2. ... Autour de véritables programmes opérationnels et dans un cadre financier rénové

Ces programmes, financés par les fonds opérationnels, doivent désormais avoir une logique plus structurelle que conjoncturelle . Le groupe de travail souhaite qu'ils permettent de répondre aux évolutions des attentes des consommateurs. Les programmes opérationnels doivent être issus de véritables raisonnements stratégiques axés à la fois sur la qualité des produits, que ce soit pour l'adaptation des nouvelles variétés, les certifications, l'expérimentation ou la traçabilité ou en matière d'environnement. En outre, la promotion collective des produits peut faire partie de ces programmes opérationnels.

Cette promotion collective des fruits et légumes , qui s'avère nettement plus complexe que pour un produit industriel, doit, à l'avenir, tenir compte des grands axes de la communication dans le domaine alimentaire . Il s'agit tout d'abord de la tendance consistant à acheter des produits jetables et rapides, en raison de la contrainte de temps (ce que les anglo-saxons appellent " convenience "). Les fruits et légumes n'ignorent pas cette évolution, d'où une partie de l'assortiment présentée en conditionnements unitaires.

Par ailleurs, la santé est un axe prédominant qu'il convient de suivre attentivement, car le discours se modifie très rapidement. On assiste, en outre, à une montée en puissance de " l'authenticité " qui se traduit par un retour au traditionnel à travers des recettes à l'ancienne, et par un désir d'acheter des produits sur lesquels figure la mention du lieu de production. Enfin, la " mondialisation " des fruits et légumes, en raison du développement des repas pris hors foyer, constitue une autre tendance lourde, cette consommation permettant de manger des produits venus d'ailleurs.

Deux nouvelles évolutions sont venues récemment s'ajouter à ces axes forts : il s'agit, en premier lieu , de ce que les professionnels qualifient de " multisensorialité " qui associe goût et texture, odeur et saveur, et, en second lieu , du souhait du consommateur, face à la banalisation de la notion de produits " primeurs ", de marquer son besoin de repères : les produits présents toute l'année doivent créer artificiellement des moments forts afin de donner des signes au consommateur.

Le groupe de travail ne peut que regretter la stricte maîtrise budgétaire qui préside à cette réforme : en effet, c'est la première fois qu'une réforme d'organisation commune des marchés se fait à budget constant alors que ce secteur est le plus grand pourvoyeur d'emplois agricoles , tout en étant le moins aidé.

Rappelons pour mémoire que le secteur des fruits et légumes représente plus de 15 % de l'agriculture européenne mais perçoit en revanche moins de 5 % des subventions du FEOGA 9( * ) .

Si votre commission est consciente de la nécessité des efforts que doit mener la filière, elle tient à rappeler que les producteurs restent néanmoins soumis à un aléa important , celui du climat. La responsabilisation des producteurs est fondamentale, mais il est difficile de pouvoir influer sur un marché lorsque 50 à 80 % des récoltes ont été détruits : c'est le cas dernièrement d'un grand nombre de vergers qui ont subi un gel printanier aux conséquences catastrophiques. Selon les professionnels, 300.000 tonnes de fruits auraient été détruits dans les régions s'étendant de Lyon au bord de la Méditerranée.

Si le Gouvernement s'est engagé à accélérer la procédure de calamités agricoles et a annoncé la mise en place de cellules de crise d'alerte et de suivi dans chaque département touché par le gel, il n'en reste pas moins vrai que les aléas climatiques ne doivent pas être négligés en raison de leurs conséquences souvent dramatiques pour toute une région. Ce paramètre , tout en ne devant pas servir de prétexte pour maintenir une inorganisation préjudiciable à tout un secteur d'activité, doit néanmoins être réellement pris en compte dans la mise en oeuvre da la nouvelle réglementation européenne et nationale.

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