2. ... avec des effets discutables sur les contenus...

Le principal argument en faveur d'une télévision publique sans publicité est la préservation de contenus respectueux des missions de service public de l'audiovisuel nationalisé.

La vérification empirique de cet argument est plus qu'ardue si l'on s'en tient à la structure des grilles de programmes des chaînes publiques européennes . Celles-ci ne font pas apparaître de clivages marquants entre celles qui sont ouvertes à la publicité et les autres.

Mais, ces comparaisons , basées sur une classification par genre, ne tiennent pas compte de la qualité des programmes proposés.

Or, c'est bien l'approche qualitative qui importe , au-delà de la considération trop réductrice de la structure générique des programmes.

Ainsi, l' absence de singularité manifeste de la programmation des chaînes publiques françaises par rapport aux chaînes privées - qu'on analyse souvent comme la conséquence de contraintes financières analogues - n'empêche pas l'existence de nuances , dès qu'on observe la situation d'un peu plus près.

Pour s'en tenir à cet exemple marquant, on relève que les chaînes publiques françaises n'ont pas programmé ouvertement d'émissions de télé-réalité à l'inverse des chaînes commerciales, option qui viendrait traduire la plus grande capacité du secteur public à se détacher des contraintes d'audience grâce à la redevance.

Au vu des attitudes des professionnels de l'audiovisuel par rapport au souci de l'audience et après considération des évolutions de longue période des programmations des chaînes publiques (tout particulièrement de la chaîne publique la plus regardée), il semble hasardeux de souscrire pleinement à cette dernière conclusion.

Cependant, dans un contexte où l'audience des chaînes publiques en Europe semble sans relation évidente avec leurs modalités de financement, les indices mesurant la satisfaction du public peuvent être convoqués pour établir que les chaînes purement commerciales rallient de nombreux téléspectateurs, mais des audiences plus médiocrement satisfaites que celles des chaînes publiques .

SATISFACTION DU PUBLIC

Source : Baromètre Ipsos/Stratégies

Il n'est pas trop aventureux de voir dans ces écarts de satisfaction la conséquence de programmations qui, moins propres à engendrer les plus grandes parts d'audience, produisent davantage d'intérêt que celles de chaînes qu'on pourrait qualifier « d'attrape-tout » par emprunt au vocabulaire de la science politique appliqué aux structures partisanes.

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