B. UNE POLITIQUE FRANÇAISE DYNAMIQUE EN DIRECTION DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS EN MOBILITÉ INTERNATIONALE

Comme le rappelait notre collègue Guy-Dominique Kennel dans son rapport précité, « la France peut s'enorgueillir d'une longue tradition d'accueil d'étudiants étrangers », qui remonte à la création des universités au Moyen-Âge.

Aujourd'hui encore, la France, en accueillant chaque année 325 000 8 ( * ) étudiants étrangers (dont 73 000 nouveaux), est bien placée dans la compétition mondiale avec un 4 ème rang mondial et un 1 er rang s'agissant des pays non-anglophones .

L'accueil des étudiants étrangers en France

« En 2016, 73 644 étudiants étrangers hors Union européenne ont été accueillis en France pour un séjour d'un an (+5,2% par rapport à 2015, en hausse constante depuis 2012). Sur la base d'une première estimation, 88 095 premiers titres « étudiants » ont été délivrés en 2017 (+19,6 %). Il s'agit du plus haut niveau jamais atteint. »

Source : étude d'impact annexée au projet de loi

Près de la moitié (45 %) des étudiants en mobilité en France est originaire d'Afrique. Viennent ensuite les étudiants de l'Union européenne (19 %), d'Asie-Océanie (16 %) et des Amériques (9 %).

Le « marché » de la mobilité étudiante internationale est en très forte expansion : de 4,6 millions, les étudiants internationaux en mobilité dans le monde pourraient passer à près de 9 millions à l'horizon 2025 selon l'UNESCO. Sur ce marché en expansion, la France peine à conserver sa bonne place 9 ( * ) car il s'agit d'un marché très concurrentiel : de nombreux pays cherchent à attirer ces étudiants mobiles qui composent en grande partie l'élite estudiantine mondiale. Certains pays développent ainsi des stratégies offensives pour attirer de plus en plus d'étudiants étrangers : c'est le cas des Pays-Bas (+ 208 % d'étudiants accueillis entre 2010 et 2015), mais aussi de la Turquie (+ 179 %) et de l'Arabie Saoudite (+ 172 %), avec des politiques de bourses particulièrement attractives.

La France conserve néanmoins de très nombreux atouts : la qualité reconnue de son enseignement supérieur, l'attrait de la langue et de la culture française, l'existence de formations dispensées en anglais, etc. Elle pourrait également bénéficier d'une prudence accrue des étudiants étrangers à l'égard des États-Unis de Donald Trump ou des inquiétudes liées au Brexit en ce qui concerne la destination Royaume-Uni . À l'inverse, il faut espérer que les blocages d'université de ces dernières semaines dans le cadre de la contestation de Parcoursup n'auront pas un impact trop négatif sur l'image de l'université française à l'international.


* 8 Les données chiffrées sont extraites de « Chiffres clés - avril 2018 », édité par Campus France. À l'inverse on compte 80 000 étudiants français en mobilité à l'international.

* 9 Alors que la mobilité étudiante mondiale a cru de presque 23 % entre 2010 et 2015, les effectifs d'étudiants étrangers accueillis en France n'ont cru « que » d'un peu plus de 12 %.

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