40. EXPOSÉ GÉNÉRAL

I. L'HERBORISTERIE, ENTRE TRADITION ET RENOUVEAU

L'herboristerie désigne communément le commerce des plantes médicinales. Quant à l'herboriste, il est, selon la première définition du dictionnaire de l'Académie française, « celui qui connaît les simples ».

Au-delà d'un simple commerce, l'herboristerie renvoie à une histoire à portée universelle, celle de la médecine et de la pharmacie : le recours aux simples, désignant au Moyen-Âge les plantes médicinales, a toujours été à la base du soin et demeure, dans certains pays, le socle parfois quasi-exclusif de la pharmacopée traditionnelle.

En France, elle s'inscrit dans une histoire particulière qui marque encore l'identité des acteurs, en raison de l'existence d'un certificat d'herboriste reconnu par l'État de 1803 à 1941.

Aujourd'hui, si nombre de ses acteurs se revendiquent de la défense d'un patrimoine , d'une tradition, l'herboristerie recouvre des réalités plurielles et des pratiques renouvelées ; l'usage des plantes médicinales est ainsi à la croisée d' attentes sociétales qui l'inscrivent dans un secteur économique dynamique et porteur .

A. UN USAGE ANCESTRAL, DES RÉALITÉS PLURIELLES

1. Des « simples » à la pharmacopée moderne : les plantes, à la racine du soin

La culture et l'usage des plantes médicinales ont traversé l'histoire. Les « jardins de simples » dans les monastères ont entretenu cette tradition tout au long du Moyen-Âge, le terme de « simples » s'appliquant alors aux remèdes non composés, par opposition aux préparations médicales plus savantes mais aussi plus coûteuses. Ils renvoient à des traditions populaires encore bien vivantes, par exemple dans les outre-mer avec la pratique du « jardin créole ».

Comme le rappelle Thierry Thévenin, porte-parole du syndicat des Simples, dans son Plaidoyer pour l'herboristerie , les simples - comme les herboristes qui les ont dispensés - « appartiennent historiquement à la médecine du plus grand nombre, à la médecine du peuple » 3 ( * ) .

Avec l'émergence de l'industrie pharmaceutique et du médicament de synthèse, l'histoire du recours aux plantes médicinales peut renvoyer, par certains aspects, à un jeu d'oppositions : entre la raison scientifique et le savoir empirique, entre une vision moderne de la médecine, fondée sur les preuves, et une autre issue de la tradition. Pour le même auteur, le « triomphe » de la chimie semble alors « reléguer les simples au rayon du folklore et des croyances dépassées » 4 ( * ) .

Ce jeu d'opposition a pu contribuer à une forme de dévaluation des plantes médicinales, à tout le moins dans leur usage traditionnel, dans la médecine contemporaine 5 ( * ) .

Pour autant, s'arrêter à ce constat serait réducteur puisque les plantes sont au fondement de la médecine et de la pharmacie modernes , nourries de certains usages traditionnels ; l'utilisation de leurs principes actifs dans la sphère thérapeutique demeure permanente , alimentée par une abondante littérature scientifique.

Si l'essentiel des médicaments étaient constitués de plantes médicinales jusqu'au début du XX è siècle, aujourd'hui encore, comme l'a rappelé l'ordre des pharmaciens, 70 % de notre pharmacopée est issue du monde végétal . Pour le docteur François Tournay, pharmacien spécialisé en aromathérapie auditionné par votre rapporteur, « il n'existe pas de domaine thérapeutique dont le monde végétal soit absent » : ainsi, la morphine, découverte et isolée en 1804, est une substance active (ou alcaloïde) extraite du pavot, de même que la codéine, isolée en 1832. La quinine, antipaludéen, est extraite d'un arbuste et les curares, extraits de lianes d'Amazonie, sont précieux en anesthésie. Certains traitements anti-cancéreux ont des origines végétales (par exemple la vincristine, extrait de la pervenche de Madagascar, ou le taxol, issu de certains ifs).

Comme l'a par ailleurs expliqué Claude Marodon, pharmacien à La Réunion et président de l'Aplamedom 6 ( * ) , le recours aux remèdes traditionnels a récemment contribué à la gestion de l'épidémie de chikungunya et au traitement de la dengue à La Réunion et à Mayotte.

Ces exemples montrent aussi que plantes et chimie ou tradition et science ne s'opposent pas : l'avancée des connaissances scientifiques a permis de découvrir et d'exploiter à grande échelle les propriétés thérapeutiques des plantes, au profit d'un grand nombre de patients, et permet encore de valider et de sécuriser leurs usages.

