C. LA PRIVATISATION D'AIR FRANCE

Les bons résultats d'Air France ont essentiellement été obtenus grâce à la qualité de son hub à Roissy, à la structure de son réseau, moins dépendant de l'évolution du marché entre l'Europe et l'Amérique du nord que British Airways, par exemple, ainsi qu'aux gains de part de marché obtenus sur les liaisons avec l'Afrique, suite à la faillite de Sabena et de Swissair, et enfin, aux économies rendues possibles par le développement de son alliance stratégique « Skyteam ». Cette alliance se développe, Air France et Alitalia ayant décidé d'engager début 2003 une prise de participations croisées de 2 %, sous réserve de l'accord des services de la concurrence de la Commission européenne. Par ailleurs, une décision devrait être prise au cours du premier semestre de l'année 2003 quant à l'entrée dans l'alliance Skyteam des compagnies américaines Continental Airlines et Northwest, ainsi que de la compagnie néerlandaise KLM.

Au cours de l'exercice 2001-2002, Air France a dégagé un résultat d'exploitation positif et sa marge d'exploitation s'établit à 1,9 %, alors que les marges d'exploitation de British Airways (- 1,7 %), de KLM (- 2,4 %) et de Lufthansa (- 3,8 %) sont toutes négatives.

On notera que le groupe Air France affiche le plus fort ratio de masse salariale sur chiffre d'affaires des principales compagnies européennes, mais l'écart diminue. En effet, afin d'améliorer sa compétitivité, Air France a pris des mesures pour réduire sa masse salariale. Le ratio de masse salariale sur chiffre d'affaires est passé de 32,5 % à la fin de l'exercice 1998-1999 à 29,8 % à la fin de l'exercice 2001-2002 (il s'élève à environ 27 % chez KLM et Lufthansa, et à environ 24 % chez British Airways).

Le gouvernement a considéré que le développement d'Air France, et, en particulier, celui de ses alliances avec d'autres compagnies aériennes, rendait souhaitable sa privatisation, qui était initialement prévue pour la fin de l'année 2002. La chute des cours de la bourse, et en particulier, celle du cours des actions Air France suite à la grève engagée par les pilotes de la compagnie en septembre 2002, a conduit à reporter la privatisation, prévue cependant pour l'année 2003, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie ayant considéré qu'il n'imaginait pas que le transport aérien puisse être considéré à court terme comme un placement boursier particulièrement attractif.

Il convient de noter que la privatisation d'Air France impliquera la négociation par les salariés et la direction d'un accord collectif reprenant les droits et les garanties dont les salariés de la compagnie bénéficient aujourd'hui dans le cadre de leur statut.

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