2. Des retraits subventionnés détournés de leur finalité

Le système des retraits subventionnés avait été conçu pour faire face à des excédents conjoncturels de produits frais et périssables, excédents liés aux aléas climatiques.

De 1989 à 1993, les dépenses budgétaires pour les retraits ont été, en moyenne, de l'ordre de 310 millions d'écus par an. Plus de 90 % ont été dépensés pour les fruits et ce, presqu'exclusivement pour les pêches, les nectarines, les pommes et les agrumes. Dans le cas des légumes, le système n'a été appliqué en pratique que pour les tomates d'été et pour les choux-fleurs, plus quelques faibles quantités d'aubergines.

Quant à l'évolution des retraits, la tendance a été plutôt à la hausse, tant en volumes qu'en dépenses, en dépit de l'existence d'un régime de seuils d'intervention.

Dans certains cas lorsque les coûts de production sont bas, le retrait semble être, au fil des années, devenu progressivement un véritable débouché . Parfois, on a l'impression qu'une partie des producteurs se sont engagés dans un cercle vicieux : on produit pour le retrait ; on essaie donc de minimiser les coûts d'entretien et de pousser la quantité et non la qualité ; on s'est éloigné ainsi de plus en plus des exigences du marché et on a abouti finalement à une production qui ne peut aller qu'au retrait.

3. Des normes de qualité mal comprises des consommateurs

Les normes de qualité constituent un langage spécifique en vue de faciliter le commerce. C'est un système de classification qui contribue à la transparence du marché en permettant de connaître certaines caractéristiques d'un produit commercialisé.

La normalisation a aussi été utilisée comme instrument de gestion du marché. A titre d'exemple, elle a ainsi conduit à deux mesures qui ont fait l'objet de certaines critiques :

- l'interdiction de principe de la commercialisation sur le marché du frais des produits de la catégorie III ;

- la fixation du calibre minimum des pommes communautaires des variétés à gros fruits à 65 mm au lieu des 60 mm initiaux.

Ces normes ont été parfois mal perçues par les consommateurs qui ne peuvent pas disposer d'une marchandise apte à la consommation et parfois traditionnellement consommée dans leur région.

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