En devenant une matière première de l'industrie pharmaceutique, des usages traditionnels des plantes, notamment comme totum 7 ( * ) et non seulement comme principes actifs isolés, ont pu toutefois se perdre.

2. Herboriste, un métier aujourd'hui revendiqué, aux contours divers

Si la pratique des herboristes a toujours existé parallèlement à l'usage des plantes médicinales, elle présente en France la spécificité d'avoir eu, pendant un temps, un statut. Cette histoire modèle encore les pratiques actuelles, qui sont toutefois très diverses.

a) Un contexte historique particulier en France : un métier reconnu par l'État de 1803 à 1941

Au XVIII è siècle, l'herboristerie présente déjà une grande diversité de pratiques, entre les herboristes possédant une boutique, exerçant cette activité à titre principal et ayant suivi un enseignement, et ceux qui vendent des plantes dans la rue, en appoint d'un autre commerce.

Dans ce contexte, un groupe d'herboristes réclame un statut pour leur métier ; ils cherchent également à travers leurs pétitions à acquérir une autonomie par rapport aux apothicaires.

La loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803), qui encadre la profession d'herboriste, leur apporte cette reconnaissance : son article 37 autorise l'herboriste à délivrer des plantes médicinales et crée le certificat d'herboriste . L'examen, fondé sur la reconnaissance de 50 plantes sèches et de 50 plantes fraîches, se déroule sous le contrôle de l'académie de pharmacie qui délivre le diplôme.

Article 37 de la loi du 21 germinal an XI encadrant la profession d'herboriste

« Nul ne pourra vendre, a` l'avenir, des plantes ou des parties de plantes médicinales indigènes, fraîches ou sèches, ni exercer la profession d'herboriste, sans avoir subi auparavant, dans une des écoles de pharmacie, ou par-devant un jury de médecine, un examen qui prouve qu'il connaît exactement les plantes médicinales, et sans avoir payé une rétribution qui ne pourra excéder cinquante francs à Paris, et trente francs dans les autres départements, pour les frais de cet examen. Il sera délivré aux herboristes un certificat d'examen par l'école ou le jury par lesquels ils seront examinés ; et ce certificat devra être enregistré à la municipalité du lieu où ils s'établiront. »

L'instauration du certificat d'herboriste n'a cependant pas mis un terme aux critiques des médecins et des pharmaciens à l'endroit des herboristes. En effet, la loi de 1803 ne précise pas le type de rapport que l'herboriste entretient avec les autres acteurs du champ de la santé, le reléguant dans un espace incertain entre le commerce et le soin . Les limites de ses droits et devoirs ne sont pas non plus clairement définies. Comme l'a souligné Ida Bost, auteure d'une thèse sur l'histoire de l'herboristerie en France, lors de son audition, « les herboristes ont tiré parti de ce statut flou et ambigu pour bâtir une pratique qui leur correspondait. »

Pour autant, leur nombre se multiplie : Paris et les communes rurales du département de la Seine comptent 204 herboristeries en 1805, 370 en 1835, 571 en 1860. Plus accessible financièrement que la pharmacie, le métier d'herboriste au XIX è siècle est un métier de personnes modestes, en particulier de femmes . Les herboristes sont perçus comme plus proches des gens et proposant des produits moins chers, avec, comme l'a relevé également Ida Bost, « une image très ambivalente » , « à la fois comme un peu sorciers mais aussi guérisseurs, capables de miracles » .

Comme l'histoire des plantes médicinales, celle des herboristes à cette époque est marquée par un conflit entre deux visions des soins par les plantes : l'une populaire et traditionnelle qu'ils représentent et l'autre, moderne et scientifique, revendiquée par les pharmaciens . A partir de 1870 et jusqu'à la fin de la Troisième République, une dizaine d'initiatives parlementaires visant à supprimer les herboristes, appuyées par l'Association générale des pharmaciens, échoueront, ceux-ci étant de plus en plus nombreux et également mieux organisés.

C'est finalement la loi du 11 septembre 1941 relative à l'exercice de la pharmacie qui supprime le certificat d'herboriste et entraîne dans le même temps l'extinction de cette profession distincte de celle de pharmacien. La vente des plantes à usage thérapeutique se trouve, de ce fait, confiée aux pharmaciens dans le cadre du monopole pharmaceutique.

