B. LE « PLUS » DOIT ÊTRE « RECADRÉ »

1. Les caractéristiques du prêt locatif à usage social (PLUS)

Face à la crise de la construction sociale, le gouvernement a souhaité mettre en place un nouveau produit.

Le prêt locatif à usage social (PLUS) regroupe les PLA et les PLA-LM. Les organismes d'HLM et les sociétés d'économie mixte ayant pour objet statutaire la réalisation de logements sont les seuls bénéficiaires du nouveau produit.

Le « PLUS » bénéficie d'un taux de subvention de 5 % pour la construction neuve et 10 % pour les opérations d'acquisition-amélioration dans l'ancien, avec un prêt de la caisse des dépôts et consignations de 3,45 %.

Par ailleurs le PLUS prévoit que  :

- au moins 30 % des logements doivent être occupés par des ménages dont les ressources n'excèdent pas 60 % des plafonds des ressources fixés pour l'attribution des logements sociaux (ménages éligibles aux anciens PLA à loyer minoré),

- parallèlement, 10 % des logements de chaque opération peuvent être loués à des locataires dont les ressources excèdent, dans la limite de 120 %, les plafonds de ressources fixés pour l'attribution des logements sociaux.

Alors que six types de prêts existaient auparavant, la réforme du financement du logement social procède par réunification des produits en ne laissant plus subsister que trois formules :

- le PLA intégration destiné aux ménages aux revenus très modestes. Il bénéficie d'une subvention à 20 % et d'un taux ramené de 3,8 à 3,05 % ;

- le PLA construction-démolition, avec une substitution à 12 % et un taux ramené de 3,8 à 3,05 % ;

- le « PLUS », prêt locatif à usage social, avec un taux de 3,45 % contre 4,3 % pour l'ancien PLA. Le taux de la subvention associée est de 5 % dans le neuf et 10 % en acquisition-amélioration, le taux de TVA à 5,5 % étant maintenu pour toutes les opérations. La durée des prêts est en outre allongée à 50 ans pour l'acquisition du foncier et les opérations d'acquisition-amélioration.

2. Un nouveau « plan de relance » du logement social

La priorité de réalisation de logements locatifs sociaux a été réaffirmée pour 2001. Les mesures annoncées par le Gouvernement le 7 mars 2001 s'orientent autour de 3 axes : une amélioration de l'équilibre financier des opérations, une diversification de la production et une simplification des procédures. Ces mesures prennent la forme d'un nouveau « plan de relance » de la production de logements sociaux.

Le « plan de relance » du logement social au printemps 2001

L'une des principales mesures consiste en une augmentation des "valeurs de base", c'est-à-dire des montants qui servent d'assiette à la subvention de l'Etat incluse dans le PLUS . Ces valeurs sont indexées sur le coût de la construction qui est un indice global alors que le prix de revient des opérations, dans un contexte de hausse des prix du terrain, croît beaucoup plus vite. Aussi ces valeurs de base ont été majorées de 10 % par un arrêté du 23 avril 2001 ;

- les taux des subventions PLUS ont, pour les opérations en contrat de relance de production locative, été portés de 5 à 8 % dans le neuf et de 10 % à 15 % sur l'achat d'immeubles existants, par l'article 9 du décret 2001-336 du 18 avril 2001;

- pour améliorer les conditions de financement des opérations PLUS en zones tendues, le taux de la subvention de l'Etat peut être relevé.

Par ailleurs, pour compléter l'équilibre financier des opérations, le 1 % logement, apporte un concours d'un milliard de francs, distribué sous forme de prêts au taux de 1,25 %, remboursables sur 39 ans dont 35 ans de différé d'amortissement, destinés à compléter le PLUS

Des mesures ont également été prises pour diversifier la production.

Les organismes d'HLM peuvent désormais, de plein droit, acquérir des immeubles sans réalisation de travaux ou en différant la réalisation de ces travaux, à l'aide d'une PALULOS obtenue désormais sans période de carence.

Par ailleurs, la mise en place du nouveau prêt locatif social (PLS) par le décret 2001-207 du 6 mars 2001, permet à tout investisseur, public ou privé, de bénéficier de prêts aux taux avantageux et des aides fiscales liées au logement social : TVA à taux réduit et exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). Les plafonds de loyer sont fixés à 150 % de ceux du PLUS, et les plafonds de ressources à 130 %.

Plusieurs mesures de simplification des procédures existantes doivent faciliter la mise en oeuvre du plan de relance. Il s'agit en particulier d'allègements de procédure concernant les pièces à produire pour l'attribution d'une subvention PLUS, PLA-I ou d'une subvention foncière ou du report de la signature de la convention conclue au titre de l'APL.

Des contrats locaux de relance ont été conclus en 2001 entre l'Etat et les maîtres d'ouvrage sociaux qui s'engagent à accroître leur production de logements sociaux (cf. art 9 du décret 2001-336 du 18 avril 2001).

Les maîtres d'ouvrage qui ont signé avec l'Etat un tel contrat peuvent bénéficier de taux de subvention PLUS majorés (taux de 8 % pour les opérations de construction neuve et taux de 15 % pour les opérations d'acquisition-amélioration).

Ces contrats, auxquels peuvent être associés, le cas échéant, les collectivités territoriales intéressées ou leurs groupements, sont conclus au niveau départemental ou régional pour une durée de 3 ans et comportent des objectifs annuels en nombre de logements, correspondant à des dossiers complets permettant l'octroi d'une décision favorable avant la fin de l'exercice.

Les mesures contenues dans le « plan de relance » du gouvernement combinées à une révision à la baisse de l'objectif de construction de logements sociaux vont plutôt dans le bon sens.

L'an dernier, votre rapporteur estimait en effet qu'il convenait plutôt d'accroître la subvention unitaire par logement à construire plutôt que d'afficher des chiffres de construction inaccessibles. Il notait que la subvention était liée à l'indice du prix de la construction, qui est calculé avec 18 mois de retard. Alors que les prix augmentent fortement, ce décalage est source de dysfonctionnements.

Il se réjouit du choix fait par le gouvernement d'adapter davantage les aides à la construction sociale aux réalités économiques . Les effets attendus de ces différentes mesures doivent permettre de produire 50.000 logements locatifs sociaux en 2001 et atteindre le nombre de 55.000 logements pour 2002, alors que le nombre de logements mis en chantier a été inférieur à 45.000 en 2000.

Nombre de logements sociaux budgétés et mises en chantier

ANNEE

PLA BUDGETES

PLA FINANCES

PLA MIS EN CHANTIER

 

PLA et PLUS

PLA-I et PLA-TS

Total

 
 

1996

1997

1998

1999

60 000

50 000

50 000

50 000

20 000 PLA-TS

30 000 PLA-TS

30 000 PLA-LM/I

30 000 PLA-LM/I

80 000

80.000

80 000

80 000

59 879

59 911

51 415

47 695

54 000

45 600

44 000

42 500

2000

65 000

5 000 PLA-I

70 000

42 117

 

Votre rapporteur note toutefois les insuffisances persistantes et structurelles de la politique du logement social. En effet, la réforme du PLUS est un aménagement à la marge d'un instrument qui reste centralisé et peu adapté aux marchés fonciers locaux . L'obligation uniforme prévue dans la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU) d'un minimum de 20 % de logements sociaux pour les communes de plus de 3.500 habitants dans les agglomérations de plus de 50.000 habitants traduit cette réticence de l'Etat central à privilégier une véritable approche locale en matière de mixité sociale.

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