mesure de suivre les cours. Une circulaire du ministère de l'éducation nationale engage cependant les collèges qui le souhaitent à maintenir des classes de technologie autour d'un projet pédagogique, mais sans que leur soient donnés les moyens ni la dotation correspondante en heures. Dans ces conditions, il leur sera difficile, voire impossible, de les mettre en place. Il lui demande s'il peut revenir sur le principe de cette suppression et s'il peut redonner aux collèges les moyens de remettre en place de véritables quatrièmes technologiques.
M. Dominique Leclerc souhaite attirer l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur l'urgente nécessité de mettre en place une politique efficace des médicaments génériques. A l'heure actuelle, ces derniers sont désignés par les laboratoires par des noms de fantaisie ou des dénominations communes ou spécifiques usuelles suivies du nom de la marque ou du nom de fabricant. Cette pratique, purement française, entraîne des confusions graves pour la santé publique. C'est pourquoi il lui demande s'il envisage de soumettre au Parlement des mesures qui permettraient de modifier le code de santé publique et le code de la propriété intellectuelle afin que les génériques ne puissent plus être mis sur le marché que sous DCI associés au nom du fabricant ou à sa marque. En effet, seules la transparence et la rigueur rendront possible le succès du « générique ».
M. René-Pierre Signé interroge M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'évolution de la politique agricole commune (PAC) en ce qui concerne l'élevage bovin extensif. Parmi les arguments qui militent en défaveur du projet élaboré par la Commission de Bruxelles pour la réforme de la PAC, il considère comme lui que, sans même évoquer la question du coût social, la baisse des prix garantis n'est pas adaptée à l'agriculture européenne, car notre ambition économique n'est pas d'exporter toujours plus de matière première agricole à travers le vaste monde. Elle est, bien plus, de favoriser la production de valeur ajoutée, au travers de produits transformés exprimant le savoir-faire des hommes et des territoires. D'ailleurs, les chiffres de notre balance commerciale parlent d'eux-mêmes à cet égard. Il lui rappelle que, lors du conseil des ministres européens de l'agriculture, le 31 mars à Bruxelles, il a fortement exprimé son opposition au paquet Santer, et a réitéré la demande française d'un découplage entre les aides et la production. Cette proposition permettrait de rémunérer enfin en tant que telles les contributions non directement productives des agriculteurs à la société. Mais, au rang des ambitions, une « politique permettant une meilleure valorisation des produits de l'élevage bovin européen » a aussi été évoquée. En tant qu'élu d'une des principales et plus prestigieuses zones d'élevage allaitant extensif, il a particulièrement retenu cette phrase, cohérente avec la démonstration selon laquelle la production de produits à forte valeur ajoutée doit être privilégiée face à l'exportation simple de matières premières. Si la maîtrise de la production de viande bovine apparaît comme inéluctable y compris pour les éleveurs allaitants, il est d'autant plus nécessaire que cette maîtrise soit envisagée dynamiquement, sans se contenter de réduire mécaniquement les aides afin de réduire la production. Car maîtriser, cela veut dire aussi produire ce que demande le consommateur. Et face à une demande aussi diversifiée que celle que l'on peut observer dans le domaine de la viande bovine, face également à une filière qui est parmi les moins organisées, la maîtrise de la production pourrait d'abord consister à mettre le bon produit en relation avec le bon consommateur. C'est le travail des filières. Mais l'importance des sommes consacrées par la puissance publique à l'élevage lui donne le devoir d'orienter plus efficacement ces filières. Il souhaite donc savoir si vos services ont défini des propositions susceptibles d'être reprises par la Commission, afin d'encourager les éleveurs bovins extensifs à mieux valoriser leur production ? Il pense en particulier aux signes de qualité, mais aussi au renouvellement des filières de distribution : la future PAC pourra-t-elle jouer un rôle quant à ces enjeux.

NOMINATIONS DE RAPPORTEURS SPÉCIAUX

Dans sa séance du mercredi 8 avril 1998, la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation a désigné :

M. Jean-Pierre Camoin, rapporteur spécial des crédits de la culture ;
M. Jean Clouet, rapporteur spécial des crédits de l'industrie. Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON