BRIGITTE BOUT - VICE-PRÉSIDENTE DE L'OFFICE, SÉNATEUR DU PAS-DE-CALAIS

Merci beaucoup Monsieur le Président, d'abord je voulais également vous remercier tous d'avoir répondu dans des délais courts à notre invitation au débat.

Pourquoi est-il nécessaire de faire un point sur les perspectives offertes par les recherches sur la prévention et le traitement de l'obésité ? Notre Office a été un des premiers à mettre l'accent sur la montée du surpoids et de l'obésité dans notre pays. Dans un rapport consacré à la qualité et à la sûreté de l'aliment, adopté par notre délégation en avril 2004, notre collègue de l'Office Claude Saunier avait mis en évidence un double constat : la France était un des pays européens les moins atteints par ce phénomène ; la poursuite de la pente de progression du surpoids et de l'obésité dans notre pays le destinait cependant, si aucune décision d'ampleur n'était entreprise, à s'aligner en 2020 sur la situation américaine où plus de 30 % de la population était alors en situation d'obésité ou de surpoids accentué. Cela calibrerait les coûts financiers de l'obésité dans notre pays à 7 % de la charge des dépenses de santé. Pour les seules dépenses d'assurance-maladie, évaluées à 215 milliards d'euros en 2015, et probablement proches de 250 milliards d'euros en 2020, je laisse à votre appréciation l'importance des enjeux financiers mis en cause.

Ce premier avertissement a ouvert la voie à d'autres travaux parlementaires, dont le plus récent est le rapport de la mission d'information, présenté en octobre 2008 par Madame Valérie Boyer, députée, qui comprend 83 propositions recoupées en huit grands chapitres. Ces travaux ont sans doute contribué à accroître la sensibilité de l'opinion publique à ce fléau comme le fait le programme « EPODE » (ensemble prévenons l'obésité des enfants). Celui-ci amplifie l'initiative Ville Santé menée depuis 1992 dans deux communes du Pas-de-Calais, Fleurbaix et Laventie. Il regroupe aujourd'hui 167 villes et concerne 1,2 million d'habitants. J'ai été maire de Fleurbaix jusqu'aux dernières élections.

Toutefois, si on analyse les principaux rapports consacrés au sujet, et en particulier le rapport de Madame Boyer, ceux-ci traitent principalement d'un point fort de la lutte contre l'obésité : la mise en place d'une batterie de mesures destinées à réduire fortement certaines pratiques sociales qui favorisent la progression de ce fléau. Cet aspect des choses est essentiel, mais grâce à votre aide nous souhaitons aujourd'hui aller plus loin et plus précisément faire un point sur l'état et les perspectives offertes par notre recherche dans ce domaine et, à l'aide de cet éclairage, essayer de renforcer notre stratégie d'endiguement du développement de l'obésité. Ceci, aussi bien en insistant sur la poursuite de notre effort de recherche qu'en essayant de voir si on ne pourrait pas opérer plus rapidement et dans des conditions plus efficaces le transfert de l'acquis de connaissances dont la société vous est redevable. Car, au-delà de la publication de cette audition publique et de l'écho que la presse voudra bien lui donner, ce premier débat pourrait être le prélude d'une étude de fond de l'Office sur ces questions.

Pour la clarté de la présentation, nous avons divisé l'audition publique en deux tables rondes, respectivement consacrées aux recherches sur la prévention et aux recherches sur le traitement de l'obésité. Ceci sans nous dissimuler que ce découpage est probablement arbitraire car il ne rend pas compte du continuum qui existe entre les travaux sur ces deux aspects de la pathologie. Enfin, un représentant de l'ANR exposera la politique de l'agence dans ce domaine.

Je pense que nous pouvons maintenant passer la parole à notre premier intervenant, Madame Marie-Aline Charles, directrice de recherche à l'INSERM, qui va nous parler de l'apport de l'expérience de Fleurbaix et Laventie à la connaissance des déterminants précoces de l'obésité.

Jean-Claude ETIENNE

Juste un petit point d'ordre : Madame Karine Clément qui devait venir nous parler de ses pistes de recherche sur la prévention de l'obésité est clouée dans son lit par un lumbago et, la thaumaturgie n'étant plus ce qu'elle était, la présence d'un professeur de rhumatologie n'a pas suffi à l'attirer parmi nous.

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