V. LES NORMES ET LA QUALITE

Le tableau ci-après retrace l'évolution des crédits consacrés aux actions de normalisation et de qualité :



La légère augmentation des crédits du chapitre 44-93 (268 MF) et de ceux du chapitre 64-94 (84 MF en AP comme en CP) reflète la priorité que le ministère accorde à cette action.

Au sein de cette progression, un redéploiement est effectué au profit du Bureau national de métrologie (BNM) qui bénéficiera en 1999 de la subvention exceptionnelle de 2,5 millions de francs auparavant accordée en 1997 et 1998 au Laboratoire national d'essais (LNE) pour son déménagement à Trappes.

La métrologie française apparaît en effet peu soutenue par rapport aux autres pays industrialisés alors que l'avènement du marché unique conduira dans les prochaines années à une concentration des activités primaires des laboratoires autour des noyaux les plus actifs (Allemagne, Pays-Bas et Grande-Bretagne notamment).

L'augmentation des crédits vise également à renforcer le soutien de l'Etat aux démarches collectives proposées par les secteurs professionnels en faveur de la normalisation et de la qualité.

Enfin, la dotation allouée à l'appel à propositions " Accès à la qualité, certification, essais et normalisation " lancée en janvier 1998 en remplacement de la procédure " Partenaires pour l'Europe " est relevée de 3 millions de francs.

A. LA POLITIQUE DE NORMALISATION

Le marché intérieur européen mis en place depuis le 1 er janvier 1993 est articulé autour de normes harmonisées. Or, au 1 er janvier 1998, environ un tiers des normes harmonisées avaient été publiées. L'élaboration de ces normes mobilise plus de 100.000 experts industriels dans toute l'Europe. Le Comité européen de normalisation (CEN) est passé de 81 comités techniques en 1987 à 281 au 31 décembre 1997. La contribution de l'industrie française représente plus d'1,5 milliard de francs par an.

Malgré l'ampleur des travaux réalisés, les objectifs fixés au 1 er janvier 1993 n'ont donc pas été totalement atteints. Cette situation s'explique par la nature même du processus normatif basé sur la recherche de consensus, mais aussi par un insuffisant management des travaux. Ces retards risquent néanmoins de poser des problèmes pour la mise en oeuvre des directives européennes dans la mesure où certaines normes ne seront pas disponibles à la date d'entrée en vigueur de ces directives. Ceci oblige les producteurs à veiller directement au respect des exigences essentielles définies par les directives et non couvertes par des normes harmonisées.

Ainsi, les normes se situent au coeur du marché unique et le choix est pour notre industrie :

- soit de laisser à d'autres le soin d'arrêter ces spécifications techniques européennes et de modifier nos produits pour qu'ils puissent s'y conformer ;

- soit d'influencer le processus normatif en participant activement aux travaux des organismes européens de manière à faire en sorte que les normes européennes reflètent activement les caractéristiques de nos produits.

On doit noter à cet égard que la France occupe la deuxième place derrière l'Allemagne pour les secrétariats des comités techniques européens. Fin 1997, l'AFNOR 22( * ) détenait le secrétariat de 21 % des comités techniques du CEN et au CENELEC chargé de la normalisation dans le domaine électrotechnique.

Les orientations de la politique de normalisation s'articulent autour de trois axes :

Favoriser le développement de normes de qualité, élaborées dans la transparence et le consensus.

Le coût élevé des travaux de normalisation dû a la lourdeur des procédures destinées à assurer leur valeur consensuelle, ne peut être couvert par la simple vente de normes. C'est pourquoi l'Etat subventionne l'AFNOR (à hauteur de 114,5 millions de francs pour 1999).

En 1997 et 1998, l'accent a été mis sur l'évaluation de la qualité et de l'utilité des normes, sur le développement de l'outil informatique dans les travaux normatifs en cohérence avec les systèmes mis en place au niveau européen et international, sur la formation des experts et sur la défense de la langue française dans les instances européennes et internationales.

Mobiliser les acteurs socio-économiques sur les travaux de normalisation.

Il s'agit notamment de susciter les prises de responsabilité dans les instances européennes de normalisation et dans les instances internationales, et de favoriser la mise en place de système de veille normative.

Encourager l'utilisation des normes par les entreprises.

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