RAPPEL AU RÈGLEMENT

M. Robert Pagès. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à M. Pagès.
M. Robert Pagès. Monsieur le président, mon intervention se fonde sur l'article 36 de notre règlement et tend à vous prier d'excuser l'absence de certains de nos collègues à la reprise de cette séance.
Mes amis Marie-Claude Beaudeau, Nicole Borvo et Louis Minetti sont en effet présents aux côtés de dizaines de milliers de salariés d'EDF-GDF - plus de 50 000 - qui manifestent contre le projet de déréglementation du système énergétique français.
Ce projet européen, que les ministres de l'Union européenne vont examiner le 20 juin prochain à Bruxelles, entraînerait, si, par malheur, il était appliqué, la privatisation d'une part importante du marché de l'électricité.
Ce grand service public, devenu propriété de la nation à la Libération, serait ainsi livré aux appétits des financiers, au détriment de l'intérêt général.
Nous considérons que l'acceptation de la directive européenne conduirait tout droit à l'éclatement de l'entreprise et à la mise en pièces de ses missions de service public.
France Télécom aujourd'hui, EDF-GDF demain et la SNCF après-demain : le Gouvernement de M. Juppé s'attaque à l'un des éléments clés de la spécificité française, à savoir de grands services publics exercés par des entreprises de secteur public.
Ce sont des valeurs essentielles de la République, la défense de l'intérêt général et non des intérêts financiers, que vous tentez de détruire.
Comme l'indique Robert Hue dans cette importante lettre datée du 4 juin : « Les enquêtes d'opinion montrent tout l'attachement des Françaises et des Français à leurs services publics. Plusieurs initiatives d'action sont envisagées et suscitent un large écho. Le parti communiste français, pour sa part, ne manquera pas de les soutenir. »
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen appellent, pour leur part, le Gouvernement et la majorité sénatoriale à écouter enfin le peuple de France, les salariés qui n'acceptent pas que soient ainsi bradés les formidables outils pour le développement économique et pour le progrès social que sont ces fleurons de notre économie.
Le débat qui s'est ouvert depuis hier au Sénat et qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois de juin au Parlement sur France Télécom revêt dans ce contexte une grande importance ; c'est pourquoi nous y prendrons toute notre place pour faire entendre dans cet hémicycle la voix des salariés, la voix des usagers, voix auxquelles le Gouvernement et sa majorité restent sourds. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur les travées socialistes.)
M. le président. Je vous donne acte de votre déclaration, monsieur le sénateur.

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