CHAPITRE IV LA CONSTRUCTION AÉRONAUTIQUE

Le secteur de la construction aéronautique connaît toujours une conjoncture difficile, qui se traduit dans les résultats des constructeurs et contribue à justifier de nécessaires regroupements.

L'horizon semble cependant se dégager et la France doit valoriser ses atouts pour en bénéficier.

I. UNE CONJONCTURE TOUJOURS DIFFICILE

A. LA SITUATION DES PRINCIPAUX CONSTRUCTEURS

L'année 1995 s'est traduite par un redressement significatif du marché mondial des avions de ligne. Cette tendance a été notamment confirmée par la baisse de 42 % des annulations de commandes et par le fait que le nombre des commandes a dépassé celui des livraisons pour la première fois depuis cinq ans. Cependant, cette reprise ne fera sentir ses effets qu'au cours des prochaines années et elle n'a pas encore donné lieu à une amélioration généralisée de la situation des industriels du secteur aéronautique.

1. Une nouvelle réduction des effectifs

Dans ce contexte, et comme les années précédentes, l'année 1995 a été marquée par la poursuite de la réduction des effectifs du secteur.

ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DES PRINCIPALES ENTREPRISES AÉRONAUTIQUES

2. Des résultats contrastés, mais globalement négatifs

a) Les constructeurs étrangers

En Europe, le bilan 1995 demeure contrasté : bon pour Rolls-Royce et globalement positif pour British Aerospace, il est au contraire mauvais pour Dasa.

Le motoriste anglais a réalisé un chiffre d'affaires de 28,3 milliards de francs, en hausse de 14 %, et un bénéfice net de plus de 1 milliard de francs, soit une progression de 10 % par rapport à 1994. Cette bonne performance est due essentiellement à celle de la branche aéronautique dont le chiffre d'affaires a progressé de 22 %, à 18,8 milliards de francs.

British Aerospace, en dépit d'un chiffre d'affaires en baisse de 10 % à 45 milliards de francs, a dégagé un bénéfice net de plus de 1 milliard de francs, identique à celui de l'année précédente.

En revanche, les résultats de Daimler Benz Aerospace (DASA) sont en très net recul par rapport à 1994. Son chiffre d'affaires, d'un montant de 51 milliards de francs, a baissé d'environ 14 %.

Le groupe allemand a, par ailleurs, affiché une perte de près de 15 milliards de francs, due pour plus de la moitié aux provisions résultant de la faillite de Fokker.

Aux États-Unis , le chiffre d'affaires de Boeing est en recul de 11 %, à 97,5 % milliards de francs, tandis que son bénéfice a été divisé par plus de deux, à 1,9 milliard de francs.

Inversement, Mc Donnell Douglas a amélioré son chiffre d'affaires de 9 %, à 71,6 milliards de francs. Cette performance doit cependant être relativisée en raison notamment du résultat ponctuel obtenu par la branche aéronautique civile (20 milliards de francs de chiffre d'affaires, soit une hausse de 24 %), dont l'avenir demeure largement incertain. Malgré cette progression, le groupe américain a affiché une perte de 2 milliards de francs, due en partie à une provision exceptionnelle.

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