EXPOSÉ GÉNÉRAL

Mesdames, Messieurs,

Le projet de loi relatif à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu'à la protection des mineurs, adopté par le Sénat à l'unanimité le 30 octobre 1997, revient en deuxième lecture devant notre assemblée.

Sans revenir dans le détail sur les dispositions de ce projet de loi, qui ont été largement présentées dans le rapport de première lecture (Sénat ; 1997-1998, n° 49), votre rapporteur rappellera que ce texte poursuit trois objectifs principaux.

Il vise tout d'abord à créer une peine complémentaire de suivi socio-judiciaire , qui serait encourue par les auteurs d'infractions sexuelles. Elle consisterait à soumettre le condamné à des mesures destinées à prévenir la récidive telles que recevoir les visites de l'agent de probation, exercer une activité professionnelle ou suivre une formation, ne pas exercer une activité impliquant un contact habituel avec des mineurs. Le suivi socio-judiciaire pourrait également comprendre une injonction de soins, dont le prononcé serait soumis au consentement de l'intéressé.

Le deuxième objet du projet de loi consiste à renforcer la répression des atteintes sur les mineurs . C'est dans cette optique qu'il prévoit de créer de nouvelles incriminations, telles que l'interdiction de mettre certains documents à la disposition des mineurs, ou de rendre plus sévère les conditions de prescription des infractions sexuelles commises contre des mineurs.

Enfin, le projet de loi vise à mettre en place un statut du mineur victime afin de renforcer la défense de ses intérêts dans le cadre d'une procédure pénale. A cette fin, il propose notamment l'enregistrement de l'audition du mineur victime d'une infraction sexuelle afin d'éviter, dans la mesure du possible, la multiplication de dépositions traumatisantes.

Dès la première lecture, l'Assemblée nationale et le Sénat ont approuvé dans leur principe ces trois orientations.

Les points demeurant en discussion entre les deux assemblées portent ainsi soit sur des éléments de détail soit sur des dispositions plus substantielles mais qui ne sauraient occulter cet accord de principe.


De même, si votre rapporteur concentrera son propos sur les articles restant en discussion, le présent exposé général ne saurait passer sous silence les dispositions déjà votées dans les mêmes termes par l'Assemblée nationale telles que, par exemple, les articles 1er bis , 2 et 3 (relatifs au champ d'application du suivi socio-judiciaire), 8 (créant une peine complémentaire d'interdiction d'exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs), 11 (relatif à la levée du secret professionnel en cas de sévices infligés à des mineurs), 13 (aggravant les peines en cas d'atteinte sexuelle sur un mineur de quinze ans), 15 (relatif à la répression du " tourisme sexuel ") ou 18 bis (sur la prescription de l'action publique des crimes sexuels commis sur des mineurs).

Compte tenu des dispositions, d'ores et déjà votées dans les mêmes termes, vingt-sept articles sur les trente-cinq articles du projet de loi sont encore soumis à l'examen du Sénat :

- quatre, qui avaient été adoptés avec amendements ou introduits par le Sénat, ont été supprimés par les députés ;

- huit, qui avaient été supprimés par le Sénat, ont été rétablis par l'Assemblée nationale ;

- treize avaient été adoptés par le Sénat et ont été modifiés par l'Assemblée nationale.

- deux nouveaux articles ont été introduits par l'Assemblée nationale en deuxième lecture.

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