Les herboristes diplômés avant 1941 ont toutefois conservé le droit de continuer à exercer leur vie durant 8 ( * ) ; si leur nombre était évalué à environ 4 500 au moment de la suppression du certificat, la dernière herboriste française diplômée s'est éteinte en février 2018.

b) Un métier désormais incarné par une pluralité d'acteurs

Votre mission d'information a constaté au cours de ses travaux, ainsi que l'a souligné Ida Bost lors de son audition, qu'il existait « non plus un mais des métiers de l'herboristerie » .

Au-delà des métiers strictement liés à la vente des plantes médicinales et des produits à base de plantes, c'est toute une filière, du producteur au transformateur jusqu'aux circuits de commercialisation, en passant par les domaines de la cueillette, de l'agrotourisme ou encore de la formation, qui se reconnaît derrière ce terme.

Dans un sens plus strict, les métiers d'herboristes recouvrent trois principales catégories d'acteurs.

• D'abord les pharmaciens , seuls chargés depuis 1941 de la délivrance des plantes médicinales dans un usage thérapeutique.

Votre mission a entendu des pharmaciens ou des soignants ayant décidé de dédier une grande partie de leur activité à l'herboristerie, en complément des médications conventionnelles, comme Jacques Fleurentin, président de la société d'ethnopharmacologie, ou Cyril Coulard qui a repris les rênes de l'Herboristerie du Père Blaize fondée à Marseille en 1815 ; cette pharmacie présente la particularité d'être quasi-intégralement dédiée à l'herboristerie, en ne tirant que moins de 1 % de son chiffre d'affaires de la vente de médicaments sur prescription. D'autres pharmaciens ont décidé de quitter le réseau officinal « classique » pour se consacrer entièrement à une activité d'herboristerie « traditionnelle ». Votre rapporteur n'a pas obtenu de statistiques sur le nombre de professionnels concernés.

• Une autre catégorie de professionnels pourrait se présenter comme l'héritière de l'ancien métier d'herboriste : les herboristes de comptoir . Le syndicat Synaplante que préside Michel Pierre, gérant de l'Herboristerie du Palais Royal à Paris, fédère une quinzaine d'herboristeries traditionnelles ; d'autres intervenants ont indiqué qu'il en existerait une cinquantaine sur l'ensemble du territoire. A ce réseau de boutiques spécialisées, il faut ajouter celui des magasins d'alimentation biologique et diététique, dont l'herboristerie constitue une part de plus en plus importante du chiffre d'affaires, ainsi que le rôle des négociants, comme l'herboristerie Cailleau installée à Chemillé-en-Anjou depuis 150 ans ou les Comptoirs de l'herboristerie de Jean Maison en Corrèze, qui assurent notamment l'approvisionnement en plantes à des pharmacies, herboristeries, magasins spécialisés ou entreprises de transformation.

• Des producteurs ou cueilleurs de plantes médicinales, dont le nombre est évalué à environ 750 , se revendiquent du métier de paysan-herboriste : il s'agit, comme l'a indiqué Carole Brousse, auteure d'une thèse d'anthropologie sur l'herboristerie paysanne, lors de son audition, d'« hommes filières », c'est-à-dire d'hommes ou de femmes qui incarnent à eux seuls l'ensemble d'une filière : ils cultivent, cueillent puis transforment eux-mêmes les espèces végétales qu'ils commercialisent en vente directe, via la vente en ligne, sur les foires, les marchés ou dans des coopératives. Comme votre mission d'information l'a perçu, lors d'auditions ou dans le cadre de ses déplacements, ces pratiques s'inscrivent dans une démarche éthique , axée sur la valorisation des pratiques culturales traditionnelles (culture d'une diversité d'espèces végétales souvent oubliées, cueillette manuelle, transformation artisanale...), respectueuses du vivant et de la biodiversité.

Cette démarche s'incarne notamment dans le mouvement des Simples , syndicat créé en 1982 dans les Cévennes qui regroupe des agriculteurs engagés dans la culture et la cueillette de plantes médicinales et la préservation des savoir-faire associés et, plus récemment, dans la fédération des paysans-herboristes 9 ( * ) .

Dans les outre-mer, les pratiques d'herboristerie s'illustrent dans des acteurs qui prennent des noms parfois différents selon les traditions locales et dont le nombre n'est pas documenté : des tradipraticiens comme les tisaniers ou tisaneurs à La Réunion, les marchandes de rimed razié sur les marchés aux Antilles ou encore des apothicaires créoles ou pépiniéristes médicaux selon les termes cités par les acteurs de la Martinique auditionnés par votre rapporteur.

