2. Les exportations industrielles

Au cours des dix dernières années, les échanges de produits industriels ont progressé d'environ 9 % par an.

En 2001, les échanges industriels ont subi le contrecoup de l'affaissement de la conjoncture mondiale. Le ralentissement de l'activité, renforcé par un déstockage généralisé, a conduit à une dégradation des échanges. Ainsi, sur l'ensemble de l'année 2001, les importations industrielles civiles se sont contractées de 1,2 % (contre une progression de 18,8 % sur l'ensemble de l'année 2000). Le ralentissement de l'activité chez nos principaux partenaires a également réduit la progression de nos exportations, qui ont augmenté de 2,2 % en 2001 contre 15,6 % en 2000. La conjugaison de ces deux facteurs a conduit à une hausse de l'excédent industriel civil, qui s'est établi à 10,8 milliard d'euros, contre 1,5 milliard d'euro pour l'année 2000.

En ligne avec le raffermissement de l'activité mondiale et la reconstitution des stocks, les exportations industrielles se redressent au premier (+ 1,4 % par rapport au trimestre précédent) et au deuxième (+ 1,5 %) trimestres de l'année 2002. Sur l'ensemble du premier semestre 2002, elles sont cependant en recul de 1,1 % par rapport au semestre précédent. Les importations, qui rebondissent au premier trimestre (+ 2,2 %), de façon cohérente avec le redressement de la demande intérieure, se replient à nouveau le trimestre suivant (- 2,9 %).

Elles reculent de 1,8 % au premier semestre 2002. L'excédent industriel civil caf-fab, de 7,4 milliards d'euros au dernier semestre 2001, se hisse ainsi à 8,3 milliards d'euros au premier semestre 2002 :

Les exportations de biens de consommation, dynamiques en 2001 malgré un tassement au dernier trimestre, connaissent une croissance vigoureuse au premier trimestre 2002 (+  7,5 %) mais s'infléchissent au second (- 1,9 %). Elles finissent le premier semestre 2002 en hausse de 4,6 %, après  1,8 % le semestre précédent. Elles bénéficient notamment de la bonne tenue des ventes de produits pharmaceutiques tout au long des six premiers mois. Le secteur de la pharmacie, qui constitue l'un des tout premiers secteurs à l'exportation (la France détient 10 % des parts de marché mondiales), demeure en effet alimenté par une demande structurellement forte. Au contraire, les ventes d'appareils domestiques sont en forte baisse sur les deux premiers trimestres. Au premier semestre 2002, la croissance des importations de biens de consommation est relativement faible (+ 1,2 %). Elle présente le même profil heurté que les exportations, avec un redémarrage au premier trimestre (+ 3,3 %) suivi d'un repli au deuxième (-1,9 %).

Les exportations de biens intermédiaires, particulièrement affectées par le retournement de la conjoncture en 2001, se redressent timidement (+ 0,5 % au premier semestre 2002 par rapport au semestre précédent, après - 7,1%). Elles tirent partie au premier trimestre du mouvement général de reconstitution des stocks mais ralentissent au deuxième trimestre (+ 0,2 %, après + 2,8 %). La réduction des importations, en dépit de la remontée du cours des matières premières, semble renvoyer pour sa part à un certain attentisme de la part des entreprises, notamment en matière de stocks.

Après un net repli au dernier trimestre 2001, les exportations de l' industrie automobile se redressent progressivement en 2002 (+ 1,3 % au premier trimestre et + 4,2 % au deuxième) à la faveur d'une demande soutenue de la part de la zone hors Union européenne. Sur l'ensemble des six premiers mois de l'année, elles baissent néanmoins de 1,5 % par rapport au dernier semestre 2001. Les achats d'automobiles rebondissent fortement au premier trimestre (+ 8,1 %) mais se retournent le trimestre suivant (- 2,5 %). Au total, ils sont en hausse de 2,8 % au premier semestre 2002 comparé au semestre précédent. Le dynamisme des importations hors Union européenne tient notamment à la forte progression des achats en provenance du Japon mais aussi des PECO, ce qui suggère l'importance des flux commerciaux intra-groupes.

Les exportations de biens d'équipement, qui avaient fortement pâti du ralentissement de l'activité économique en 2001, se redressent seulement à compter du deuxième trimestre (+ 2,6 %), après un premier trimestre négatif (- 0,5 %). Au premier semestre 2002, elles fléchissent cependant de 2,7 %. Ces performances médiocres à ce stade du cycle s'expliquent, d'une part par le repli des ventes aéronautiques (au premier semestre 2002, les ventes d'Airbus diminuent de 4,1 % par rapport au semestre précédent), d'autre part par le recul des ventes de biens liés aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Au premier semestre 2002, la baisse des importations est relativement prononcée (- 5,8 %), le recul enregistré au premier trimestre (- 1,1 %), s'accentuant au deuxième (- 6,6 %). Les achats d'équipements mécaniques, en chute depuis le début de 2001, sont les plus touchés.

Les échanges de NTIC (ordinateurs et équipements informatiques, téléphonie mobile et radiocommunication, composants électroniques), qui avaient subi le contrecoup de la crise de sur-investissement dans les nouvelles technologies en 2001, ne montrent toujours pas de signes de reprise. Au premier semestre 2002, leur baisse est toutefois moins prononcée qu'au semestre précédent (environ - 5 %, contre - 15 % le second semestre 2001). Au total, compte tenu d'un poids dans les échanges proche de 10 %, les ventes de NTIC contribuent à hauteur de - 0,4 point à l'évolution de l'ensemble des exportations, et les achats de NTIC à hauteur de - 0,6 à celle des importations.

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