II. L'ÉVOLUTION DU REVENU SELON LES FILIÈRES ET LES RÉGIONS

La baisse de 0,8 % toutes exploitations confondues du résultat agricole moyen par actif en termes réels en 2003 provient des conditions climatiques néfastes (gelées, sécheresse, grêle) qui ont entraîné une baisse des volumes de production, parfois très substantielle (vins d'appellation en Champagne, fruits en Rhônes-Alpes), et un alourdissement de certains coûts de production (achats de fourrage, par exemple).

A. LES ORIENTATIONS PAR FILIÈRES

Les exploitations céréalières enregistrent un très fort recul de la production (-20,8 %) du à la fois à une chute des rendements et à une réduction des surfaces ensemencées. Le niveau soutenu des cours limite toutefois le repli du revenu (-1,9 %). Le résultat des autres grandes cultures progresse vivement (7,7 %), grâce surtout à la pomme de terre, dont la baisse de production a été limitée (-9 %) et la hausse du prix très conséquente (+38 %). Le résultat des oléagineux et protéagineux reste stable, tandis que celui des betteraves est en recul non négligeable (-3,1 %).

Les exploitations viticoles d'appellation , qui ont particulièrement souffert des mauvaises conditions climatiques, enregistrent une baisse de leur revenu de près de 30 %, la légère hausse des prix à la production ne parvenant pas à compenser la chute des volumes. Cette baisse intervient après de mauvaises années 2002 et 2001, plongeant la filière dans une situation difficile puisque l'évolution du revenu depuis 1999 y est très négative (-9,8 % par an en moyenne).

Les autres types d'exploitations viticoles connaissent une baisse globale de revenu limitée à -1,6 % pour des raisons variables : hausse du volume de production des vins pour eaux de vie AOC et baisse de celui des vins de table, que vient toutefois compenser une bonne tenue des prix.

Le revenu des exploitations de bétail est quasi stable (+0,5 %), la faible baisse de la production (-1,6 %) étant compensée par la légère hausse des prix (+2,2 %). Il est à signaler toutefois que le revenu des exploitations de bovins de races à viande et de bovins de race à lait augmentent substantiellement (respectivement +10,3 % et +5,1 %). Le dynamisme des prix de production et les aides versées aux exploitants compensent largement la baisse des volumes et la hausse des prix des consommations intermédiaires.

B. LES ORIENTATIONS PAR RÉGION

On retrouve dans les zones géographiques et leurs spécialisations les tendances d'évolution du revenu agricole dégagées dans les comptes par catégorie d'exploitation. Une nouvelle fois en 2003, les évolutions du résultat moyen par actif sont très variables selon les départements. Il progresse en termes réels pour 39 d'entre eux, dont 14 connaissent une hausse supérieure à 10 % et 5 une hausse supérieure à 20 %. En revanche, il est en recul pour 39 départements, dont 15 voient leur résultat moyen réduit de plus de 10 %.

Les départements spécialisés dans les productions légumières et fruitières affichent les meilleurs résultats (sauf la Drôme, qui a souffert de gelées). A l'opposé, les départements viticoles connaissent des résultats décevants (sauf les Pyrénées-Orientales et le Gard, bénéficiant par ailleurs d'une importante production fruitière). Les départements associant viticulture et grandes cultures enregistrent également d'importantes baisses (-30 % pour la Marne et la Côte-d'Or).

Les départements orientés vers les grandes cultures voient diminuer leur résultat agricole par actif. Le nord, cependant, bénéficie d'une forte croissance (+28,4 %) du fait d'une baisse modérée des productions légumières et de pommes de terre, surcompensée par d'importantes hausses de prix.

Les revenus des départements d'élevage évoluent d'une façon globalement favorable, notamment en Limousin et dans l'ouest. La conjoncture satisfaisante de l'élevage bovin et les aides publiques ont permis de pallier les baisses de production et les coûts résultant de la sécheresse.

Les départements d'Outre-Mer ont enregistré une baisse légère (-0,7 %) du résultat par actif, avec toutefois des évolutions contrastées : positive pour la Réunion (+6 %), en stagnation pour la Guadeloupe et en diminution pour la Guyane et, plus encore, pour la Martinique.

Une comparaison interdépartementale basée sur le niveau moyen de résultat par actif -et non sur son évolution d'une année sur l'autre- relativise toutefois notablement l'ensemble de ces résultats. Ainsi, les départements spécialisés en grande culture et viticulture enregistrent les meilleurs chiffres, tandis que connaissent des résultats inférieurs à la moyenne nationale de nombreux départements d'élevage (dans le Massif Central, notamment) ainsi que les départements de polyculture et polyélevage (dans le sud-ouest et dans les Alpes).

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