Ces pratiques, quand elles ne s'inscrivent pas dans le cadre pharmaceutique et strictement médical, relèvent d'un environnement réglementaire complexe et contraint, à la limite de la légalité dès lors qu'il est question d'associer à la vente des plantes médicinales la mise en avant de leurs vertus pour la santé : ce contexte, sur lequel votre rapporteur reviendra en détail, nourrit une quête commune de reconnaissance 10 ( * ) .

3. Des pratiques qui s'inscrivent dans une démarche de transmission
a) Un ancrage sur des valeurs fortes et des traditions réappropriées par les plus jeunes générations

• Votre rapporteur comme les membres de votre mission d'information ont été frappés par la poésie ressortant de l'intervention de nombreuses personnes auditionnées, pour lesquelles les pratiques liées à l'herboristerie sont au croisement d'une dimension humaniste - qui est également le propre de la démarche des soignants - et d'une approche environnementale , par le respect porté aux équilibres écologiques et à la préservation de la ressource végétale.

Comme l'a relevé Ida Bost, ces pratiques incarnent un mode de vie, voire une philosophie, « axé sur le respect de la nature , qui puise sa source dans le mouvement environnemental développé dans les années 1970 » , qu'ont incarné, par exemple, des personnalités-clés comme Maurice Mességué, auteur en 1970 de l'ouvrage Des hommes et des plantes , le docteur Jean Valnet, phytothérapeute, Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste, ou encore Jean-Marie Pelt, pharmacien et botaniste.

Jean Maison, négociant-herboriste, a ainsi évoqué lors de son audition « un métier de tradition humaine qui relève du soin et de la nutrition mais qui reflète également le regard que nous portons sur notre univers et sur la nature qui nous entoure. »

• Ces pratiques s'inscrivent en outre dans des traditions familiales et locales qui bénéficient en particulier d'un fort ancrage culturel dans les territoires ultramarins .

Aux pratiques ancestrales de vente directe de petits producteurs-cueilleurs de plantes prélevées dans leur environnement naturel correspond un attachement des populations ultramarines aux plantes, qui font partie de leur identité et sont utilisées depuis des générations pour prévenir ou guérir certaines maladies.

En Polynésie Française, les Ra'au Tahiti sont des médicaments traditionnels à base de plantes locales. En Guyane, le fameux poivre de Cayenne est utilisé pour les affections rhumatismales et de nombreuses communautés de la forêt amazonienne utilisent leurs propres remèdes, issus des pratiques des amérindiens. De même, la pharmacopée traditionnelle de La Réunion est née de la richesse de sa flore indigène et de la rencontre des différentes cultures qui ont peuplé l'île.

Les acteurs entendus ont relevé que les jeunes générations se réapproprient ces traditions. Comme l'a indiqué le président de l'association pour la promotion des plantes aromatiques et médicinales de La Réunion, près de 87 % de la population de l'île utilise les plantes médicinales, deux fois plus que dans l'hexagone. Plus généralement, la connaissance des usages et vertus des plantes serait plus répandue dans les outre-mer que dans le reste de la population française 11 ( * ) et très avancée au sein de certaines populations autochtones.

b) Assurer la préservation d'un patrimoine vivant, culturel et végétal

Les pratiques liées à l'herboristerie se revendiquent de la transmission d'un patrimoine , à la fois naturel, par la défense de la biodiversité, et populaire ou culturel, par les connaissances sur la nature des plantes, leurs propriétés et usages traditionnels.

Alors que les valeurs sur lesquelles elles se fondent rencontrent un écho grandissant aujourd'hui, nombre d'acteurs ont regretté un appauvrissement progressif de ce savoir souvent transmis par voie orale.

Votre rapporteur rejoint les propos tenus lors de son audition par Catherine Segretain, productrice représentant le Mouvement d'agriculture biodynamique : « les plantes sont notre bien commun » qu'il nous appartient de « préserver collectivement (...) en France et à l'échelle planétaire » .

De nombreux pays ont, au-delà du nôtre, des traditions encore vivantes liées à l'usage des plantes. Les enquêtes ethnobotaniques permettent d'en révéler ou d'en redécouvrir la richesse, comme l'a souligné notamment le président de l'association Jardins du monde.

