B. LA KFOR DE L'OTAN : VERS UN DÉSENGAGEMENT EN 2012 ?

Bien qu'elle demeure encore un important élément de permanence et de stabilité, la KFOR de l'OTAN a connu une réduction continue de ses effectifs depuis 2002, qui s'est poursuivie ces derniers mois.

1. Le mandat de la KFOR

La KFOR a été déployée dès 1999 au Kosovo.

Son cadre d'intervention est défini par la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Ses missions sont les suivantes :

- la préservation du cessez le feu ;

- la démilitarisation de l'UCK et des autres groupes armés des Albanais du Kosovo ;

- la sécurisation du retour des réfugiés ;

- le maintien de l'ordre public ;

- le déminage ;

- le soutien de la présence civile internationale ;

- le contrôle des frontières ;

- la protection des présences internationales.

Comme votre délégation a pu le constater au cours de sa visite, notamment à Mitrovica, la KFOR bénéficie d'une image très favorable au sein de la population, tant de la part des Kosovars d'origine albanaise que des Kosovars d'origine serbe.

Elle est unanimement considérée comme efficace mais elle l'est peut-être trop : la KFOR est censée intervenir en troisième place derrière la police kosovare et les policiers et les gendarmes de la mission EULEX de l'Union européenne. En fait, elle se trouve trop souvent placée en première ligne, notamment au Nord, en raison de l'inefficacité supposée ou avérée des autres forces.

2. Le désengagement partiel de la KFOR

Alors qu'en 1999, la KFOR comptait plus de 45 000 hommes sur un territoire de 10 000 km², dont 8 000 militaires français, la KFOR a connu depuis 2001 une réduction progressive de ses effectifs, en raison de l'évolution du contexte sécuritaire mais aussi des contraintes opérationnelles des pays de l'OTAN liées à l'engagement de soldats sur d'autres théâtres d'opérations, comme l'Afghanistan.

Fin 2008, la KFOR disposait encore d'environ 15 000 hommes répartis entre cinq zones de responsabilité. Les principaux contingents étaient allemand (2 400 hommes), italien, français (1 800 militaires) et américain (1 500 hommes).

La KFOR, qui était en posture d'« engagement », est passée en posture dite de « présence dissuasive », à partir du 31 janvier 2011.

Cette deuxième phase, qui est censée précéder le désengagement total, a été marqué par la réduction de moitié des militaires, qui sont passés de 13 000 à 6 200 environ.

Cette baisse des effectifs s'est accompagnée d'une réorganisation du dispositif de commandement.

Alors que le territoire du Kosovo était réparti entre cinq zones de responsabilité géographique, dont un secteur, le secteur Nord, comprenant Mitrovica, était attribué à la France, le dispositif de la KFOR ne comprend plus aujourd'hui que deux commandements, l'un à l'Est, sous commandement américain, l'autre à l'Ouest, sous commandement italien.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page