• Pour votre rapporteur, ces traditions forment un patrimoine vivant qu'il importe de préserver et de valoriser. C'est la raison pour laquelle la France pourrait porter, avec d'autres pays, une initiative auprès de l'Unesco en vue de l'inscription de ces savoir-faire au patrimoine culturel immatériel de l'humanité qui vise à protéger les traditions orales et populaires, englobant les pratiques concernant la nature. Il faut noter un premier pas en ce sens avec l'inscription en 2012 à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France 12 ( * ) du « ramassage des simples en Bretagne » 13 ( * ) . Cette démarche est intéressante mais elle est assurément trop restreinte au regard de la richesse des savoirs et traditions, en particulier ceux des territoires ultra-marins au sein desquels des acteurs travaillent à la collecte de savoirs oraux, comme l'a expliqué à votre rapporteur Marc Mogès pour la Guyane.

Proposition n° 1 : Promouvoir une démarche en faveur de l'inscription des connaissances et des savoir-faire liés à la culture et à l'usage traditionnels des plantes médicinales sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco

• A l'appui de cette démarche, la transmission de ce patrimoine aux générations suivantes et sa valorisation passent bien évidemment par l'éducation et la recherche, notamment le soutien à la recherche en ethnomédecine et ethnopharmacologie .

Un diplôme universitaire d'ethnomédecine est proposé à la faculté de médecine de La Réunion. Des formations similaires gagneraient à être mises en place, en particulier dans les facultés ultramarines pour approfondir la connaissance des traditions locales, mais également contribuer à la recherche en santé en redécouvrant des usages traditionnels susceptibles de nourrir des avancées scientifiques.

Proposition n° 2 : Développer la recherche et les formations en ethnomédecine et ethnopharmacologie

En outre, pour votre rapporteur, la création de jardins botaniques dans les établissements scolaires, ou l'organisation de sorties botaniques, permettrait de sensibiliser les enfants à la biodiversité, au respect de la nature ou à l'entomologie et de leur transmettre des savoirs de base sur les plantes. Ces jardins pourraient s'inspirer de la démarche « Oasis Nature » à l'initiative d'Hubert Reeves, président d'honneur de l'association Humanité et Biodiversité, et, éventuellement, s'inscrire dans ce réseau.

Proposition n° 3 : Créer des jardins botaniques éducatifs dans les écoles


* 3 « Plaidoyer pour l'herboristerie. Comprendre et défendre les plantes médicinales », Thierry Thévenin, Actes Sud, 2013.

* 4 Thierry Thévenin, ouvrage précité.

* 5 Cf. partie IV ci-après.

* 6 Association pour les plantes aromatiques et médicinales de La Réunion.

* 7 La notion de totum renvoie au « tout » d'une plante c'est-à-dire l'ensemble de ses molécules.

* 8 Ces dispositions figurent à l'article L. 4211-7 du code de la santé publique : « Les herboristes diplômés au 20 septembre 1941 ont le droit d'exercer leur vie durant. Les herboristes diplômés peuvent détenir pour la vente et vendre pour l'usage médical les plantes ou parties de plantes médicinales, indigènes ou acclimatées [...] La vente au public des plantes médicinales mélangées ou non est rigoureusement interdite dans tous les lieux publics, dans les maisons privées et dans les magasins autres que les officines de pharmacie et herboristeries. Les herboristes diplômés sont astreints, dans l'exercice de leur profession, aux mêmes règles que celles qui régissent les pharmaciens pour la vente des produits qui les concernent. »

* 9 La fédération a été créée en 2015-2016 à l'initiative de producteurs de plantes médicinales et aromatiques pratiquant la vente directe et regroupe le Syndicat SIMPLES (Syndicat intermassifs pour la production et l'économie des Simples), la FNAB (Fédération nationale de l'agriculture biologique), le MABD (Mouvement d'agriculture biodynamique).

* 10 Cf. parties III (sur la réglementation) et IV (sur les métiers liés à l'herboristerie) ci-après.

* 11 D'après un rapport d'octobre 2008 de la mission sur les perspectives de développement des filières des plantes à parfum, aromatiques et médicinales en outre-mer français, ces connaissances seraient partagées par environ 50% de la population dans les régions ultramarines (comme cela était le cas dans le reste de la population française à la fin du XIX è siècle).

* 12 En application de la convention Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003, « chaque État-partie doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. (...) Pour assurer l'identification de ce patrimoine en vue de sa sauvegarde, chaque État partie doit dresser un ou plusieurs inventaires du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. »

* 13 Cette inscription s'est faite à l'initiative de différents acteurs locaux dont l'association Flora Armorica.

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